Six ans, c’est le nombre d’années qu’il aura fallu à Sony pour mettre au point une nouvelle console de salon. Depuis 1997, la firme nous faisait languir avec de rares et croustillantes informations qui avaient pour incroyable faculté d’héberger les plus grands espoirs des puristes. On en attendait effectivement beaucoup de la part de cette PlayStation 2, première console à avoir un chiffre faisant référence à une suite directe dans son appellation. Avec tout les détails concernant son catalogue et ses spécificités techniques, beaucoup espéraient voir débarquer pour l’an 2000 une machine à la hauteur du nouveau millésime à venir. Certes, il ne faisait aucun doute que la PS2 allait connaître un succès fulgurant, mais on ne s’imaginait pas à l’époque qu’elle allait atteindre de tels sommets.

En effet, la console détient à l’heure actuelle le record absolu du nombre d’unités vendues à travers le monde, avec plus de 121 millions d’exemplaires à la clé, détrônant celui de la "Game Boy" (118 millions). Chose encore plus remarquable, c’est qu’en ce moment même, il se vent au pays du Soleil levant plus de PlayStation 2 que de "XBox 360" chaque semaine ! Non seulement la console de Sony a raflé tout le pactole pendant sa génération, mais elle continue à grappiller des parts de marché aux machines de la génération suivante (dont la PS3 au passage) ! Ce succès, il s’explique par trois facteurs : les qualités intrinsèques à la PlayStation 2, son panel de titres pour le moins hallucinant, et enfin le niveau peu élevé de concurrence de la part de ses adversaires. Tout d’abord, cela passe par un changement de design. La console paraît plus esthétique, et offre des touches d’allumage et de fonction "reset" moins grossières. Se déclinant en plusieurs coloris rapidement, la PS2 peut s’adapter à votre salon grâce à sa position horizontale ou verticale. Elle se fond parfaitement dans le décors, aux cotés de la télévision et du lecteur DVD, figurant ainsi comme un accessoire indispensable aux mordus de haute technologie numérique.





Pour faire court, la PS2 en 2000, c’était une belle claque visuelle. Déjà, l’écran principal était plutôt classe, nous plongeant dans une atmosphère bien particulière en guise de préambule aux choses sérieuses, à savoir le jeu pur. Graphiquement parlant, la PlayStation 2 offrait un rendu impressionnant, qui aura mis du temps à être exploité au maximum, tant les capacités techniques de la console paraissaient sans cesse pouvoir être repoussées. Il faut dire que la puissance du processeur principal a été multiplié par 4 (128 bits), ce qui permettait de sacrés réalisations. Les softs étaient (et sont encore) d’une fluidité remarquable. La jouabilité est lisse et sans bavures entraînant un game-play à la fois solide et ingénieux. En parlant de cela, jetons un coup d’oeil sur les softs qui ont contribué pour une grande part à la gloire de la station de jeux numéro 2.

Comme sa grande soeur, la PlayStation 2 ne ment pas en se nommant ainsi. Plus de 5 200 titres ont été commercialisés au Japon, environ 1 500 aux Etats-Unis et le double au sein du vieux continent. Ces chiffres en disent long sur la ludothèque non seulement variée mais aussi riche en softs de haute, voire très haute qualité de la console. Dès les premiers mois suivant la sortie de celle-ci, tout les magazines spécialisés dans le domaine affichaient en couverture le jeu du mois, et ce jeu était souvent développé sur la machine de Sony. Le troisième volet de la plus grande série de simulation automobile en est un bel exemple. "Gran Turismo 3 A-spec", sortit en avril 2001 et réalisé par "Polyphony Digital", marchait sur les traces de ses prédécesseurs. Il aura fallu des semaines d’attente aux fans pour pouvoir s’adonner aux plaisirs de la conduite virtuelle, et les différents articles parus sur internet ou dans la presse ne nous invitaient pas à être patients. Patience qui fût à la longue non vaine, tant la perle en aura valu l’interminable attente. Les voitures étaient modélisées avec plus de 5000 polygones, une première dans l’histoire des jeux de course automobile. La précision et les sensations de vitesse se faisaient encore plus ressentir qu’autrefois, poussant dans ses plus lointaines ressources le réalisme se dégageant du soft. GT3 est notamment le troisième jeu le plus vendu sur la PS2, se situant entre deux jeux à l’acronyme proche : "GTA : Vice City" en pôle position et "GTA : San Andreas" fermant la marche du podium. Remarquez au passage que lorsqu’une licence est adaptée sur un support de Sony et que celle-ci rencontre un grand succès, il est très rare qu’elle ne soit pas adapté à nouveau non seulement sur la console en question mais aussi sur celle de la génération suivante. Thèse confirmée par plusieurs cas comme les séries des "Final Fantasy", "Pro Evolution Soccer", "Tekken", "WipEout", "Metal Geat Solid", "Resident Evil" et bien d’autres encore. Quelle conclusion en tirer de ce long paragraphe ? Simplement celle qui tend à démontrer que les jeux de la PlayStation 2 sont synonymes de qualité, où le loisir du jeu vidéo se transforme en un vrai challenge, véritable expérience où seul le joueur un tant soit peu attentionné à la chose est maître. L’aventure est prenante, et nombreuses sont les personnes qui ont été agréablement surprises à la découverte d’une telle pratique culturelle. Le jeu vidéo commence déjà à ne plus être considéré comme un loisir s’adressant à l’adolescent à lunettes, boutonneux et anti-social.

Si vous pensez que cette partie ressemble à la première, vous avez raison, et cela ne risque pas de s’arrêter là. Pour finir, jetons un coup d’oeil à la concurrence de la deuxième machine de "Ken Kutaragi", à l’époque PDG de "Sony Computer Entertainment". Malgré une console, des innovations, des titres prometteurs et une renaissance par la suite, la "Dreamcast" de Sega est un nouvelle échec pour la firme, au même titre que la Saturn. Le principal atout du jeu en ligne était étendu à trop peu de jeux, et la machine des pères de Sonic n’a pas sû plaire suffisamment aux consommateurs, qui préféraient s’armer de patience pour l’imminente arrivée de la PlayStation 2. Le début de l’année 2001 est aussi celui de l’annonce de l’arrêt de production de la console. Des titres comme "Shenmue" resteront tout de même gravés dans la mémoire des connaisseurs. Du coté de chez Nintendo, ça ne vas pas pour le mieux non plus. Si des titres comme "Resident Evil 4", ou un "Zelda : The Windwalker" (qui s’offre une refonte graphique) parviennent à sauver l’honneur, le cube de jeu est considéré pour beaucoup comme trop enfantin. Le "GameCube" serait selon les gamers confirmés une console aux jeux puérils, n’offrant que peu d’attrait aux joueurs confirmés et plus âgés. La NGC sonne donc l’heure de la première défaite de Big N et marque le triomphe grandissant de Sony. Ce dernier prend la tête de la guerre des consoles, terme inventé suite à l’apparition sur le marché d’une autre machine marquée d’un X vert fluo. "Microsoft", souverain du monde de l’informatique décide de se lancer dans la folle aventure des consoles de salon avec sa "XBox". Malheureusement, les capacités techniques pourtant bonnes et les jeux qui l’étaient tout aussi ne sont pas de taille, et sont surtout arrivés bien trop tard sur le marché, face à la déferlante de la PlayStation 2, qui met en déroute le troisième de ses principaux rivaux.


Courant 2007, la console s’offre un petit lifting et se met au régime. Une version plus légère est mise en vente, Sony revoyant à la baisse ses coût de production. La PS2, malgré la rude concurrence des consoles de sa génération supérieure, continue à se frayer un chemin dans le marché du jeu vidéo. En effet, les joueurs ont de quoi faire avec la ludothèque de la machine de Sony tant celle-ci est gigantesque. Imaginez le nombre d’heures de jeu juste avec les trois "Final Fantasy" qui sont sortit sur la console ! Ajoutez à cela les jeux mythiques, indémodables et qui procurent des années après des sensations virulentes aux gamers les plus acharnés. La PlayStation 2 est un phénomène à elle seule. Elle s’inscrit définitivement comme la console de référence avec son rapport qualité/prix, ce dernier étant d’ailleurs très bas depuis la commercialisation de cette édition (16 000 Yens au Japon, soit à peu près 100 €). Pour une modeste somme, vous avez le droit de vous installer confortablement dans votre fauteuil, et de vous laisser aller à ces petits plaisirs que seul les joueurs passionnés ont connaissance.

Comblant tout ses joueurs, "Sony" réussit magistralement le pari qu’il s’était fixé. Les admirateurs de la société nippone, très vite surnommés les "pro-Sony" sont fiers de pouvoir vanter les mérites de leur console, et personne n’est assez fou pour oser remettre en cause de telles performances. Le refrain sonne déjà dans la tête du constructeur : "jamais deux sans trois", et c’est ainsi que "Sony" se lance dans la production d’une troisième console, portant le titre très simple de "PlayStation 3". "La guerre des consoles next-gen" peut alors commencer. Malheureusement, l’entreprise japonaise doit faire face à ses premiers déboires commerciaux et une succession de difficultés qui pour la première fois vont venir contester la souveraineté des stations de jeux sur le marché du jeu vidéo.