La dernière semaine du LEC 2025 Summer Split a livré ses derniers enseignements avec l’élimination de SK et NAVI. Dans le dernier épisode d’EUphoria, Drakos recevait Odoamne et Finn pour revenir sur la saison régulière, aborder les cas individuels et préparer les playoffs. Au programme : des débats sur l’avenir de certains joueurs, la valeur réelle des équipes qualifiées et l’importance de la toplane à l’approche des séries décisives.
Un bilan marqué par les départs de SK et NAVI
Le premier constat a porté sur SK Gaming et Natus Vincere, les deux premières équipes à quitter ce LEC Summer Split. SK a laissé l’impression d’une formation travailleuse mais limitée. L’équipe a trouvé une certaine cohésion et s’est battue avec ses armes, mais n’a jamais donné le sentiment de pouvoir franchir un cap. Le cas de Skeanz a néanmoins été souligné comme une réussite individuelle. Odoamne a estimé que le jungler français avait prouvé qu’il avait sa place en LEC malgré le contexte difficile, une reconnaissance que Finn a également validée.
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À l’inverse, NAVI a été décrit comme un échec complet. L’équipe n’a pas réussi à trouver de plan de jeu identifiable, ni à exploiter ses individualités. Drakos n’a pas mâché ses mots : « C’est un trainwreck. Je n’ai pas d’autre mot. Rien n’a fonctionné et je ne vois pas sur quoi ils peuvent construire pour la suite. »

La discussion a ensuite convergé vers Larssen, joueur majeur de la scène européenne ces dernières années, mais qui traverse l’une des périodes les plus compliquées de sa carrière. Odoamne a tenu à rappeler que le problème ne venait pas uniquement du midlaner : « Si tu mets Larssen dans une équipe qui fonctionne, il est capable de redevenir très bon. Ce n’est pas un problème de mécanique. C’est un problème de construction et d’environnement. » Pour Finn, la situation est plus inquiétante : « Il joue encore comme si la méta n’avait pas changé depuis deux ans. Tu ne peux pas survivre en LEC si tu refuses d’évoluer. » Entre ces deux visions, le constat est clair : le joueur est désormais au centre des interrogations, et son avenir pourrait dépendre d’une reconstruction radicale autour de lui ou, au contraire, d’un changement d’équipe.
Des deciders sous tension : GiantX, Vitality, BDS et Heretics
Après ce bilan, les intervenants ont tourné leur attention vers les matchs décisifs de la semaine à venir. Vitality, opposé à Heretics, reste une énigme. Capable d’imposer un rythme fort en début de partie, l’équipe s’est trop souvent effondrée dès que l’adversaire reprenait l’initiative. Drakos a résumé ce paradoxe : « Vitality, c’est une équipe que je ne comprends pas. Ils sont capables de faire un early game parfait et de s’effondrer en vingt minutes sans raison. » Le potentiel offensif de Carzzy reste un point d’ancrage, mais la cohésion globale ne suit pas. Odoamne a insisté sur cette nuance, rappelant qu’avec une direction claire, le cinq majeur pouvait redevenir dangereux.
Heretics s’avance avec une identité plus lisible, mais également plus limitée. Finn a détaillé leur plan de jeu : « Leur identité est lisible, ils veulent stacker les dragons et jouer autour. Mais si tu leur coupes ça, ils ne proposent plus grand-chose. » Cette dépendance stratégique pose problème face à des adversaires capables de les priver de leur condition de victoire principale.
L’autre rencontre, GX contre BDS, inspire encore moins de confiance autour de la structure suisse. Drakos a été sans ambiguïté : « Je n’ai aucune idée de la manière dont BDS peut gagner une série. Ils n’ont ni stabilité, ni condition de victoire fiable. » GX apparaît comme une équipe plus solide, avec des early games de qualité et une vraie capacité à créer des écarts, mais ses failles en mid et late game nourrissent toujours la crainte d’un renversement en séries.
Fnatic et la question Oscarinin
Le cas de Fnatic a donné lieu à un échange particulièrement animé. L’équipe, attendue en playoffs, doit clarifier ses responsabilités et son équilibre collectif. Le rôle d’Oscarinin a concentré les critiques. Odoamne s’est montré tranchant : « Je ne comprends pas comment tu peux être toplaner et ne pas savoir jouer weakside. Si tu acceptes de mourir pour ta team, tu dois au moins le faire correctement. Là, il meurt pour rien. »

Finn a complété cette analyse en soulignant que jouer weakside ne demandait pas de performances spectaculaires mais une discipline constante : « Tu dois juste tenir ta lane, laisser ton équipe respirer. Ce n’est pas glamour, mais c’est essentiel. » Ce rôle, souvent sous-estimé, devient capital à l’approche des séries éliminatoires. Dans une équipe où la botlane doit porter le poids des victoires, l’absence de fiabilité en toplane est vue comme un risque majeur.
G2–KC, un duel à la fois individuel et collectif
Le choc entre G2 et KC sera l’un des points d’orgue des playoffs. Sur la toplane, le duel entre BrokenBlade et Canna concentre toutes les attentions. Finn a décrit BB comme « le joueur le plus imprévisible de la ligue, capable de sortir n’importe quoi », avant de nuancer son propos : « S’il doit jouer Rumble ou Jayce, je ne suis pas sûr qu’il soit aussi à l’aise. » De l’autre côté, Canna bénéficie d’une réputation en plein essor. Odoamne a insisté : « Canna est un démon en 1v1. S’il obtient ses picks de confort, c’est une vraie menace. »

Mais au-delà du face-à-face individuel, les dynamiques collectives sont révélatrices. G2 semble avoir corrigé ses failles et arrive dans les playoffs avec une cohésion renforcée. KC, malgré un potentiel évident et des individualités fortes, reste perçue comme instable. Drakos a exprimé cette inquiétude : « KC peut battre n’importe qui, mais KC peut aussi exploser de l’intérieur. On a parfois l’impression d’une guerre civile en plein match. »
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