Alvaro et Jojopyun, support et midlaner de l'équipe Movistar KOI, reviennent sur un week-end compliqué pour le compte de la 2e semaine du LEC Summer Split, tout en tirant les enseignements du MSI 2025 et en détaillant les axes de progression.

Un échange dense après deux séries contrastées

Invités du 17e épisode d’EUphoria, Alvaro et Jojopyun sont revenus sur leurs premiers matchs dans ce LEC Summer Split après le MSI, marquée par une victoire contre GiantX et une défaite face à Karmine Corp. Les deux joueurs ont dressé un premier bilan sur leurs performances récentes, tout en analysant les leçons tirées de l’expérience internationale. « Je pense qu’il y a beaucoup de bonnes et de mauvaises choses à retenir. On fait encore tellement d’erreurs stupides qui n’ont pas de sens, mais notre pic est bien plus élevé. Quand on ne les fait pas, notre coordination est meilleure. Par exemple, en game 2 contre KC, je ne pense pas qu’ils aient eu une seule ouverture, on a très bien joué la carte. En game 1, on a fait beaucoup d’erreurs, ils ont pris l’avantage et c’est devenu difficile. Mais je vois déjà notre progression depuis l’international, donc même si perdre fait mal, je ne suis pas trop triste sur le plan du jeu » analyse Jojopyun.

Alvaro rejoint cette lecture : « La deuxième game contre KC est le meilleur League que nous ayons joué en termes de mouvement sur la carte et de gestion des priorités. Avant, notre force était surtout le teamfight, mais on perdait du terrain sur le plan macro. Maintenant, c’est un de nos gros atouts, on n’a plus besoin de se reposer uniquement sur les combats. »

Un premier week-end pour se remettre dans le rythme

Face à GiantX, le ressenti a été similaire. « On a encore fait beaucoup d’erreurs, mais j’ai vu notre progression. Hier, il y avait peut-être un peu de nervosité pour notre première game de scène depuis un moment, c’était assez naturel. GX a bien joué, mais aujourd’hui les jitters étaient partis et on a pu jouer notre jeu. On a perdu, mais je suis satisfait de notre jeu d’équipe » poursuit Jojopyun.

Alvaro rappelle un point marquant de cette série : « Quand on est revenus de 6K gold de retard, c’est parce qu’on est une équipe qui ne surrend jamais. On cherche toujours des opportunités. Prendre ce point a été important pour le mental. »

Apports du MSI 2025 et adaptation aux styles asiatiques

Les deux joueurs ont détaillé ce que le MSI leur a appris. Sur la préparation, Alvaro souligne : « Les tournois internationaux vont très vite. L’équipe qui s’adapte le plus vite gagne. Nous n’avons pas su nous adapter assez vite aux changements de méta et aux drafts. Aux niveaux 1, par exemple, en Europe, personne ne faisait grand-chose. Au MSI, si tu ne joues pas le niveau 1 parfaitement, tu es déjà cuit. » Pour Jojopyun, l’expérience a aussi modifié la perception de ce qu’est « jouer vite » : « Au Winter Split, on pensait qu’il fallait se battre tout le temps pour jouer vite. On a compris qu’on peut jouer vite à la LCK : contrôler la carte, le tempo, punir chaque erreur de timing. C’est plus constant, et on garde en option notre force en teamfight. »

Cette confrontation aux meilleures équipes a aussi mis en lumière les mauvaises habitudes prises en LEC. « Parfois, tu fais quelque chose de mauvais sans t’en rendre compte, et ça marche quand même ici. À l’international, on te punit immédiatement. C’est plus facile d’identifier tes mauvaises habitudes et de progresser » explique Jojopyun.

Objectifs à court et moyen terme

Interrogés sur les axes de travail prioritaires, la réponse est claire. « On se concentre sur la prise de décision rapide. Même si la décision est mauvaise, la prendre vite permet de garder l’initiative. Les meilleures équipes du monde décident instantanément » précise Alvaro. Sur la scène domestique, Jojopyun voit G2 comme l’équipe commettant le moins d’erreurs, tout en considérant que MKOI est sur la bonne trajectoire. « Avant, on nous disait qu’on ne savait jouer que d’une seule façon. Aujourd’hui, on est plus polyvalents. Si on polit notre jeu, il sera plus difficile de nous cibler. Notre objectif est d’être à notre meilleur niveau en playoffs et aux Worlds. »

Les deux joueurs insistent aussi sur l’importance de la progression collective du LEC. « Plus toutes les équipes sont fortes, mieux on performera à l’international » affirme Alvaro. Sur la perception négative actuelle de l’Europe, Jojopyun tempère : « C’est exagéré. On a raté notre MSI, mais je sais que l’Europe est une bonne région, au moins pour les équipes de tête. Les résultats comptent, mais ça ne reflète pas toujours le niveau réel. »

L’expérience individuelle et le rôle du staff

L’entretien a aussi permis d’en savoir plus sur leur parcours individuel. Alvaro, souvent salué pour ses engages, estime que c’est sa plus grande force : « C’est quelque chose que j’ai toujours su faire. Quand c’est ta force, tu dois l’utiliser. » Il dit avoir appris à ne pas être impressionné par les adversaires après deux ans en LEC et des expériences internationales.

Jojopyun, de son côté, insiste sur l’impact du staff : « Au Winter Split, je ne préparais pas bien mes matchs, je n’utilisais pas assez les coachs. Au Spring Split, j’ai changé d’état d’esprit, j’ai pris l’initiative de demander de l’aide. Leur feedback m’a permis d’améliorer ma connaissance du jeu et ma coordination avec l’équipe. »

Une suite de saison à construire

Après un démarrage mitigé en Summer Split, Movistar KOI se projette vers la suite avec l’objectif de corriger rapidement les erreurs récurrentes. « Si on continue à les faire, ce ne sont plus des erreurs stupides, c’est qu’on est mauvais. On doit prouver que ce ne sont que des erreurs ponctuelles » conclut Jojopyun. Les prochains rendez-vous du LEC diront si ces enseignements, acquis dans un contexte exigeant comme le MSI, se traduisent en résultats lors des matchs à enjeu. KOI sait que c’est sur cette base, et non sur les intentions, que son été sera jugé.