Team Vitality a éliminé Team Heretics (3-1) au premier tour des playoffs du LEC Summer Split. Après un départ compliqué, l’équipe a su corriger ses erreurs pour s’imposer, un soulagement également pour son coaching staff sous pression depuis plusieurs semaines.

Le coaching staff satisfait mais mesuré

La victoire face à Team Heretics a permis à Team Vitality d’éviter une nouvelle désillusion, mais Mac comme Pad n’ont pas montré de triomphalisme excessif. « La première game n’était pas idéale, l’ambiance était un peu morose après ça. Mais on a bien rebondi. La deuxième draft était simple et efficace, et ça a rendu les choses plus faciles ensuite. »

Si l’équipe a perdu la game d'ouverture, c’est aussi parce qu’elle a eu du mal à transposer son niveau de jeu en scrims sur scène. « La première partie ressemblait à un match de scène typique, on a été très hésitants, trop lents à démarrer, on a raté des opportunités qu’on punit systématiquement à l’entraînement. La conclusion a été de faire la même chose qu’en scrims mais avec 10 % d’agressivité en plus. »

L’importance des drafts

Les deux entraîneurs reviennent également sur la préparation et le travail effectué sur les drafts. « On a passé beaucoup de temps cette semaine à se concentrer sur ça, pas seulement les coachs mais aussi les joueurs. On a revu énormément de drafts et planifié beaucoup. Les équipes commencent à traiter les scrims comme des entraînements de best-of-five, ce qui aide. » Mac souligne aussi la richesse des débats internes : « Kaas et moi avons des visions totalement opposées. Lui préfère les compositions simples, carrées, avec un tank, un carry AD et du contrôle. Moi j’aime beaucoup expérimenter. On a dû apprendre à débattre de manière productive et cette semaine, on a trouvé un bon équilibre. »

Pad complète avec humour : « J’ai pris du recul sur les drafts cette année, je suis devenu un peu le thérapeute du drafting. Mac et Kaas se sont affrontés comme chien et chat cette semaine, et c’était une bonne chose. Ça veut dire qu’on trouve un terrain d’entente. »

La pression des résultats

Les deux coachs n’ont pas esquivé le sujet de la pression liée aux déclarations du CEO de Vitality, qui avait publiquement évoqué un avenir incertain en cas de mauvais résultats. Mac assume : « La première chose a été de rester fidèles à nos convictions et de ne pas tout changer à cause de la pression. On aurait pu aller chercher un support vétéran à la place de Fleshy, mais on a choisi de croire en lui et je suis heureux de cette décision. Je ne voulais pas avoir de regrets. »

Il insiste sur une approche philosophique : « La pression est le prix d’entrée pour avoir un travail aussi unique et une vie incroyable. Il y a beaucoup de choses pour lesquelles on peut être reconnaissant cette année, donc on a essayé de garder le positif. »

Miser sur la progression des rookies

La confiance placée dans les jeunes joueurs reste centrale dans le projet. « Tant qu’on voit des progrès et qu’on avance dans la bonne direction, ça me convient, explique Mac. Bien sûr, j’ai eu des doutes après l’élimination contre Team Heretics au Spring Split (NDLR : défaite en match tie-break). Je me suis demandé si j’étais encore un bon coach, mais ça a duré une journée et je suis reparti. »

Il détaille notamment le cas du jungler Lyncas. « On avait besoin qu’il retrouve de l’agressivité, qu’il soit prêt à initier et à prendre des risques pour mettre l’équipe en position. Je lui ai dit clairement au milieu du split : c’est ce qu’il faut, sinon tu ne pourras pas jouer avec un joueur comme Nuck. Tu as deux choix : céder à la pression ou remonter en selle. Et il a choisi de se relever. » Même constat pour le midlaner Czajek, qui a montré de nets progrès. « Il a fait énormément de pas en avant dans sa façon de voir le jeu, de s’entraîner, de pratiquer. On aurait pu prendre un vétéran comme Nisqy, mais on a parié sur lui et il est en train de montrer qu’il peut atteindre un plafond plus élevé. Je suis très fier de sa progression. »

Pad souligne aussi la fiabilité du toplaner Naak Nako. « C’est un cas un peu particulier, il n’a pas besoin de beaucoup de coaching, il est juste très bon à League of Legends. Il s’est adapté à notre système et il performe tellement bien que j’ai pu consacrer mon temps ailleurs. »

Accepter l’échec pour progresser

Pour Mac, l’acceptation de l’échec est une clé de la progression. « Les problèmes et les échecs sont les plus grands moteurs de progrès. Après la première game, on a pu en rire, se dire qu’on avait joué comme des idiots, et c’était ok. Le message n’était pas de ne plus tenter de choses, mais au contraire de recommencer et de le faire encore plus fort. C’est cette mentalité qui nous aide. »

Interrogés sur la suite du parcours, les deux coachs estiment que l’écart entre les équipes du top 4 et les autres n’est pas si grand. « J’ai un respect infini pour la culture de travail de G2. En scrims, ils sont incroyables, toujours disciplinés, avec des drafts nettes et un plan clair. Mais en termes de niveau global, je pense que n’importe quelle équipe peut battre n’importe quelle autre selon le jour. »