Nous continuons notre rétrospective des différentes régions à l'approche des Worlds 2019 de League of Legends avec, aujourd'hui, les trois équipes de la région Europe : G2 Esports, Fnatic et Splyce.


 

       

 G2 Esports

        Martin "Wunder" Nordahl Hansen
        Marcin "Jankos" Jankowski 
        Rasmus "Caps" Borregaard Winther
        Luka "Perkz" Perković 
        Mihael "Mikyx" Mehle 
        Hampus Mikael "promisq" Abrahamsson

Après leur demi-finale de l'année dernière, les G2 ont réussi le gros coup du mercato 2018 en attirant Caps et Mikyx dans leurs rangs. Bien qu'aujourd'hui considérée comme une superteam, l'équipe ne l'était pas au début de l'année, à cause du pari de Perkz sur la botlane, passant du rôle de midlaner à celui d'ADC. Si l'équipe est restée en tête du début à la fin de la saison régulière du Spring Split, il serait faux de penser qu'elle l'a extrêmement dominée, car elle ne comptait qu'une victoire d'avance sur Origen, et deux sur les troisième et quatrième du classement. En revanche, Origen n'a pas existé en playoffs et la structure d'Ocelote put reprendre le titre de champion européen sans concéder une seule manche lors des phases finales, battant à deux reprises les coéquipiers de Nukeduck. Le début du MSI ne rassura pas forcément les inquiétudes des observateurs, notamment concernant le niveau du duo Perkz/Mikyx qui fut mis en difficulté à diverses reprises durant la phase de groupe. Leur victoire contre SKT fut compliquée, leur botlane se retrouvant fréquemment en difficulté face à Teddy et Mata malgré des performances encourageantes de Perkz.


(c) Riot Games

Lors de la manche décisive, l'ancien midlaner repartit sur Syndra, rétablissant son fameux Lane Kingdom et accédant ainsi à la seconde finale de MSI de sa carrière. Ses performances contre Doublelift furent plus convaincantes, mais il demeurait alors une faiblesse potentielle des G2 face aux meilleures équipes du monde. Le Croate en tira les enseignements qu'il fallait et se montra bien plus convaincant lors du Summer Split, défiant les meilleurs ADC sans trop de soucis. Si G2 termina aussi la saison régulière avec une seule victoire d'avance sur son dauphin, cela était davantage dû à quelques parties plus jouées pour le public que contre leurs adversaires du jour. En revanche, les playoffs furent bien plus accrochés qu'au Spring Split grâce à des Fnatic qui eux aussi n'avaient cessé de progresser tout au long de la saison. Nul doute que si Perkz avait été aussi balbutiant qu'au cours du segment printanier, les Samouraïs auraient dû abandonner leur couronne face aux vice champions du monde en titre. Encore une fois pour le match décisif, Perkz abandonna l'idée de jouer un ADC pour revenir au sur Syndra et outrageusement dominer sa lane. Petit à petit, les G2 ont quitté leur statut d'équipe de stars pour devenir une formation équilibrée, capable de rivaliser avec tous leurs adversaires dans n'importe quel domaine.

Bien que l'évolution de Perkz ait été le fil rouge de la progression du roster, celle-ci n'aurait pas été possible sans le dévouement de Mikyx. Adepte des champions plutôt agressifs, le Slovène a dû passer sur des personnages plus défensifs au cours du Spring Split, ne pouvant réellement gagner la lane contre les meilleurs duos européens. Il put revenir à ses premiers amours durant le segment estival, montrant son évolution lors de la grande finale avec son Thresh, le support parfaitement équilibré entre offensive et défense, confirmant que Perkz n'avai pas été le seul joueur G2 à progresser. Le membre de l'équipe qui peut un peu inquiéter les observateurs semble être Caps, qui, malgré le talent que la communauté entière lui reconnaît, passe parfois au travers de certaines parties. Ses surnoms illustrent bien cette dualité, entre Claps lorsqu'il se montre au dessus des meilleurs, et Craps, quand les fans se demandent ce qui lui est passé par la tête. Malgré cette inconstance, le Danois a toujours su répondre dans les moments difficiles, et même s'il peut rater certaines parties lors d'un BO, il parvient généralement à se reprendre pour les manches décisives. Promis à un bel avenir depuis son arrivée chez Fnatic fin 2016, cette année 2019 pourrait bien être celle de sa consécration. Le dernier membre de la triplette infernale est Wunder, qui, après s'être disputé le titre de meilleur toplaner européen avec Bwipo et sOAZ en 2018, a finalement prouvé qu'il n'avait aucun rival dans la meta actuelle.


(c) Riot Games

Plusieurs fois cette année, il a pris son équipe sur ses épaules pour l'emmener au sommet, et bien souvent, quand les Samouraïs se retrouvent dans la tourmente, les regards se tournent vers lui pour sonner la révolte. Son éventail de champions hors du commun, caractéristique qu'il partage avec Perkz et Caps, fait la force des G2, qui sont une équipe totalement imprévisible. Il est impossible d'anticiper quel joueur prendra quel champion en début de draft, ce qui leur laisse une marge de manœuvre extraordinaire et fait d'eux l'équipe la plus difficile à surprendre dans le monde. Cette polyvalence fait d'ailleurs la véritable force de Perkz, car s'il n'est pas un carry AD aussi impressionnant qu'Uzi ou Teddy, son style de jeu proche de celui de Viper lui permet de refuser des duels sur des types de champions qu'il maîtrise moins bien que ses adversaires, pour prendre d'autres héros sur lesquels il peut s'illustrer. Cependant, les G2 ne seraient rien sans leur maître à jouer : Jankos. Le Polonais, connu à l'époque comme le first blood king, a délaissé son style de jeu de chez H2K pour davantage se mettre au service de l'équipe sans totalement se renier. Son sens tactique, son expérience et son flair peuvent lui permettre d'anticiper la plupart des actions de ses adversaires. Bien que son travail soit facilité par ses partenaires, qui dominent souvent leurs lanes, il arrive à parfaitement exploiter les ouvertures créées, ce qui fait de lui l'un des tout meilleurs junglers au monde.

Les G2 sont aujourd'hui l'une des meilleures équipes que le continent européen ait jamais vu naître. Ce savant mélange d'expérience, de talent brut et surtout de travail fait d'eux l'une des équipes à surveiller pendant le Championnat du monde. Ils peuvent cependant parfois se montrer trop confiants et se faire surprendre, et pour espérer faire encore mieux que l'année dernière, le staff ainsi que les joueurs les plus calmes devront faire en sorte que leurs coéquipiers plus fougueux gardent les pieds sur terre, et les mains sur le clavier.