Nous continuons notre rétrospective des différentes régions à l'approche des Worlds 2019 de League of Legends avec, aujourd'hui, les trois équipes de la région Europe : G2 Esports, Fnatic et Splyce.


 

       

 Fnatic

        Gabriël "Bwipo" Rau 
        Mads "Broxah" Brock-Pedersen
        Felix "MagiFelix" Boström 
        Tim "Nemesis" Lipovšek
        Martin "Rekkles" Larsson 
        Zdravets "Hylissang" Iliev Galabov 

Après leur titre de vice-champions du monde, les Fnatic ont connu un mercato difficile avec les départ de sOAZ et surtout de Caps. Ils recrutèrent alors Nemesis, joueur prometteur qui évoluait chez Mad Lions. La reprise du LEC fut très compliquée, l'équipe enchaînant les défaites et terminant la cinquième semaine avec trois victoires pour sept défaites. Néanmoins, un déclic semblait avoir eu lieu parmi les coéquipiers de Rekkles, qui firent une seconde partie de saison régulière parfaite et finirent sur le podium avec onze victoires et toujours sept défaites. Les playoffs semblaient bien partis avec une victoire contre Team Vitality au round 1 puis une autre contre Splyce au round 2, le tout en ne concédant qu'une seule manche aux Serpents. L'équipe craqua cependant contre Origen et ne put aller défier G2 en grande finale. Gonflés à bloc, les joueurs démarrèrent le Summer Split sur des chapeaux de roue mais finirent par se faire rattraper, puis devancer par les Samouraïs, terminant leur saison à la seconde place. Ils allèrent ensuite les défier lors du Juggernaut pour une place en finale, et furent tout prêts de l'obtenir.


(c) Riot Games

Cependant, après avoir remporté les deux premières manches puis pris une avance confortable lors de la troisième, ils se firent finalement battre par les joueurs d'Ocelote. Ces derniers dominèrent outrageusement les quatrième et cinquième parties, envoyant les hommes de YoungBuck et Mephisto disputer le Round 3 contre Schalke 04. Les Fnatic ne firent qu'une bouchée du club allemand et obtinrent ainsi le droit d'aller redéfier les vainqueurs du Spring Split. Après une première manche en leur faveur, les partenaires de Bwipo se firent atomiser dans la seconde manche. Alors que le spectre du Juggernaut planait au dessus de leurs têtes, les joueurs montrèrent leur force mentale en remportant la troisième game après plus de quarante minutes de jeu. Cependant, en ce 8 septembre, les Samouraïs étaient un peu meilleurs, et les Fnatic ne purent reconquérir leur trône. L'équipe honora ses fans en concluant sa campagne européenne par une victoire 3 à 0 sur Splyce, s'assurant ainsi le second seed européen. S'ils n'ont pas pu prouver leur supériorité sur la scène européenne, il ne leur reste plus qu'à la démontrer sur la scène internationale.

Si l'équipe a indéniablement progressé tout au long de l'année, certains défauts n'ont pas disparu. Bwipo peut encore être sujet au tilt et passer à côté de certaines parties. Heureusement, le Belge est dans une meta qui lui correspond parfaitement et est souvent capable de faire la différence sur sa lane dès le début de partie. Cette différence peut même se créer sur des champions dont le pic de puissance est censé arriver tard dans la partie, comme Gangplank et Jax avec lesquels il est invaincu cette saison. Il ne lui manque pas grand-chose pour prendre le titre de meilleur toplaner européen, voire mondial, et ce Championnat du monde pourrait bien être celui de la consécration. La tâche sera sans doute un peu plus ardue pour Nemesis, qui n'a jamais joué contre des équipes asiatiques. Il lui faudra rapidement acquérir l'expérience nécessaire pour se mesurer aux cadors de l'Est, mais il pourra bénéficier du savoir acquis par Rekkles et Broxah. Bien qu'à l'aise dans la meta actuelle, il peut aussi sortir des champions originaux comme Twisted Fate et Cassiopeia, ce qui fait de lui un midlaner avec un éventail suffisant pour briller lors des Wolrds. Le dernier Fnatic à parfois faire preuve d'irrégularité est Hylissang, qui a cependant grandement gagné en maturité cette année.


(c) Riot Games

Capable de briller aussi bien sur des champions agressifs que défensifs, il peut également sortir des surprises de son chapeau, comme Leona ou Zilean. Il conserve néanmoins quelques difficultés à s'exprimer pleinement sur des champions demandant peu de mécaniques (Braum/Shen), faisant souvent preuve d'une impatience parfois malvenue. Il peut compter sur son ADC pour le soutenir, car Rekkles a lui aussi énormément évolué cette année. Habitué à jouer des tireurs classiques, le Suédois a accepté de quitter sa zone de confort pour s'illustrer sur des supports (Karma/Janna/Sona) ainsi que sur Garen, étant l'un des meilleurs utilisateurs du Demacien. Si son éventail de champions n'est pas aussi étoffé que celui de Perkz ou Viper, son expérience sur les tireurs classiques fait de lui une réelle menace sur la scène internationale. Les Fnatic ne jouent pas particulièrement autour d'une lane et laissent généralement Broxah décider du rythme de la partie. Le Danois est aujourd'hui arrivé à maturité et peut être efficace sur tout type de champion, même s'il préfère les junglers agressifs. Il a petit à petit pris la place de Rekkles en tant qu'as de l'équipe et agit tel un véritable chef d'orchestre. Contrairement aux G2 qui s'appuient beaucoup sur les actions individuelles, les Fnatic sont redoutables dès qu'ils ont des champions avec une grande mobilité sur la carte, pour rapidement créer le surnombre sur une lane. 

Les vice-champions du monde en titre se sont parfaitement adaptés à la meta tout en se créant un style de jeu suffisamment particulier pour déstabiliser une équipe mal préparée. Plus sérieux dans leur façon d'être que leurs rivaux de G2, ils peuvent quand même parfois succomber au tilt. Si les joueurs deviennent capables de conserver leur sang-froid en toutes circonstances, ils seront armés pour nous proposer un niveau de jeu potentiellement encore meilleur que celui affiché aux Worlds de l'année dernière.