Nous débutons notre rétrospective des différentes régions à l'approche des Worlds 2020 de League of Legends avec, aujourd'hui, les huit équipes qui représenteront les ligues mineures.


 

       

 Rainbow7

        Emmanuel "Acce" Juárez
        Brandon Joel "Josedeodo" Villegas
        Cristian Gabriel "Khynm" Alonso Roussy
        Tomás "Aloned" Díaz Valiente
        Francisco Rubén "Leza" Jara Barragán
        Facundo "Shadow" Cuello

Née de la fusion entre les deux anciennes ligues de l’Amérique du sud (la Liga Latinoamérica Norte (LLN) et la Copa Latinoamérica Sur (CLS)) pour stabiliser la région, la Liga Latino América ne demande qu'à progresser. Après la mainmise de l'équipe Isurus Gaming lors de l'année 2019, les cartes furent rebattues en 2020. Si All-Knights s'imposa lors du Spring, c'est Rainbow7, contre toute attente, qui gagna son billet pour les Worlds. Troisième lors de la saison régulière, l'équipe arc-en-ciel dut remonter tout le bracket des playoffs pour filer en finale. Disposant d'Azules Esports et d'Isurus Gaming, Rainbow7 affronta en finale les favoris All-knights, premiers lors du Summer Split.  

L'équipe est extrêmement jeune et est composée de joueurs habitués de la scène de l'Amérique latine avec un style de jeu relativement classique. Leur particularité, cependant, est de privilégier les drakes et les objectifs, de quelque manière que ce soit. Dans cette tâche, le jungler Brandon Joel « Josedeodo » Villegas exploite des picks méta et agressifs (Lee Sin, Trundle ou Graves) pour l'aider dans cette tâche. Durant la finale, il a expérimenté Volibear ou bien encore Lillia, ce qui lui a permis d'être décisif. L'autre point fort de la formation arc-en-ciel est sa botlane. L'AD Carry mexicain Francisco Rubén « Leza » Jara Barragán est un adepte des carrys scaling/critiques (Caitlyn, Aphelios) mais préfère jouer Ashe dès qu'il le peut, la jouant sept fois lors des playoffs. Son support, Facundo « Shad0w » Cuello, est plus versatile dans ses picks (15 picks au Summer dont Nautilus, Lulu, Karma) mais a une grosse préférence pour le Titan des profondeurs, un champion qu'il maîtrise. C'est lui généralement qui engage pour son équipe et prend les responsabilités. Le midlaner chilien Tomàs « Aloned » Diaz Valiente a quant à lui un gros champion-pool mais aime beaucoup Zoé, Azir ou bien encore Galio. Très discret, ce joueur n'est pas forcément transcendant. Il applique au maximum ce qu'il doit faire sur ses champions. Il est très statique, voir trop, mais peut-être redoutable quand il a dans les mains un mage contrôle. Son Galio, en game 3 de la grande finale, aida grandement son équipe. Enfin, le toplaner argentin Emmanuel « Acce » Juàrez possède un profil classique pouvant jouer soit des tanks (Shen, Ornn) ou des splitspushers (Aatrox/Camille).

Avant toute chose, il est important de souligner que leur qualification en finale relève du petit miracle. Lors de la finale, All-Knight mena rapidement 2-0. Sur son Shen, Acce se retrouva en grande difficulté, concédant un écart au farm imposant face à son opposant direct. Si la botlane réussit à tenir la dragée haute à ses opposants, sans grande conviction, le jungler et le mid ne surent jamais emballer la partie. Dos au mur, chaque joueur dut se remobiliser. Changement de tactiques et de plans de drafts ont été la clef. Plus sereins sur Ashe et Nautilus, la botlane fut beaucoup plus solide et satisfaisante, profitant des erreurs de ses adversaires pour revenir et imposer leur domination. Plus convaincant sur Ornn, Acce eut un impact en teamfights, proposant d'excellents ultis, ainsi que des décalages opportuns. Sur sa Lillia, Josedeodo proposa un gameplay plus dynamique (notamment en game 4) pour accentuer l'appétence qu'il a pour les objectifs. Enfin, le mid retrouva sa Zoe en games 4 et 5 pour parachever ce reverse sweep. L'équipe possède des fragilités assez attendues. Tout d'abord, R7 utilise trop peu ses sidelanes pour accentuer leur avance. Ensuite, ils ont tendance à vouloir se grouper trop vite au mid, pour forcer des fights joués parfois à reculons. De plus, on retrouve le même défaut qu'INTZ, à savoir une défense bornée des drakes, un suicide collectif au lieu d'une d'une concession de l'objectif pour prioriser un autre point de la Faille. Si l'équipe adverse arrive à turn comme il le faut, Rainbow7 se retrouve désemparée et balbutie son jeu. Enfin, des erreurs de macros, de vision et de rotations sont encore à travailler pour cette jeune équipe. Il ne faudra pas espérer grand-chose de Rainbow7, leur qualification relevant déjà d'un petit miracle au vu de leurs parcours homérique. Les joueurs devront prendre les matchs comme ils viennent afin d'y accumuler de l'expérience. Après la pluie, vient le beau temps. Surtout pour un arc-en-ciel !