Les Worlds 2025 de League of Legends débutent le 14 octobre avec un plateau relevé, mais plusieurs grands noms manquent à l’appel. Pour la première fois depuis plus d’une décennie, Cloud9 et Team Liquid resteront à la maison, tout comme Dplus KIA, Karmine Corp ou encore JD Gaming et EDward Gaming.
Une affiche mondiale amputée de plusieurs histoires
Outre le fait que nous allons fêter les 15 ans de LoLesports, les championnats du monde 2025 s’annoncent spectaculaires, mais ils marquent aussi la fin d’une ère. À la veille du coup d’envoi à Shanghai, plusieurs structures emblématiques manquent à l’appel. Des équipes habituées des grandes scènes internationales, mais aussi des joueurs majeurs du circuit professionnel, regardent cette édition depuis l’extérieur. Une situation inédite qui redessine les équilibres régionaux et confirme les bouleversements profonds à l’œuvre dans la scène compétitive.
Dplus KIA, l'absence d’un grand coréen
En Corée, la grande surprise est venue de Dplus KIA. L’ancien champion du monde 2020 n’a pas franchi la dernière marche face à T1, scellant son absence du tournoi. Malgré un effectif expérimenté mené par ShowMaker, Aiming et Kellin, l’équipe n’a jamais trouvé la stabilité nécessaire pour rivaliser avec Gen.G ou Hanwha Life. Son élimination confirme le renouvellement du haut de tableau en LCK, où seuls les quatre premiers du championnat ont validé leur billet.
Karmine Corp, du sacre au Winter Split à la désillusion estivale
Côté Europe, la Karmine Corp est passée tout près. Opposée à Fnatic dans la finale régionale du LEC, la structure française s’est inclinée 3-1 à Madrid. Ce revers l’a privée de la dernière place qualificative, laissant à G2 Esports, Fnatic et Movistar KOI le privilège de représenter l’EMEA. Un dénouement cruel pour une équipe pourtant bâtie pour les Worlds. Couronnée championne du LEC Winter Split 2025 et finaliste du First Stand, la Karmine avait réussi une entrée remarquée dans cette saison 2025, confirmant le potentiel d’un projet pensé dès le départ pour exister sur la scène mondiale. Mais la suite de la saison a été plus irrégulière. Absente du MSI après des playoffs décevants avec notamment la double défaite face à Movistar KOI, la formation de Kameto n’a jamais retrouvé le même élan collectif. Malgré un effectif solide autour de Canna, Yike, Vladi, Caliste et Targamas, la KC a manqué de constance dans les moments décisifs.

L’échec de la qualification aux Worlds fait donc figure de coup d’arrêt pour une organisation dont la progression semblait tracée. Très soutenue par sa communauté, la Karmine devra désormais transformer cette frustration en moteur pour 2026, avec un objectif inchangé, atteindre enfin le Mondial, à condition bien évidemment que les problemes aient été identifiés pour éviter de commettre les mêmes erreurs l'année prochaine.
La Chine sans EDG, JDG et WBG
La LPL n’est pas épargnée. Si Bilibili Gaming, Top Esports, Invictus Gaming et Anyone’s Legend porteront les couleurs chinoises, d’autres géants restent à la maison. JD Gaming a chuté face à Invictus Gaming lors de la finale régionale. Weibo Gaming, LNG Esports et EDward Gaming ont eux aussi échoué à franchir les playoffs et à obtenir une qualification via les finales régionales. Pour la première fois depuis plusieurs années, aucune de ces équipes n’apparaît sur la scène mondiale.
L’Amérique du Nord sans Cloud9 et Team Liquid
La région nord-américaine vit un tournant. Ni Cloud9, ni Team Liquid ne se sont qualifiés. C’est une première depuis 2012. Les deux organisations, piliers historiques des LCS, ont connu une saison en demi-teinte, incapables de convertir leurs saisons régulières en véritables parcours de playoffs, ne réussissant pas à atteindre les finales de la conférence Nord. L’absence conjointe de ces deux noms, présents à quasiment toutes les éditions depuis plus de dix ans, symbolise la perte d’influence d’une scène nord-américaine en reconstruction.
L’Asie-Pacifique réorganisée
La création du nouveau circuit League Pacific (LCP) a profondément redistribué les cartes dans la zone Asie-Pacifique. Les régions historiques comme le Viet Nam ou le Japon voient leurs représentants traditionnels disparaître. GAM Esports, connu autrefois sous le tag GIGABYTE Marines, en est l’exemple le plus marquant. Présente au MSI 2025 et à l’Esports World Cup quelques mois plus tôt, l’équipe vietnamienne n’a pourtant pas réussi à se qualifier pour les Worlds, un contraste fort qui souligne la brutalité du nouveau système compétitif.

De son côté, DetonatioN FocusMe, représentant emblématique du Japon, n’a pas davantage survécu à la concurrence accrue des nouvelles franchises issues de la fusion LCO-PCS-VCS. Cette redistribution rebat totalement les hiérarchies régionales et marque la fin d’un cycle pour plusieurs organisations qui avaient longtemps porté l’étendard de leurs ligues respectives sur la scène mondiale.
Des joueurs emblématiques aux abonnés absents
Les absences collectives de cette édition s’accompagnent logiquement de celles de nombreux visages familiers du haut niveau. Plusieurs vétérans ou figures reconnues de la scène internationale manqueront à l’appel. En Corée, l’élimination de Dplus KIA prive le tournoi de ShowMaker, champion du monde 2020 et référence à la midlane depuis près d’une décennie. À ses côtés, Aiming ou encore Kellin voient également leur parcours s’interrompre prématurément, marquant une pause pour une génération qui avait dominé la LCK durant plusieurs années. Le constat est similaire pour Lehends et BeryL, deux supports passés par les plus grandes structures du pays, qui n’ont pas trouvé le chemin des championnats du monde cette saison. En Chine, plusieurs piliers récents resteront eux aussi en retrait. Xiaohu, plusieurs fois champion régional, n’a pas réussi à qualifier Weibo Gaming. Crisp, autre ancien champion du monde, sort lui aussi du circuit mondial.
Côté Europe, la non-qualification de la Karmine Corp prive la compétition de Canna, Yike, Vladi, Caliste et Targamas, cinq joueurs qui espéraient porter leur organisation sur la scène internationale des Worlds. Canna, ancien toplaner de T1 et Dplus KIA, incarnait l’expérience et la stabilité d’un vétéran habitué aux grandes échéances. Vladi et Caliste, deux jeunes talents issus de la LFL, s’étaient imposés comme l’une des révélations du LEC Winter Split, avant de manquer de régularité dans la suite de la saison, notamment sur le plan individuel pour le midlaner. L’absence de cet effectif complet symbolise les limites d’un projet pourtant bâti pour atteindre le mondial dès sa première année en LEC. Malgré un titre obtenu en hiver et une base solide sur chaque poste, la Karmine Corp a manqué de continuité dans le jeu et de stabilité émotionnelle dans les moments clés. Ce revers rappelle combien la performance sur le long terme reste exigeante, même pour une structure soutenue, ambitieuse et dotée d’un roster compétitif sur le papier.

Enfin, l’Amérique du Nord voit plusieurs de ses représentants historiques manquer à l’appel. L’absence de Team Liquid et Cloud9 écarte des joueurs comme Impact, CoreJJ, Vulcan ou Zven, qui faisaient partie des visages les plus connus du championnat. Pour ces vétérans, la non-qualification s’inscrit dans une tendance plus large : la restructuration des LCS, marquée par une réduction du nombre de places et un recentrage sur qualification plus inter-régionale entre les conférences Nord et Sud (format qui va disparaitre en 2026).
- Lien pratique : le suivi complet des Worlds 2025