Movistar KOI a pris le meilleur sur Fnatic ce samedi 27 septembre à Madrid en s’imposant 3–1 dans la finale du losers'bracket du LEC Summer Split. Devant un public espagnol acquis à sa cause, l’équipe s’est offert le droit d’affronter G2 en grande finale. Fnatic termine troisième, une nouvelle fois freiné aux portes de la dernière marche.
Un contexte à double enjeu
Ce match avait tout du rendez-vous décisif. Pour Movistar KOI, il s’agissait de poursuivre la dynamique enclenchée depuis son titre au Spring et d’enchaîner sur une deuxième finale consécutive. L’objectif était clair : confirmer son statut de prétendant sérieux au sein du LEC et valider une qualification mondiale attendue.
Fnatic abordait cette rencontre avec une autre perspective. Battue à plusieurs reprises dans les matchs à élimination directe ces dernières années, l’organisation britannique voulait briser la série frustrante des troisièmes ou quatrièmes places. L’équipe avait montré de belles choses face à la Karmine Corp la veille, mais devait franchir un cap pour s’imposer sur scène face à un adversaire en pleine confiance. La Caja Mágica, pleine à craquer, donnait à cette confrontation une atmosphère particulière. Portée par une ferveur locale, la formation espagnole n’avait pas le droit à l’erreur.
Le récit d’une série presque à sens unique
La première manche a donné un aperçu clair de la direction de la série. Movistar KOI a pris le contrôle rapidement en sécurisant le premier sang et la première tour, avant d’enchaîner avec quatre dragons et un Nashor. Chaque escarmouche gagnée s’est transformée en prise d’objectif, et Fnatic n’a jamais trouvé le rythme pour ralentir la progression adverse. Le score final, 27–8, illustre la domination totale des Espagnols, qui ont imposé leur tempo du début à la fin. Fnatic a toutefois réagi dans la deuxième partie. Mieux organisé autour de sa composition centrée sur Orianna et Xayah, le collectif britannique a profité d’un meilleur contrôle de la carte. Deux Nashors consécutifs leur ont permis d’imposer leur jeu en mid-game et d’ouvrir la voie à une égalisation méritée. En abattant neuf tours et en gérant plus efficacement les escarmouches, Fnatic s’impose 16–9 et relance l’intérêt du Bo5.
Le troisième round a cependant remis KOI en position de force. Supa, très en vue sur Zeri, a livré une prestation déterminante avec un score de 10/1/5. Autour de lui, l’équipe a verrouillé tous les objectifs neutres : quatre dragons, un Nashor et dix tours. Fnatic a tenté de s’appuyer sur son midlaner pour inverser la tendance, mais les combats prolongés ont systématiquement tourné à l’avantage des Espagnols. Le résultat, 23–6, a scellé un retour en force brutal de KOI. La quatrième manche a confirmé l’écart entre les deux équipes. Fnatic a connu un départ plus encourageant, trouvant quelques ouvertures en early game, mais la draft n’a pas tenu sur la durée. Le choix du Trundle en jungle, rapidement dépassé et sans impact dans les combats, a handicapé l’ensemble du collectif. Movistar KOI a repris le contrôle à travers une meilleure gestion de la carte, multipliant les prises de tours (11 contre 3) et fermant la partie en trente minutes. Avec un dernier succès 16–8, les Espagnols concluent la série et s’ouvrent les portes de la grande finale.
Fnatic encore bloqué, Movistar KOI en pleine continuité
Cette élimination rappelle les limites actuelles de Fnatic. L’équipe reste régulière, capable de se hisser dans le dernier carré à chaque split, mais échoue encore à franchir un cap. Sa troisième place valide une qualification aux Worlds 2025 de League of Legends en tant que seed 3, mais confirme également un statut d’outsider, solide mais encore trop limité face aux formations les plus structurées de la ligue.
Pour Movistar KOI, cette victoire marque une continuité. Le collectif espagnol démontre une progression constante depuis son titre au Spring. Son jungler Elyoya, point d’ancrage de l’équipe qui cloture cette rencontre avec un beau KDA de 19/4/38 (14.3), a une nouvelle fois fait la différence dans les moments clés. Plus globalement, la stabilité et la discipline de l’ensemble du roster expliquent une maîtrise claire dans les matchs à élimination directe.
Cap sur la finale et les Worlds
Grâce à ce succès, Movistar KOI rejoint G2 Esports en finale du Summer Split. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées lors du 3ᵉ round de l’Upper Bracket, avec un avantage pour G2 qui s’était alors imposé sur un score de 3–1. Cette revanche estivale s’annonce double : MKOI cherchera à corriger l’échec de ce round, tandis que G2 voudra effacer le souvenir de la finale du Spring, où les Espagnols avaient pris le dessus. Au-delà du titre, la rencontre décidera également de la répartition finale des seeds pour les Worlds. Le vainqueur partira en tête de série numéro un, un avantage stratégique non négligeable qui permettra d'éviter toutes les têtes de séries des autres ligues d'entrée de jeu.
Fnatic, malgré la frustration, accompagnera G2 et KOI comme troisième représentant européen à l’événement mondial. Mais pour exister à l’international, l’équipe devra rapidement corriger ses problèmes de constance et trouver les leviers pour dépasser ce rôle de troisième homme. La Caja Mágica a consacré la solidité de Movistar KOI et préparé le terrain pour une finale attendue face au géant G2. Une nouvelle bataille qui décidera de l’équilibre des forces en Europe et de l’ordre hiérarchique à l’approche des Worlds.