À quelques heures du coup d'envoi des Worlds 2021 de League of Legends avec la première journée de la phase de groupes du Play-In, la rédac vous propose un tour d'horizon des équipes Wildcard qualifiées pour ce championnat du monde.


Unicorns Of Love – LCL

L'an passé, UOL avait réussi un exploit authentique : celui de se qualifier pour la phase de poules du Championnat du monde. Malgré un format remanié suite à la non-venue des équipes vietnamiennes en période de covid, la formation russe avait surpris les observateurs grâce à son niveau. Terminant à la deuxième place de sa poule (et devant LGD, le 4ème seed chinois de l'époque), les Licornes avaient écrasé  les représentants turcs dans le dernier round du Play-In (3-0) pour accéder à la suite du tournoi. Même si les résultats furent alors mauvais (0-6), l'objectif était atteint. UOL avait réussi son pari et une équipe Wildcard s'était hissée dans le tournoi final.

 

       

 Unicorns Of Love.CIS

        Vladislav "BOSS" Fomin
        Kirill "AHaHaCiK" Skvortsov
        Lev "Nomanz" Yakshin
        Andrey "Argonavt" Yakovlev
        Aleksandr "SaNTaS" Lifashin

En 2021, UOL repartait à peu près sur les mêmes bases, du moins au niveau de son effectif. On retrouvait les quatre piliers de la campagne précédente : Vladislav « Boss » Fomin en tant que toplaner, Kirill « AHaHaCiK » Skvorstov en jungler, Lev « Nomanz » Yakshin  rempilait en tant que midlaner et Aleksandr « SaNTaS » Lifashin en support. La nouveauté est venue du poste d'AD carry. En effet, l'Ukrainien Andrey « Argonavt » Yakovlev a rejoint les Licornes roses lors du Summer Split en remplaçant Lodik. Enfin, cocorico, l'effectif compte un Français en la personne d'Antonio « Frapii » Botezatu qui est le sub ad carry de cette équipe.

Afin de se qualifier à nouveau pour le Championnat du monde, UOL a dû batailler. L'an dernier, l'équipe s'était présentée avec le costume d'ultra favori de sa région, ayant fini le Summer Split invaincue et n'ayant concédé qu'une seule petite game face à Gambit en finale. Cette année, le scénario fut tout autre. Après une saison régulière estivale terminée à la première place (12 victoires et 2 défaites), l'équipe fut battue en demi-finale du Winner Bracket par CrowCrowd, 3-1. En finale du Loser Bracket, elle ne passa pas loin de la correction. Menée 2-0 par One Breath Gaming, alors qu'elle avait dominé ses games, UOL dut se remobiliser mentalement pour sortir trois parties parfaites et sortir du piège. La finale atteinte, elle retrouva son bourreau, CrowCrowd, jeune formation pleine de talent.

Cette rencontre fut extrêmement serrée. Pour se qualifier, UOL put compter sur l'expérience de ses joueurs et de sa formation. L'équipe a cette faculté de savoir jouer en coordination et en rotation sur la map. SaNTaS, adepte de picks mobiles (Rakan, Nautilus, Alistar), bouge énormément et vient très souvent sur la midlane pour aider Nomanz (comme lors de la game 2). Nomanz, quant à lui, reste toujours aussi imprévisible tant dans sa façon de jouer que dans son champion-pool (10 champions joués lors des playoffs). Il est bien aidé par AHaHaCiK et ses picks à engage (Lee, Diana, Trundle) qui pousse particulièrement en mid et en toplane. L'axe de travail de l'équipe repose sur ce triumvirat jungle/midlane/support, soit pour punir des erreurs de l'adversaire, soit pour prendre des objectifs. L'autre faculté d'UOL est sa capacité à split. C'est BOSS qui est le maître ici puisqu'il affectionne particulièrement Gwen. Ainsi, avec l'espace libéré par ses coéquipiers, il peut faire des trous en s'enfonçant très loin dans les lignes adverses. Enfin, Argonavt, lui, est plutôt adepte de picks classiques en botlane (Ziggs, Varus, Tristana) et peut être laissé seul. En revanche, c'est quelqu'un qui affectionne particulièrement les duels en 2v2 ou 1v1. Ce qui ne lui réussit pas forcément toujours… Enfin, la dernière qualité de cette équipe est son imprévisibilité au niveau des drafts. Comme chaque année, UOL innove avec des champions et des stratégies sortis de son chapeau. En finale, ils ont notamment joué un Twitch AP et une Vayne mid qui leur auront été bénéfiques puisque ce fut la partie la plus aboutie de l'équipe. Enfin, aux rangs des picks « exotiques », on peut citer Yone, Kha'zix, Cassiopeia, Samira ou encore Rek'sai.

Cependant, l'équipe apparaît moins forte que l'an passé. Moins confiante, moins tranchante. Sur l'ensemble des matchs des playoffs, de nombreuses carences apparaissent. Tout d'abord, l'équipe a du mal à prioriser les objectifs neutres tels que les dragons. C'est dû au fait qu'UOL cette année a des difficultés à prendre le jeu à son compte. Systématiquement, et notamment dans la double confrontation contre CrowCrowd, UOL a eu du mal à revenir si elle était derrière. Ensuite, l'équipe a des difficultés à développer son jeu si elle est en redside : 3 victoires pour 5 défaites lors des phases finales. On ressent un déséquilibre et une maladresse notamment dans la contestation des objectifs. UOL a aussi du mal face à certains picks, notamment Lucian : omniprésent en demie, il fut le bourreau des Licornes. Une fois banni 4 games sur 5 en finale, UOL fut plus libre de ses mouvements. Les joueurs sont aussi moins confiants et font des erreurs bêtes. Beaucoup d'entre eux réalisent des rotations interdites dans les timings importants, tel que SaNTaS qui, même s'il roam beaucoup, a tendance à se perdre. BOSS et Nomanz, quant ils sont derrière, veulent forcer des fights en 1v1 ou alors des splits sur la map pour détruire des tourelles et revenir sur leurs adversaires… mais sans se soucier de la vision adverse ou bien du positionnement de l'équipe. Les teamfights, bien qu'étant une qualité d'UOL, restent en dent de scie. Les Licornes ont tendance à se couper en deux et n'arrivent pas à harmoniser leurs décisions à travers leur communication. Cette communication est d'ailleurs un défaut. À plusieurs reprises, l'équipe s'est trouée en voulant aller trop loin. Dès lors, saisissant l'opportunité, ses adversaires ont puni l'excès d'engagement et s'en sont servi pour revenir dans la partie (Nashor offert sur un plateau, ouverture de première tourelle, etc.). 

Comme chaque année, c'est un grand plaisir de retrouver cette équipe au Championnat du monde. De par son explosivité, son imprévisibilité et son expérience, UOL porte toujours ce costume d'outsider potentiel capable de déranger et renverser la hiérarchie établie. Cependant, en 2021, on ressent plus de faiblesses, de fragilité. Est-ce une fin de cycle ? Les joueurs se connaissent-ils trop ? Peut-être. En tout cas, UOL aura à cœur de jouer son meilleur jeu et de satisfaire public et observateurs. Mais la confiance de l'an dernier n'est pas là. Et les voir au Group Stage serait une grosse surprise.