À quelques heures du coup d'envoi des Worlds 2021 de League of Legends avec la première journée de la phase de groupes du Play-In, la rédac vous propose un tour d'horizon des équipes Wildcard qualifiées pour ce championnat du monde.


Infinity Esports – LLA

En 2020, l’Amérique latine avait conclu le Play-In d'une manière que l'on pourrait qualifier de satisfaisante. Avec un bilan de 2 victoires et 2 défaites, la formation des Rainbow7 remporta une victoire de prestige face à la formation chinoise des LGD Gaming avant de s'incliner contre eux lors du match de qualification pour le Groupe Stage des Worlds. Pour ce cru 2021, c'est la formation Infinity Esports qui s'envolera vers Reykjavik, en Islande, pour participer au Championnat du monde. La formation, basée au Costa Rica, a dominé les débats tout au long de l'année dans sa région. À l'inter, ce fut plus compliqué, notamment au MSI, où l'équipe ne marqua pas les esprits (1 victoire 5 défaites).

 

       

 Infinity Esports

        Mateo Alejandro "Buggax" Aroztegui Zamora
        Brayan Erick "Brayaron" Pereda Córdova
        Diego "SolidSnake" Vallejo Trujillo
        Cristian Sebastián "cody" Quispe Yampara
        Matías "WhiteLotus" Musso
        Nicolás Daniel "Kz" Gutiérrez Vera
        Gabriel "Ackerman" Aparicio

L'équipe se compose toujours des mêmes joueurs, alliant joueurs expérimentés de la scène et rookies. Parmi les vétérans, on retrouve Mateo Alejandro « Buggax » Aroztegui Zamora en toplane, Diego « SolidSnake » Vallejo Trujilo en jungler et Matías « WhiteLotus » Musso comme ADC. Pour chacun de ces joueurs, ce sera leur seconde participation aux Worlds. L'AD Carry est d'ailleurs connu pour son pentakill en 2017 lors du Play-In avec son ancienne équipe des Kaos Latin Gamers. Enfin, ils sont accompagnés de Cristian Sebastián "Cody" Quispe Yampara à la midlane et de Gabriel "Ackerman" Aparicio en support.
Directement qualifiés en finale de par leur position de vainqueurs de la saison régulière, les joueurs rencontrèrent leur dauphin, Estral E-Sports. La formation comptait dans ses rangs des noms connus, notamment Bvoy, passé en Europe chez Misfits.

Dans ce BO globalement équilibré, l'équipe d'Infinity a su tirer son épingle du jeu grâce à l'homogénéité de sa formation et son mental. La structure ne possède pas de leader clef mais plutôt un collectif complet qui se connaît bien. Cependant il manque cruellement de régularité et de constance. La première et troisième game du BO en sont des exemples notoires. Buggax et ses coéquipiers enchaînent trop souvent des erreurs grossières : une vision approximative qui ne leur permet pas de prendre les informations nécessaires, des teamfights qui manquent cruellement de communication et d'inspiration, ou encore une trop grande passivité caractéristique des régions mineures. Trop souvent, lorsqu’elle a le contrôle du jeu, l'équipe a du mal à enchaîner dans sa domination et se saborde dans la prise d'objectifs. Ce qui les amena à être menés 2-1 dans la grande finale. Remobilisée, et grâce à son mental, Infinity réussit à renverser la vapeur notamment avec SolidSnake, Ackermann mais aussi Cody. Beaucoup plus « solide » sur son Lee Sin, le joueur péruvien aida en priorité son acolyte de la midlane qui fut un véritable poison pour l'équipe adverse  via ses décalages. Tout comme Ackermann, bien plus proactif sur son Nautilus et son Braum. Libérant ainsi les espaces et neutralisant les carrys adverses, ils laissèrent le champ libre à WhiteLotus et Buggax (très friand de Jayce sur ce BO) pour maximiser les dégâts. Leur grande force fut notamment leur capacité en teamfight, lors des games 4 et 5, à renverser des situations mal embarquées.

Les joueurs de l'équipe savent globalement tout jouer, des champions métas à ceux un peu plus exotiques. Buggax et Cody ont, par exemple, joué respectivement dix et onze champions lors du Summer Split avec des résultats divers. Cependant, à vouloir faire trop, les joueurs se perdent. Si pour certains, les picks de confort sont identifiables, ceux fragiles le sont tout autant. L'équipe souffre de gros problèmes déjà identifiés lors de leur prestation au MSI. La vision les empêche d'être absolument informés de ce qui se passe sur la map. De ce fait, ils contestent rarement les objectifs neutres. Ils ne priorisent absolument pas les Hérauts (seulement deux pris sur huit lors du BO), les drakes ne sont engagés que très rarement et la première tourelle n'a été sollicitée qu'une fois pendant la finale. Tout cela traduit l'une de leurs grandes faiblesses : la lenteur. Ils n'arrivent pas emballer la partie et lorsqu'ils le font, ils sont perdus et n'arrivent pas à capitaliser sur leur avance. Une statistique est sans appel : à 15 minutes de jeu, ils accusent un retard de 858 golds et sont derrière leurs adversaires de quasiment 2000 golds à 20 minutes. De plus, cette équipe est sûrement celle qui est la plus statique de l'ensemble des formations Wildcard qualifiées pour cette année. Un trop gros défaut dans une méta qui se veut dynamique. Enfin, individuellement, les joueurs ne sont pas transcendants : Buggax a cette tendance à vouloir trop push ses lanes sans vision, amenant des morts inutiles. Cody, malgré sa capacité à être une épine dans le pied de ses adversaires, a beaucoup de mal à farm tout en laissant le champ libre à son opposant direct. La botlane, quant à elle, perd souvent ses match-ups 2v2 avec un Ackermann qui a tendance à être trop souvent statistique, n'étant que trop peu tranchant comme pourrait l'être son homonyme d'une célèbre œuvre japonaise. SolidSnake, quant à lui, oscille entre des prestations bonnes et insipides. Même dans un bon jour, il ne fera pas basculer la rencontre à lui tout seul.

Infinity ne devrait pas inquiéter les équipes du Play-In cette année, et elle n'aura aucune arme face aux « titans » qui les attendront. Malgré un format ouvert et plus « favorable » aux équipes WildCard, des formations comme C9, LNG ou Hanwha n'en feront qu'une bouchée. Espérons pour eux qu'ils fassent bonne figure au vu du mur qui les attend.