À quelques heures du coup d'envoi des Worlds 2021 de League of Legends avec la première journée de la phase de groupes du Play-In, la rédac vous propose un tour d'horizon des équipes Wildcard qualifiées pour ce championnat du monde.


Galatasaray Esports – TCL

La scène turque est reconnue comme ayant le potentiel de devenir une ligue qui compte dans le futur : des supporters bouillants, des équipes renommées avec une grosse fan-base et des joueurs qui percent à l'international. Cependant, depuis 2017 et l'équipe du Fenerbahçe, aucune autre formation n'a réussi à se qualifier pour la phase des groupes des Worlds. Si SuperMassive, l'an dernier, a raté le coche face à UOL (malgré un BO d'anthologie remporté face à MAD Lions), on sent cette région en perdition, incapable de se détacher pour devenir un acteur majeur de la scène. Qu'en est-il pour cette année ?

 

       

 Galatasaray Esports

        Kim "Crazy" Jae-hee
        Berk "Mojito" Kocaman
        Onur Can "Bolulu" Demirol
        Noh "Alive" Jin-wook
        Ege "Padden" Acar Koparal
        Onur "Zergsting" Ünalan

L'heureuse équipe qui voyagera en Islande se nomme Galatasaray Esports. Elle possède un roster qui, sur le papier, est assez intéressant. Tout d'abord, elle est composée de deux imports coréens avec Jae-hee « Crazy » Kim en toplane (passé notamment chez T1), et l'ADC Jin-wook « Alive » Noh, un habitué de la TCL. Les autres joueurs sont des vétérans de la scène turque : le jungler Berk « Mojito » Kocaman, le support Onur « Zergsting » Ünalan (présent sur la scène depuis 2014), et la star incontestée de l'équipe : le midlaner Onur Can « Bolulu » Demirol. 

Pour arriver à cette qualification, les joueurs de Galatasaray ont modifié leurs plans par rapport à la Winter Season. Après une élimination face aux Istanbul Wildcats (futur participant du MSI), l'équipe changea son roster avec l'arrivée des deux joueurs coréens. Cela paya immédiatement puisqu'elle finit première de la saison régulière avec 15 victoires pour trois petites défaites. Après une frayeur contre le Beşiktaş Esports, où les joueurs ont eu certaines difficultés à mettre en place leur jeu, ils réussirent à se qualifier en finale pour affronter NASR sports, toute nouvelle équipe de la scène turque. La finale fut sans appel, une victoire 3-0. Face à des adversaires pourtant habitués aux joutes en BO5 à haut niveau (notamment BonO et SoHwan, passés par kt Rolster), Galatasaray a déroulé son League of Legends. 

L'équipe possède plusieurs atouts. Tout d'abord, elle joue principalement autour de son topside avec sa triplette Bolulu, Mojito et Crazy. Mojito, qui aime enivrer ses adversaires avec ses picks agressifs tels que Viego ou Lee Sin, n'hésite pas à gank pour mettre Bolulu ou Crazy sur de bons rails. Ce sont généralement les deux joueurs de l'équipe qui font le plus de dégâts. Crazy est un adepte de Renekton mais est capable de s'exprimer sur Camille, Aatrox ou bien encore Jax. L'autre point notable de Galatasaray est sa capacité à bouger de manière collective, et coordonnée. Il n'est pas rare de voir tous les joueurs bouger ensemble pour punir l'adversaire. Zergsting est d'ailleurs un support très mobile. Ensuite, leur vision est un atout. Contrairement aux autres équipes WC, les joueurs n'hésitent pas à cadenasser et trianguler les positions des adversaires pour les piéger dans des couloirs, et utilisent leurs wards à bon escient. Ceci profite au joueur star de l'équipe qu'il faudra surveiller de près durant ce tournoi : Bolulu. Adepte de picks comme Azir ou Zoé, Bolulu n'a plus à prouver son statut. Bon mécaniquement, il aime faire le spectacle. C'est la véritable coqueluche de la scène turque et il aura à cœur de briller après l'échec de l'an dernier. La botlane est quant à elle assez autosuffisante et n'est pas privilégiée dans le plan de jeu global. Elle joue des picks méta (Varus, Thresh, Rakan) mais pas que (Kalista, Bard), permettant à Mojito d'exprimer son plein potentiel pour ses autres coéquipiers. 

Est-ce enfin l'année où la Turquie rayonnera au Championnat du monde ? Si l'équipe joue bien et correctement son League of Legends, il existe encore beaucoup d’éléments qui lui font défaut. Tout d'abord, NASR Esports n'a pas été au rendez-vous lors de cette finale : apathique, stressée, elle a commis des erreurs grossières et offert sur un plateau d'argent la qualification à son adversaire. Les coéquipiers de Bolulu ont beaucoup plus été chahutés contre le Beşiktaş, réalisant des erreurs davantage manifestes qu'en finale. Dans cette dernière, et d’une manière générale, l'équipe a encore eu tendance à commettre des fautes grossières. Zergsting, bien qu'expérimenté, roam à des timings interdits qui seront punis immédiatement par les équipes habituées aux joutes internationales. La botlane est trop friable, moyenne. Elle perd trop souvent ses 2v2 bot et Alive ne possède pas un impact retentissant en ADC. Ses décisions sont parfois discutables et ses positionnements douteux. Crazy, avec toute l'expérience qu'il possède, a tendance à trop vouloir jouer « seul », se faisant catch et punir bêtement. Ensuite, l'exécution en teamfight de la team entière apparaît souvent brouillonne et sa confiance peut s'étioler petit à petit si la partie n'est pas en sa faveur. Enfin, le facteur X sera une nouvelle fois Bolulu. Malgré son statut de star et de joueur brillant, il peut aussi complètement passer au travers d’une partie. L'an dernier, ses games avec Galio ou Azir étaient des exemples parfaits. C'est un joueur qui joue beaucoup avec l'émotionnel et l'instant du moment. Si le mental est avec lui, c'est indéniablement le meilleur joueur du match. À l'inverse, ses détracteurs le surnomment à raison « boluLUL » ou bien encore « Bolulint ». 

La région turque doit passer à la vitesse supérieure afin de ne plus être considérée comme l'éternel second du Play-In. Avec ce format de qualification, elle a un espoir de réaliser une performance aussi forte que celle d'UOL l'an passé. La perspective de réaliser une prestation XXL comme SuperMassive face à MAD Lions est tout aussi envisageable. Mais il va falloir qu'elle confirme son excellent niveau de jeu contre de grosses équipes et reste régulière. Le défi est lancé.