Après que G2 Esports de soit imposée 3-1 contre Fnatic à l'issue d'une rencontre disputée, Hans Sama, désigné MVP de la rencontre, est revenu sur la prestation collective, son évolution personnelle, et le niveau de la botlane européenne cette saison au micro de Hotspawn.
Hans Sama : « On n’est pas la meilleure équipe, mais on travaille dur »
Dans une confrontation accrochée face à Fnatic lors du premier tour des playoffs du LEC Spring Split 2025, G2 Esports s’est appuyé sur la précision de ses teamfights pour faire la différence. Hans Sama, très en vue durant cette série, livre une analyse lucide de son développement individuel, des ajustements collectifs opérés par G2 et du paysage actuel du LEC.
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Une série disputée et riche en émotions
Hans Sama ne cache pas le plaisir qu’il prend à évoluer dans ce type de match. « C’était un banger, presque chaque game. Peut-être pas la première ou la deuxième, mais après ça, oui. On était vraiment en train de réfléchir à comment gagner stratégiquement, on était prêts à les skillcheck en teamfight. Beaucoup d’émotions, c’était super serré mais on a mieux joué les fights. » G2 a souvent dû rattraper un retard en or ou en pression. C’est par les teamfights que l’écart s’est inversé. « Je suis super content de la performance de l’équipe, et aussi de la mienne en teamfight. J’étais assez à l’aise la plupart du temps, c’est une bonne série pour moi. »
Maîtriser Xayah et élargir son pool de champions
Critiqué par le passé pour ses prestations sur Xayah, Hans Sama a cette fois marqué les esprits avec ce pick. Il y voit le reflet d’une évolution plus large. « J’ai beaucoup plus confiance sur Xayah, mais pas seulement. Tous les ADCs rapides, un peu comme Ezreal, ou les champions qui font beaucoup de dégâts en teamfight, je les joue mieux qu’avant. » Son approche du rôle a changé : « Avant j’étais plus Kalista, Draven, stomp lane… Maintenant c’est différent, je peux mieux jouer tous ces ADCs. Je pense que c’est aussi une question de comment je vois les teamfights, comment je parle pendant… Dès que je vois un fight, je me dis "je dois faire ça, mon équipe doit faire ça". Ça me donne confiance. » Malgré les progrès, il reste attentif à ses axes de travail : « Ce n’est pas encore parfait, j’essaie toujours de m’entraîner dessus. C’était un gros point faible. »

Gagner en fluidité et renforcer les bases
Le collectif de G2 a connu des périodes d’irrégularité, en particulier dans la phase régulière. Hans Sama identifie un déficit de clarté dans les échanges en partie. « On posait trop de questions en game. "On fait ça ? On fait ci ?" C’est déjà trop tard, le play est fini. Il faut qu’on se fasse plus confiance, qu’on évite de flood la com’. » L’équipe s’est recentrée sur ses fondamentaux pour corriger ces points. « On a bossé la manière de communiquer, la confiance, l’état d’esprit. C’est facile de retomber dans le mode soloQ où chacun farm de son côté. Là, on attaque ça ensemble. » Il insiste aussi sur la nécessité d’une communication honnête, même si elle est parfois inconfortable. « Il faut être honnête et courageux. Dire les choses, même si ça apporte de la frustration. Sinon, rien ne change. »
Une botlane sans hiérarchie claire
Face à la botlane reconnue de Fnatic, Hans Sama et Labrov ont su rivaliser dans les phases décisives. Pour lui, la hiérarchie du rôle reste floue cette saison. « Je ne pense pas qu’il y ait une botlane top 1 en LEC aujourd’hui. Aucune ne sort vraiment du lot. Peut-être les autres années, mais pas cette fois. » Il pointe un style de jeu très polarisé chez Fnatic. « Ils jouent vraiment autour du bot, c’est évident. Leur jungler vient dive, ils doivent juste jouer aggro et bien mécaniquement. » À l’opposé, G2 revendique une flexibilité plus large. « Nous, on ne joue pas toujours agressif bot. On s’adapte au draft. » Confiant dans son duo, Hans Sama observe des progrès constants. « Je pense qu’on est solides. On est meilleurs sur certains matchups qu’au split dernier. Même avec une Senna faible en lane, on met de la pression. Je suis assez confiant. »

Un objectif personnel : recroiser Caliste
Hans Sama évoque avec franchise son envie de rejouer face à Caliste, le botlaner de la Karmine Corp, croisé notamment lors de la finale du Winter Split perdue par G2. « Il m’a un peu cuisiné la dernière fois. La prochaine, c’est moi qui vais le cuisiner. » Il voit dans l’équipe de KCorp un collectif particulièrement dangereux. « Je pense que ce sera KC. Ils sont plus forts en teamfights, plus forts en early. En lane, ils ont plus d’agency. »