Le streamer et ancien coach joueur a livré son analyse lors de sa dernière émission. Entre prédictions de playoffs, critique du format, bilan des projets d’équipes et analyse des joueurs, il a posé un regard global sur une saison estivale jugée inégale.

G2 Esports favori, Karmine Corp imprévisible

En introduction, Trayton a dressé son arbre des playoffs, qu’il juge « assez simple » à prédire. G2 est considéré comme le grand favori du tournoi : « Ils jouent mieux, ils ont un meilleur mid game, ils sont plus en confiance. Très très bonne draft. Tous les voyants sont au vert. » À l’inverse, la Karmine Corp reste entourée d’incertitudes : « Les voyants de KC, au mieux ils sont à l’orange. C’est une équipe qui peut surprendre en BO5 mais G2 est vraiment grand favori. »

Fnatic a été pointé comme trop lisible, avec un plan de jeu centré sur la botlane et un Oscarinin jugé en retrait par rapport aux autres toplaners. Movistar KOI est placé devant eux dans la hiérarchie : « Leur mid game est correct, leur rythme de jeu est bon. Je pense que MKOI est meilleur que Fnatic. » Concernant le reste du tableau, Trayton voit GX passer contre BDS, Vitality franchir un premier tour avant de retomber dans ses travers, et une demi-finale explosive entre G2 et KC. À l’arrivée, il place G2 champion du LEC Summer Split et MKOI finaliste.

La situation floue autour de KC

La Karmine a fait l’objet d’un long développement. Le choix d’aligner tantôt Vladi, tantôt Nisqy au mid suscite des interrogations. Trayton y voit deux scénarios : « Soit le six-man roster fonctionne et pour la première fois en Europe on arrive à créer quelque chose d’intelligent avec des swaps de draft. Mais j’y crois à 10 % seulement. Soit, si Nisqy joue vraiment en scrim, c’est qu’il y a un vrai problème avec Vladi. »

Pour lui, Nisqy peut apporter de la cohésion, mais au prix d’un plafond individuel plus bas : « C’est un downgrade individuel, mais ça peut être un upgrade collectif. » Malgré cette instabilité, Trayton reste confiant dans certaines individualités : « Caliste joue très très bien. Canna fait encore un très gros split et reste le meilleur en Europe sans trop de doute. » Le reste de l’équipe est jugé solide, mais trop dépendant d’un équilibre fragile. « KC, c’est très très flippy. Ça peut ne même pas faire les Worlds, comme ça peut passer. »

Un format décrié, un MVP impossible

Trayton s’est longuement arrêté sur le format du Summer Split, qu’il juge désastreux. « C’est le pire format que Riot a pondu depuis que le LEC existe. Ça ne nous a pas permis de voir assez de matchs intéressants. Pas de G2–KC, pas de MKOI–Fnatic, pas de Fnatic–KC. Impossible de sortir un MVP sur quatre BO3. »

Il regrette que la ligue ait échoué à proposer des confrontations de haut niveau régulières, estimant que le format était « nul à chier pour les viewers et nul à chier pour la compétition ». En alternative, il prône un système inspiré de la LCK et de la LPL, avec des groupes de niveau permettant aux meilleures équipes de se confronter davantage et aux moins bonnes de chercher une progression réaliste.

BDS et Vitality, les grands flops

BDS et Vitality sont apparus comme les deux plus gros échecs de l’année. Pour l’équipe suisse, le constat est sévère : « Je pense que BDS, c’est le plus gros flop de l’année. Ils n’ont pas performé, ils ont mis une pression énorme sur leurs joueurs, changé Irrelevant, changé 113, mais ça n’a jamais marché. » Trayton a également souligné le paradoxe de voir d’anciens joueurs briller ailleurs, citant Sheo (Heretics) ou Labrov (G2 Esports).

Vitality n’a pas été épargnée. « Même quand ils trouvent un rythme, la semaine d’après ils draftent n’importe comment et ils retombent. C’est de l’autosabotage. » Malgré quelques progrès récents avec l’arrivée de Fleshy et un Naak Nako jugé très solide, l’équipe reste incapable de stabiliser son niveau.

À l’opposé, Trayton a salué Heretics, qui a su faire progresser ses rookies et surprendre malgré un projet qui semblait limité sur le papier : « Ils n’ont jamais fini bottom 2. Flakked a bien joué, Carlsen a progressé, Stend aussi. Bravo à eux. » MKOI a également été mis en avant, notamment grâce aux performances inattendues de Supa et Myrwn.

Joueurs et tendances individuelles

Oscarinin a été désigné comme la principale faiblesse de Fnatic. Upset, en revanche, est jugé toujours performant mais trop polarisant : « C’est un ADC qui demande le plus de ressources, qui fait le plus gank et qui polarise le jeu vers lui. Ça finit souvent par rendre l’équipe unidimensionnelle. » Chez G2, SkewMond est salué pour son adaptation rapide et son rôle dans la communication. Trayton estime que l’équipe a retrouvé sa solidité, notamment grâce à Caps et BrokenBlade plus stables qu’au printemps. Il a aussi insisté sur la montée en puissance de la toplane européenne, citant Lot et Naak Nako comme des révélations capables de jouer agressif et de chercher le duel. Même constat positif du côté des supports, avec la progression de Labrov, Alvaro et Stend, ainsi que le retour en forme de Targamas.

Pour Trayton, trois équipes se détachent et doivent représenter l’Europe aux Worlds : « G2, KC et MKOI. Ce sont les projets les plus solides, ceux qui ont montré le plus de choses. » Il concède que Fnatic ou GX peuvent créer un upset en BO5, mais reste convaincu que la hiérarchie est claire.