Après la victoire 3-2 de Movistar KOI contre la Karmine Corp au premier tour des playoffs du LEC Spring 2025, Alvaro, le support espagnol de l’équipe, s’est exprimé sur scène. Dans un style posé mais affirmé, il revient sur la gestion mentale d’un Bo5 tendu, les ambitions de l’équipe, sa perception du duel face à G2 et sa place parmi les meilleurs supports d’Europe.
Alvaro, lucide et solide après la victoire face à KC
Movistar KOI est venu à bout de la Karmine Corp au terme d’un Bo5 long, intense, et indécis jusqu’au bout. Après deux semaines d’attente, la formation espagnole a montré un visage plus cohérent que lors de ses précédents playoffs, avec un collectif soudé et une exécution plus maîtrisée. Sur scène après la rencontre, Alvaro a tenu un discours clair : pas de triomphalisme, mais une conscience aiguë du travail accompli et de ce qu’il reste à faire. Dans ses propos, il est question de rythme, de mental, de rigueur… mais aussi de confiance et de reconnaissance individuelle.
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La fatigue n’est pas une excuse
Face caméra, Alvaro commence par saluer les fans, présents en salle et à distance. Il se dit fier de leur avoir offert cette série en cinq manches, tout en soulignant qu’à ce niveau de compétition, la charge mentale fait partie du métier. « Aujourd’hui, toutes les équipes du top 4 scriment huit games par jour. [...] On joue énormément, et on attendait ce match depuis plus de deux semaines. Donc non, je ne vais pas être fatigué au moment de le jouer. » Une déclaration qui en dit long sur la discipline et l’exigence qu’impose ce LEC 2025, où l’intensité des entraînements est devenue la norme, pas l’exception.
Si les cinq parties ont été âpres, Alvaro ne dramatise pas les manches perdues. Il cite les games 2 et 4 comme ayant pu basculer dans un sens ou dans l’autre. « Ça aurait pu aller à KC. Mais dans le fond, jouer cinq games sur scène, ça nous aide. C’est une vraie répétition générale. » Pour MKOI, qui a longtemps été perçu comme une équipe inconstante, cette série vient renforcer une forme de crédibilité retrouvée.
"Je suis sûrement top 1… quand je joue très bien"
Questionné sur sa saison et sa reconnaissance dans la ligue, Alvaro répond avec franchise. Classé troisième support dans le vote All-Pro Team, il dit avoir pris cette sélection comme une motivation : « Je voulais prouver aujourd’hui que je méritais d’être deuxième, pas troisième. » Il développe : « Si je joue vraiment bien, que je suis en confiance, je suis sûrement top 1. Mais il y a des moments où je galère un peu. Et là, je suis plutôt top 4. » Un discours lucide, qui assume les hauts et les creux, mais aussi une certaine stabilité. Alvaro ne cherche pas à s’auto-couronner, mais à démontrer par le jeu qu’il mérite sa place dans le haut du tableau européen. Sur la question des drafts, il laisse entendre qu’il lui reste encore des armes en réserve. « Il me reste des pocket picks. Et il y en a aussi dans d’autres rôles. On n’a pas encore tout montré. »

Dès le lendemain, MKOI devait affronter G2 pour une place en finale du Spring et une qualification directe pour le MSI. Álvaro respecte l’adversaire, mais n’en fait pas un mythe. « G2, c’est une équipe qu’on ne peut jamais sous-estimer. Ils ont toujours été en haut. Et ils ont Caps, sûrement le meilleur joueur de l’histoire européenne. » Mais il précise aussitôt : « Fnatic est aussi une équipe très forte. Je pense juste qu’ils n’ont pas su comment aborder leur série. »
Pour Alvaro, l’enjeu dépasse la simple rivalité : c’est l’occasion de gagner en expérience, et d’accéder enfin à la scène internationale. « Si on gagne demain, on est déjà qualifiés pour le MSI. Et ça, c’est super important pour nous. » Il voit cette opportunité comme une suite logique, pas comme une surprise. MKOI progresse, apprend, répète ses gammes. Et affronter G2, c’est d’abord l’occasion d’ajouter un nouveau Bo5 à la série de tests qui forge cette équipe.
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