La CPL, une organisation, une histoire

La Cyberathlete Professional League bénéficie d’une très forte image auprès des joueurs, et ce quel que soit leur niveau. En effet, ces trois lettres sont ancrées dans toutes les têtes et on l’emploie à toutes les sauces. Qui n’a jamais dit ou entendu : « Tu te crois à la CPL ou quoi vil novice ? », « on fait un éco CPL les copains ! ». L’objectif affiché de beaucoup de joueurs ambitieux était de s’envoler vers Dallas et gagner une CPL. Nombreux sont ceux pour qui cela n’est resté qu’un doux rêve. Depuis Juin 1997, la CPL a su cultiver cette image de l’événement synonyme de Saint Graal. Elle a été le théâtre de rencontres d’anthologies entre de petits jeunots qui ne craignaient pas grand-chose. Ainsi chacun se souvient de X3 versus NiP et pour ceux qui n’auraient pas vu le match, ces deux équipes ne demeurent pas moins des légendes.
L’autre grande force de la CPL tombe elle aussi sous le sens : elle est pionnière dans son domaine. N’importe qui vous le dirait, dès lors qu’une entreprise est la première à lancer un produit ou un service, celle-ci part avec un avantage conséquent à condition qu’elle parvienne à conserver une longueur d’avance sur ses « plagiaires ». Qu’on soit pro CPL ou pro ESWC, il est clair que la CPL a été la première organisation à mettre en place des événements à l’échelle internationale avec une qualité d’accueil et un sérieux jusqu’alors jamais vus. Peut-être ont-ils été dépassés par la suite, c’est un tout autre débat, nous y reviendrons ultérieurement.
La CPL est également la première organisation à avoir accueilli un tournoi féminin, lors du tournoi GroundZero, où 6 jeunes femmes se sont affrontées sur Quake II. GroundZero est donc l’occasion idéale pour la CPL d’améliorer la médiatisation de ses événements en les présentant au grand public grâce à l’appui d’un lieu atypique : Manhattan, quartier célébrissime de la Big Apple, la gigantesque ville de New York.
Mais les Etats-Unis ne sont pas le monde, du moins ne le sont-ils pas au niveau de l’événementiel, c’est pourquoi la CPL se devait de réagir en s’expatriant. C’est ainsi qu’ont émergé la CPL Berlin, la CPL Copenhague ou encore la prestigieuse CPL Cannes. Bien évidemment toutes ces évolutions s’accompagnaient à chaque nouvel événement d’une inflation des cash prices offerts aux joueurs.
Puis est apparu une période de crise, de transition, à vrai dire on ne sait guère comment la nommer. La CPL décide de céder la CPL Europe et de se reconcentrer sur les CPL aux Etats-Unis. Le staff ne s’en cache pas, si 2001 a été une année noire pour la CPL, la jeune entreprise doit à nouveau changer de direction et faire face à de nouvelles épreuves. La montée en puissance des WCG, dont l’essor n’est pas à dissocier de l’omniprésence du géant Samsung, et de l’ESWC sont autant de nouveaux points d’interrogation quant à la nouvelle orientation de la CPL que doit adopter ou non l’entreprise d’Angel Munoz.
Terminons par ce qui fâche, les faiblesses de la CPL. Peut-être cela pourrait soulever la polémique mais la CPL semble en perte de vitesse, ou tout du moins croît-elle à un rythme inférieur aux WCG et à l’ESWC. De plus, l’esprit semble avoir changé. A ses débuts, la CPL était un événement de Quake 3 et avait migré vers Counter Strike afin de répondre à une forte demande de la communauté. Les mauvaises langues diront que l’enjeu était surtout financier mais nous sommes persuadés que Angel Munoz est sensible au développement du sport électronique... Jusqu’à l’annonce du jeu retenu pour le World Tour et son million de dollars : Painkiller. C’est la première fois que la CPL impose un jeu qui est loin de faire l’unanimité. Et que dire de la trop longue absence de Warcraft 3 ?
Ligarena, le calme après la tempête

Aujourd’hui, si l’on demande à une population objective (en clair, pas nous, chauvins de Français) de choisir leur événement préféré parmi une CPL, les WCG ou l’ESWC, c’est la Coupe du Monde des Jeux Vidéo qui arrive en tête des suffrages selon esreality.com, source probablement assez fiable si l’on se fie à son lectorat hétéroclite venant de tous horizons.
Mais avant d’arriver à un tel plébiscite, l’entreprise a dû faire face à de nombreuses difficultés, financières notamment. Ligarena a tout d’abord forgé son expérience sur le territoire national par le biais des légendaires Lan Arena. Prémices du sport électronique en France, les Lan Arena ont jalonné la croissance de ce mouvement qui nous motive tous chaque jour. Avec plus ou moins de réussite, Ligarena a emmagasiné l’expérience nécessaire avant de se lancer dans le grand bain avec un nouveau projet : la Coupe du Monde des Jeux Vidéo, dont le premier opus a eu lieu en 2003 au Futuroscope de Poitiers.
Bluffés par la qualité de l’événement en terme d’organisation, de médiatisation et de spectacle, journalistes et joueurs ont encensé l’événement, certainement le plus abouti depuis la genèse du sport électronique. Cependant, de nouveaux enjeux apparaissent pour Ligarena, qui ne peut plus se permettre la moindre erreur. L’ESWC 2004 tiendra ses promesses avec des qualifications dans 50 pays répartis à travers le monde et des finales en France encore plus somptueuses que lors du précédent opus, et tout cela sur la même période, début juillet 2004.
Si l’ESWC a rencontré un si franc succès, elle le doit à cette impression de proximité qu’elle crée avec les communautés des différents jeux phares. L’exemple le plus frappant corroborant ce constat est le dilemme autour du choix entre Counter-Strike 1.6 et Counter-Strike : Source. Ligarena n’a pas hésité une seule seconde à suivre l’avis général faisant état de problèmes de mise au point du dernier bébé de Valve.
Toutefois, "Liga" doit se méfier de son succès. Subsister dans le cercle très fermé des événements à portée internationale n’est pas chose aisée et Ligarena se doit de faire encore mieux et exporter son projet afin de donner au terme « Coupe du Monde » le sens universel qu’il possède. La Coupe du Monde ne pourra évidemment pas se dérouler éternellement à Poitiers et l’édition 2005 à Paris semble une excellente chose pour la crédibilité de l’événement à l’échelle mondiale. Attention cependant, un nouvel événement en France en 2006 pourrait porter un préjudice important à l’ESWC qui remettrait en cause sa légitimité. Samsung l’a bien compris en exportant son concept des WCG hors de Corée, à San Francisco tout d’abord puis à Singapour cette année.
En guise de transition, revenons sur un point trop rarement abordé et qui pourrait très bien apporter un nouveau regard à notre problème : le niveau des participants. En effet, si le spectacle autour du jeu est une chose, le spectacle dans le jeu est primordial, comme nous l’avons vu dans notre première partie. Ainsi, la CPL pourrait disposer d’un niveau sensiblement supérieur à celui offert par l’ESWC. Deux raisons à cela. Tout d’abord, pour participer à la Coupe du Monde, vous devez vous qualifier, et dieu sait que la tâche peut s’annoncer difficile en fonction du pays d’où l’on vient. Ainsi il y a peu sur sk-gaming, beaucoup se sont étonnés de voir que la Suède n’avait qu’une place qualificative pour la Coupe du Monde alors que c’est une des nations les mieux pourvues en équipes de qualité. Le problème est bien évidemment financier puisque les partenaires locaux doivent prendre en charge le déplacement des équipes lauréates.
La seconde raison c’est tout simplement la vocation de l’ESWC : être un événement international, non seulement en termes de dotations mais aussi de participants. Les quatre coins du monde doivent se retrouver lors de l’événement. L’intérêt de la compétition peut alors apparaîte diminué. La CPL se positionne donc comme une compétition plus élitiste. Les équipes voulant participer à la CPL doivent soit se qualifier soit payer, ce qui n’est pas permis à tout le monde.
Au final, on retrouve une pléthore d’équipes américaines et le gratin des équipes européennes ayant trouvé les fonds pour traverser l’Atlantique.
Voilà donc un élément montrant qu’il n’y a peut-être pas de problème de fond entre la CPL et Ligarena, puisque leurs compétitions respectives n’ont pas la même philosophie. Et c’est certainement une bonne chose.
Modifié le 17/04/2019 à 12:51
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Modifié le 17/04/2019 à 12:51
Cet été va vraiment etre décisif entre la CPL et l’ESWC ...
Modifié le 17/04/2019 à 12:51
tiens salut #5
Modifié le 17/04/2019 à 12:51
titre un peu déplacé non ? :`\
Modifié le 17/04/2019 à 12:51
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