À quelques heures du coup d'envoi des Worlds 2021 de League of Legends avec la première journée de la phase de groupes du Play-In, la rédac vous propose un tour d'horizon des équipes Wildcard qualifiées pour ce championnat du monde.


PSG Talon – Seed 1 PCS 

Durant de longues années, la LMS fut dominée par l'équipe des Flash Wolves, maître incontesté de la région. Après sa disparition et l'émergence de la PCS, une toute nouvelle équipe semble suivre le même chemin de domination et de performance à l'international. Il s'agit du PSG Talon. Alors qu'elle était appelée Talon Esports à ses prémices, le club de football français s'est associé à l'équipe hongkongaise au mois de juin 2020 afin de renforcer sa position stratégique dans la région aussi bien en termes de communication que de marketing. Aussi, pour le PSG, c'est une occasion de renouer avec son passé dans l'esport LoL et cette volonté d'être un acteur majeur dans le secteur, après l'échec de son équipe en Europe. Bien leur en a pris depuis puisque la formation a réalisé de bons résultats : des Worlds 2020 convaincants avec deux victoires pour quatre défaites, en passant par un MSI 2021 réussi et une troisième place obtenue en phase de groupes (6 victoires pour 4 défaites), conclue par une élimination en demie 3-1 face au futur vainqueur, RNG.

 

       

 PSG Talon

        Su "Hanabi" Chia-Hsiang
        Kim "River" Dong-woo
        Huang "Maple" Yi-Tang
        Wong "Unified" Chun Kit
        Ling "Kaiwing" Kai Wing

Pour ce cru 2021, l'équipe du PSG n'a pas dérogé à sa « nouvelle » tradition. Aussi bien au Spring Split qu'au Summer, elle a dominé les débats. Si, lors du premier segment, elle sembla inarrêtable (une seule petite défaite, saison régulière et playoffs confondus), elle fut mise un peu plus en difficulté lors du second segment, notamment lors des phases finales. 

Cette année, la formation se compose pratiquement des mêmes joueurs. On retrouve ainsi en toplane Su « Hanabi » Chia-Hsiang, en jungle Kim « River » Dong-woo, l'AD Carry Wong « Unified » Chun Kit et le support Ling « Kaiwing » Kai Wing. Cependant, l'attraction de cette équipe se trouve en midlane avec l'arrivée en début de saison de l'ancien joueur phare des Flash Wolves en la personne Huang « Maple » Yi-Tsang, qui participera à son 6ème Championnat du monde.

L'équipe du PSG Talon n'a pas changé fondamentalement par rapport au MSI. C'est une formation sérieuse, appliquée, expérimentée et difficile à jouer. Elle l'a prouvé face à sa rivale de la saison, Beyond Gaming, dans leur double confrontation. Malgré un échec en demi-finale du Winner Bracket, l'équipe n'a jamais tremblé contre J-Team (les balayant 3-0) afin d'accéder à la grande finale, puis elle s’est ressaisie pour gagner le titre sur le score de 3-2.

Contrairement à son dauphin, plutôt dans une approche défensive et attentiste de la situation, le PSG Talon préfère prendre les devants et marquer son territoire. L'équipe a globalement la tendance de vouloir punir les erreurs immédiates de son adversaire pour prendre l'avantage dès la phase de lanes. Sa stratégie repose très fortement sur le triumvirat classique jungle, midlane et support pour contrôler la map et asseoir sa domination. En ce sens, River affectionne particulièrement les picks agressifs/duellistes pour aider en cette voie (Lee Sin, Diana et Xin). S'il n'a pas de route précise, il appuie là où il faut faire mal. Généralement, cela se passe en topside, et surtout en midlane. Maple apporte indéniablement à cette équipe son expérience et son sérieux. C'est un joueur sur lequel l'équipe peut constamment se reposer si elle est en difficulté. Bien qu'ayant un champion-pool extrêmement large (12 champions joués lors des playoffs, dont 8 contre Beyond), il aime indubitablement Zoé sur laquelle il est très à l'aise. Kaiwing, quant à lui, brille toujours autant sur Thresh (où il fut excellent) mais peut tout aussi bien le faire sur Leona ou Trundle. Il n'hésite pas à roam pour mettre son talent au service de son équipe et jouer avec la vision. C'est d'ailleurs un gros point fort : tous les joueurs communiquent bien, affectionnent les pièges pour punir des rotations adverses et n'hésitent pas à ward très profondément en early pour acquérir de l'information très tôt sur l'équipe adverse et l'utiliser à bon escient. Ce qui, globalement, permet à l'équipe de définir ses routes et stratégies.

Enfin, pour les deux autres joueurs, Hanabi reste fidèle à lui-même : très solide sur sa lane, capable de faire la différence aussi bien seul qu'en équipe et à l’aise dans tous les styles de jeu (Ornn, Gangplank, Gwen, Gnar). Unified, lui, reste toujours sérieux en ADC, et a particulièrement affectionné Aphelios et Varus durant ces playoffs, du fait de leur caractère d’ADC contrôle, utile en teamfight. Les teamfights sont d'ailleurs un point crucial pour cette équipe qui adore prendre le lead et agresser afin d'étouffer son adversaire. Dans sa double confrontation contre Beyond Gaming, le PSG a immédiatement pris le tempo dans certaines games grâce à quelques escarmouches, pour ne jamais plus le lâcher et capitaliser sur son avance. Enfin, c'est un plus, PSG Talon joue intelligemment avec la map. Elle priorise les objectifs neutres, mais pas inutilement. Il lui arrive très souvent de concéder volontairement le premier drake afin de prioriser d'autres objectifs (Héraut, tour, gank) et d'ouvrir la map. L'équipe joue bien en crossmap et répond du tac-au-tac si son adversaire la met en difficulté autre part dans la Faille.

L'équipe apparaît solide cette année même si elle possède encore quelques défauts. Tout d'abord, Maple, bien qu'excellent, se troue souvent. Trop en confiance, il peut se faire catch par des rotations groupées qui seront défavorables à son équipe. L'équipe force aussi des situations qui peuvent se retourner contre elle. Contre Beyond, ce fut quelques fois le cas avec des Nashor joués sur des 50/50, alors que la situation aurait pu être amenée d'une autre façon. Il y a un manque de discernement notable sur des décisions importantes. Le PSG Talon a tendance à se voir, parfois, trop beau : volonté d'engager, d'aller plus loin pour chercher un kill pas forcément nécessaire… Par exemple, lors de la demi-finale, en games 4 et 5, avec une avance considérable, l'équipe s'est sabordée par deux fois en ne respectant par son adversaire. Les joueurs devront vite rectifier le tir lors des Worlds pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Pour conclure, au sujet des objectifs neutres, si le PSG à tendance à laisser volontairement les premiers dragons, il lui arrive parfois de laisser les autres… un peu trop. Réelle volonté de leur part ou retard régulier à la contestation, il est difficile de juger. Mais ceci pourrait leur jouer des tours, notamment lors de combats pour l'Âme ou dans le late. 

Le PSG Talon arrive cette année directement en phase de poules, contrairement à 2020, et dans un groupe assez homogène mais compliqué. Face à Fnatic ou encore RNG, il va falloir que le PSG se montre sérieux, appliqué et très professionnel. Ils ne devront pas sous-estimer leurs adversaires et partir dans des agressions non contrôlées qui leurs seraient fatales : enlevez les kills-spectacle, et les Barons à la chance. Tout devra être préparé minutieusement, sans céder à une panique qui pourrait leur porter préjudice. Cependant, il sera intéressant de juger de leur niveau et de voir si une potentielle surprise peut émaner d'eux dans ce groupe alléchant.