Avant de nous attaquer à ce chapitre complexe de l’histoire de Sony et de ses consoles de salon, il ne faudrait pas omettre de parler de la "PlayStation Portable", plus connue sous le nom de PSP. Cette petite machine est à l’heure actuelle la plus puissante dans son genre. En effet, comme son nom l’indique, la PSP offre des caractéristiques similaires à ses deux grandes soeur tout en étant très compacte. Véritable concentré de technologie, elle permet en plus du jeu de naviguer sur internet, écouter de la musique et regarder des vidéos soit par UMD ou importées de votre ordinateur. Sortie en 2004 pour la première fois, la PlayStation Portable s’est écoulée à presque 38 millions d’exemplaires. Le succès est donc au rendez-vous, particulièrement au pays du Soleil levant. Les softs proposés sont peu nombreux mais sont en majorité de bonne qualité. Nous pouvons par exemple citer en plus des licences habituelles (les GTA, DBZ, WipEout, Dynasty Warriors, Tekken, PES, FIFA etc...) des jeux novateurs, axés sur la réflexion et parfois sur une autre forme d’action tels que "Exit", "Lemmings", "LocoRoco", les réadaptations des célèbres RPG "Tales of Eternia" et "Valkyrie Profile : Lenneth" ou encore "MediEvil Resurrection". Bref, la PlayStation Portable est aussi la preuve que Sony peut se lancer sur un autre marché, en s’étendant à l’horizontale certes, mais sans pour autant se casser la figure.

La "PlayStation 3" voit le jour le 11 novembre 2006 dans les magasins japonnais après avoir été dévoilée à l’E3 2005. Elle s’impose très vite comme un centre de loisirs numériques, à l’image de la PSP, mais cette fois en version grandeur nature. L’augmentation du nombre de services de communication est rendue possible par une connectivité avec internet plus poussée. Le divertissement selon la génération digitale est mis à l’honneur. Désormais, vous pourrez jouez à vos jeux préférés sur des téléviseurs haute-définition grâce à l’intégration d’un lecteur "Blu-Ray". Avec son disque dur, la PS3 se révèle être une sorte d’ordinateur, supportant plusieurs formats multimédias. Mais ce qui intéresse surtout l’acheteur, c’est bien entendu le jeu lui-même. Une nouvelle fois, Sony repousse les limites atteintes auparavant. Les graphismes sont encore plus beaux que ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. La PlayStation 3 impressionne par ses spécificités techniques, au grand bonheur des fans. De ses fans certes, mais pas de tout le monde. En témoignent les ventes qui ont du mal à décoller, surtout par rapport aux précédentes consoles de la firme. Mais pourquoi avec toutes ces qualités évidentes, la quatrième machine de Sony n’a pas sû attirer la foule, comme l’avait espéré les dirigeants de la société qui quelques années plus tôt dominait le marché à eux seuls ? De nombreuses réponses apparaissent rapidement, remettant en cause toute la stratégie du constructeur nippon. En voici quelques unes.


Premièrement, la PlayStation 3 est chère, très chère, trop chère. Le jour de sa sortie, la version 60 Go affichait la belle étiquette de 599 €. Les composants de la machine sont onéreux, et cela se traduit par un prix très élevé. Certains iront jusqu’à dire que posséder la PS3 relève du luxe. Il faut avouer que peu de personnes peuvent s’offrir la console sans que leur épargne n’en prenne un sale coup. Dès lors, Sony cherche un moyen de faire baisser le montant de son bébé, et pour cela propose des modèles aux capacités réduites. Cela passe par la suppression de la rétro-compatibilité avec les jeux PS2 ou encore un disque dur moins spacieux. Néanmoins, les jeux coûtent toujours 70 €, ce qui fait une dépense considérable, en plus des manettes et autres accessoires en tout genre. Au fur et à mesure des mois, le montant tarifaire de la PlayStation 3 baisse, fixant aujourd’hui un prix minimal de 399,99 € pour le pack de base (la console avec son disque dur de 80 Go et une manette Dualshock 3). De plus, l’année fiscale 2008 de Sony étant particulièrement mauvaise, on voit mal comment la firme pourrait se priver de quelques dollars ou euros de plus, surtout en période de crise financière.

"Assassin’s Creed" vous plonge dans la peau d’un assassin à l’époque du Moyen-Âge."

On ne peut pas parler des problèmes de la PS3 sans parler de la "Wii", console qui est pour une grande partie responsable de cet échec commercial, qu’on ne peut nier tant la machine à mis du temps à rapporter réellement de l’argent. En effet, en matière d’argent toujours, les joueurs peuvent s’offrir la Wii pour 249 €, soit 350 € de moins que la PlayStation 3 le jour de leur lancement respectif ! De surcroît, l’erreur de Sony a été de tenter de proposer une troisième fois les mêmes choses à ses joueurs. Comme la PlayStation 2, la petite dernière s’est contentée d’améliorer ses performances. Au contraire, Nintendo n’a pas cherché a développer les meilleurs graphismes possibles mais à modifier notre façon de jouer. Il arrive en effet un moment où les joueurs sont satisfait de la réalisation du jeu, et payer le prix fort pour voir quelque chose un tout petit peu plus beau n’en valait (pour beaucoup en tout cas) pas la chandelle. Avec la console de Big N, vous pénétrez au coeur du jeu, car l’action de votre personnage au sein de celui-ci est la résultante du mouvement que vous allez accomplir dans votre salon. Le joueur est donc plus actif qu’il pourrait l’être en ayant en main une manette de PlayStation. L’expérience proposée est totalement inédite, et peut en plus être vécue pour une somme peu coûteuse. C’est là que le génie de Nintendo en matière d’étude de marché se montre dans toute sa splendeur. La firme au grand N a sû investir dans la R&D (Recherche et Développement) et a imposer aux joueurs une nouvelle façon de jouer. En démocratisant le jeu vidéo, Nintendo avec notamment une campagne publicitaire considérable, a touché un public beaucoup plus large, s’étalant même jusqu’au troisième âge. Pour preuve, la PlayStation 3 s’est écoulée à moins de 19 millions d’unités alors que la Wii s’est vendue plus du double (40 millions d’exemplaires). De même, la portable du père Mario a aussi nettement dépassé les ventes de la PSP. Pratiquement 100 millions de joueurs ont un jour possédés ou possèdent encore la Nintendo DS, presque autant que la PlayStation première du nom. Là encore, le système de jeu tactile illustre la capacité de Big N à innover encore et toujours, chose que Sony n’a malheureusement pas été en mesure de faire. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la Wii, un dossier est disponible sur ce même site.


Récemment, la société japonnaise s’est contredite en moins de 24 heures, voulant vanter les mérites de sa console neuvième génération. Ce tableau (voir au-dessus) communiqué à la liste de diffusion Presse de Sony est censé mettre en valeur les qualités de la PlayStation 3 par rapport à la Wii et la XBox 360. Vous pouvez apercevoir la comparaison assez osée entre les possiblités haute définition de la PS3 par rapport à la Wii. Sony s’abaisse à un niveau bien bas, cherchant à vendre sa console par tout les moyens possibles, sans explorer vraiment la pronfondeur de ses arguments. Dans le mail, étaient notamment jointes quelques phrases pleines de contresens. En voici un exemple : "Plus de dépenses, des mises à jour multiples et des périphériques externes, qui mettent le portefeuille à rude épreuve et encombrent le centre de loisir". Facile à dire quand on passe d’une console de 599 € à 399 € en y enlevant la moitié de ses périphériques et certains fonctionalités importantes. Cet épisode aura eu pour effet de conforter les fans de Nintendo dans leur position dominante, et aussi marque un certain désespoir chez Sony, qui fait aveu de son ratage industriel. De plus, la firme se fait de la propre concurrence, la PlayStation 2 se vendant mieux entre 2006 et 2007 que la cadette de la famille. En témoigne ce graphique publié par "VG Chartz".


Pourtant, le moteur graphique sur lequel avait tant misé celui-ci permet aux développeurs de jeux de nous concocter d’agréables perles, tant au niveau de leur intérêt que de leur réalisation. Les productions qui sortent sur PS3 déçoivent rarement, à l’instar de celles sur Wii où il faut attendre plusieurs mois avant d’avoir quelque chose de vraiment appetissant à se mettre sous la dent. Nombreux sont les titres notés de façon généreuse par les magazines et autres sites internet : "BioShock", la série des "Call of Duty", "Devil May Cry 4", "LittleBigPlanet", "Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots", "Prince of Persia", "SoulCalibur IV" et "Assassin’s Creed" n’en sont que quelques exemples. Néanmoins, comme nous l’avons dit plus haut, les joueurs sont en quête de renouveau, d’une nouvelle expérience de jeu. Puisqu’on ne peut pas transformer une DualShock en Wiimote, autant proposer des softs plus attrayants, soit par une réalisation dépassant toutes les attentes, à la manière d’un "Grand Theft Auto IV", ou soit en offrant une aventure totallement inédite, une innovation au sein même du contenu du jeu, dans le genre "Guitar Hero : World Tour". L’année 2009 n’est pas prête de remettre en question ce fait, tant de futurs hits s’apprêtent à débarquer sur PlayStation 3.

"Devil May Cry 4", concentré unique d’action pure et dure.

Certains d’entre vous viendront peut-être contester ce dossier qui s’avère, il faut le reconnaître, dur avec la PS3. Néanmoins, il est difficile de défendre une console qui se vend à 100 millions d’exemplaires de moins que sa grande soeur. Nous l’avons déjà dit plus haut, mais des récents chiffres viennent confirmer la très mauvais année fiscale de Sony. Les pertes s’élèvent en effet à 1.1 milliards de dollars, soit pratiquement 850 millions d’euros. De plus, la firme avait prédit un chiffre d’affaire positif et même du double de son déficit (2.2 milliars de $) ! La gestion interne au groupe a été bâclée, et des élèments externes économiques (vous avez tous ce mot de cinq lettre en tête) ne sont pas d’une grande aide en cette période noire. C’est la première fois en 14 ans que Sony perd de l’argent, et cela a pour effet immédiat un licensiement de 4% des employés de l’entreprise, soit 16 000 personnes. Si la PlayStation 3, hors de tout autre contexte, est une console de grande qualité, elle conserve en réalité des problèmes d’attachement aux conventions posées par ses précursseuses, et l’encre ainsi dans un cercle vicieux ponctué par une course aux graphismes ne répondant pas aux attentes des joueurs.


Que retenir de ce dossier ? Simplement que Sony, comme son éternel rival Nintendo a sû en une décennie poser ses bagages dans le monde du jeu vidéo avec brio. Un départ canon suivit d’une performance record, la firme japonnaise étale au fil des années tout son savoir-faire et son expérience acquise. Il arrive toutefois que des obstacles viennent barrer la route de la réussite, et la PlayStation 3 en fait aujourd’hui les frais. Les faiblesses se rapportant à sa capacité à apporter une touche de nouveauté sont compensées par des titres toujours plus poussés les uns que les autres. Si la majorité des joueurs ont préférés s’adonner à d’autres plaisirs vidéoludiques, la PS3 reste une très grande console, où le joueur le plus exigeant y trouvera son compte. Sony actuellement en période trouble, conserve le mérite de vendre encore des PlayStation 2 neuf ans après la sortie de celle-ci. La prochaine guerre des consoles pointera bientôt le bout de son nez, et peut-être assisterons-nous à la renaissance de Sony Computer Entertainment, avec la promise "PlayStation 4".