Après une saison 2025 compliquée tant sur le plan sportif qu'administratif, Team BDS acte un changement d’identité et devient Shifters. Dans le même temps, l’organisation prépare son effectif pour le 2026 autour d’un noyau conservé et d’une botlane remodelée.
Un virage d’image après une année 2025 compliquée
La bascule est désormais officielle : l’organisation suisse connue jusqu’ici sous le nom Team BDS change d’identité et évoluera sous la bannière Shifters. Ce rebranding, annoncé comme un chantier de fond depuis l’été, intervient à un moment où la structure cherche à relancer sa dynamique, autant sur le plan sportif que sur le plan de sa perception publique.
Au niveau de la ligue européenne, Team BDS n’a pas réussi à transformer ses séquences positives en progression durable au fil de l’année. Le Winter Split s’est terminé aux portes des places fortes, avec un parcours qui a mené l’équipe jusqu’aux playoffs, mais sans accrocher le dernier wagon des prétendants. Le Spring Split a ensuite marqué un net recul, BDS terminant hors du top 6 et sans accès aux phases finales. Enfin, le Summer Split n’a pas permis de renverser la tendance : malgré des ajustements en cours de route, l’équipe a quitté les playoffs dès son premier rendez-vous, balayée par GIANTX. Ces résultats ont installé un constat simple : l’encadrement et l’environnement de travail ont souvent été présentés comme solides, mais la production collective n’a pas suivi sur la durée, au point de placer l’intersaison 2025-2026 sous une forme d’obligation de clarification.
Une crise de gouvernance, puis une nouvelle direction
Le changement de nom ne peut pas se lire sans le contexte extra-sportif des derniers mois. À l’automne 2024, l’organisation a traversé une crise de gouvernance après des propos controversés de Patrice Bailo de Spoelberch, qui ont déclenché une vague de réactions publiques et conduit, dans la foulée, à l’annulation du tournoi Rocket League Take the Throne. Team BDS a ensuite annoncé que Patrice Bailo de Spoelberch n’était plus membre du board. C’est dans ce contexte qu’Alexandre Lopez a été nommé CEO fin juin 2025, avec l’annonce d’une transformation plus large : nouvelle identité, nouveau siège et un volet d’engagement sociétal présenté comme renforcé.
Le rebranding officialise une rupture symbolique : le sigle BDS renvoyait historiquement au nom du fondateur Patrice Bailo de Spoelberch, et l’organisation tourne cette page en adoptant une marque indépendante, appelée à s’appliquer à l’ensemble de ses divisions. L’objectif affiché, au-delà du simple changement cosmétique, est de remettre l’identité au centre du projet, avec une volonté revendiquée de redéfinir le récit public d’une structure longtemps perçue à travers ses moyens, sa discrétion médiatique et, plus récemment, la séquence de gouvernance de fin 2024.
— Shifters (@ShiftersGG) December 15, 2025
Dans les éléments de présentation de Shifters, l’organisation met d’ailleurs en avant une construction de logo pensée comme un marqueur de ce nouveau cycle. Le symbole est bâti autour d’une interprétation stylisée de la lettre « S », conçue pour rester lisible tout en portant le nom Shifters. La forme s’appuie ensuite sur des motifs de flèches entrelacées, utilisées pour traduire l’idée de mouvement, de direction et de transformation, avec la notion d’un “shift” multidirectionnel plutôt qu’un chemin unique. Enfin, la marque insiste sur une lecture de convergence : le logo est présenté comme un point de rencontre de trajectoires, renvoyant à l’unité, au travail collectif et à l’alignement des forces individuelles au service d’un même objectif.
Mercato LEC 2026 : une ossature conservée, une botlane refaite
Dans son échange avec Zaboutine au siège de Genève, Alexandro Lopez est revenu longuement sur les erreurs de cycle et sur la reprise en main du sportif. En pleine intersaison, le point central concerne le mercato et la continuité autour du duo coach–mid. Il le formule explicitement lorsqu’il confirme la présence de l’entraîneur pour 2026, expliquant que « Striker est bel et bien là, il bougera pas ». Il valide aussi le maintien du midlaner, indiquant notamment que « Striker et Nuc sont maintenus pour être transparent ». Le CEO évoque enfin une réunion de remise à plat et resserre le message autour d’une continuité assumée, avec l’idée de ne pas repartir d’une page blanche sur ces deux postes, malgré la pression et les discussions de fin de saison.
Côté League of Legends, la ligne directrice qui se dégage est celle d’une reconstruction ciblée. Dans la continuité des propos tenus dans l’interview, Striker et Nuc constituent le socle sportif sur lequel la structure souhaite repartir, tandis que Rooster est annoncé comme conservé et que Boukada apparaît comme un autre point d’appui du projet. Le chantier le plus visible concerne la botlane. Après le départ d’Ice, l’organisation se serait orientée vers un duo entièrement nouveau : Trymbi est pressenti au support pour faire son retour en LEC, tandis que l’AD carry coréen Paduck est annoncé comme la dernière pièce attendue du cinq.