Le dimanche 18 août a marqué d’une pierre blanche l’histoire de l’esport français avec le sacre de Clément “Clem” Desplanches, le tout premier champion du monde français de StarCraft II. Cette date maintenant à jamais gravée dans l’histoire de l’esport français est aussi synonyme de clap de fin pour le circuit EPT 2023/2024. Retour sur la saison, ses percées et ses champions.
Les protoss en demi-teinte ces derniers mois
Un secret de polichinelle depuis quelques temps maintenant, les représentants Protoss signent une année particulièrement difficile au plus haut niveau, bien qu’ils soient surreprésentés lors des tournois régionaux. On le constate notamment en Europe où plus de la moitié des joueurs qualifiés aux trois régionaux étaient Protoss.
Malgré cette importante représentation, la vaste majorité d’entre eux semble s’installer dans le ventre mou du classement européen et mondial : seuls 2 Protoss font partie du top 10 mondial, herO et MaxPax (qui ne joue jamais en LAN). En comparaison, on ne retrouve pas moins de 23 Protoss parmi le top 50 mondial. De ces 23, aucun ne gagnera le moindre titre majeur sur cette saison 2023/2024, signant une année blanche et une grande période de disette de titre, leur dernier remontant à fin 2022 quand herO soulevait le trophée à Atlanta. Depuis la création des circuits EPT en 2020, c’est la première fois qu’aucun représentant d'Aïur n’est parvenu à remporter le moindre titre majeur sur une saison entière.
herO, le dernier espoir Protoss (C) ESL
Cette année blanche s’explique notamment par le règne de terreur d’une poignée de joueurs. En Corée, Maru continue de prouver que personne n’a jamais exercé une telle domination locale, s’offrant trois autres titres de GSL, pour un cumul de huit titres domestiques. Son neuvième lui aura été subtilisé par Dark, qui s'adjuge son troisième titre personnel. Solar, coéquipier de Maru chez Team Vitality, s’offre également son tout premier sacre de GSL fin 2023.
Sur le Vieux Continent, Clem et Serral se partagent les coupes. Le Finlandais remporte les deux premiers régionaux, et ne participera pas au troisième, étant de service militaire obligatoire. Cette absence laissera la place à Clem d’enchaîner sa première victoire à l’international avec un sixième titre européen.
Et à l’international ?
Cette saison nous aura gâtés de 6 rendez-vous majeurs intercontinentaux, tous remportés par des Européens (plus précisément par Clem et Serral). C’est la première fois qu’aucun coréen ne parvient à remporter le moindre titre majeur.
En effet, si la licence StarCraft a historiquement été dominée par les coréens, c’est bien maintenant les foreigners qui sont sur le toit du monde depuis que Serral a sonné la révolte en 2018. Pour ne rien enlever aux joueurs du pays du matin calme, ils restent de loin la meilleure nation sur le jeu, et représentent la vaste majorité des joueurs se plaçant haut dans les tournois. C’est particulièrement vrai à l’EWC, où 8 des 11 joueurs les mieux placés étaient coréens, bien qu’aucun n’ait atteint les finales.
C’est donc bien en Europe qu’on trouve le meilleur StarCraft de la planète, au bout de la souris et du clavier du jeune français Clem, champion du monde et champion européen en titre. Serral n’a pas démérité non plus et signe une énième saison aux standards hors-normes, remportant 4 titres intercontinentaux, dont un durant son service militaire : du jamais vu.
Serral réalise encore une saison quasiment parfaite (c) ESL
Quid des ESL Open Cup ?
Actuellement en suspens après 242 éditions et en l’attente d’une annonce d’ESL, les Open Cup hebdomadaires qui peuplent le calendrier esportif de StarCraft depuis 2020 ont connu de nombreux champions, mais l’un d’entre eux en a gagné plus que tous les autres : il s’agit encore du jeune niçois Clem qui en a remporté 100 éditions. MaxPax le talonne avec 93 éditions à son actif, puis HeRoMaRinE avec 58. Ces tournois hebdomadaires ont distribué un total de plus de 300 000$ depuis leur implantation !