Gen.G a battu T1 trois manches à deux en finale du winner bracket du MSI 2025. Zaboutine a proposé une relecture complète du BO, centrée sur les drafts, les décisions clés et l'exécution des plans de jeu.

Une série où l’exécution a toujours primé sur la théorie

Le BO entre Gen.G et T1, pour le compte de la finale du Winner Bracket du MSI 2025, n’a pas été marqué par une domination claire, mais par une suite d’ajustements permanents, dans les drafts comme dans les décisions de jeu. Zaboutine l’a souligné d’entrée : toutes les drafts qu’il considérait comme meilleures ont perdu. Un constat qui traverse les cinq parties et qui sert de point d’ancrage à son analyse. Ce n’est pas la supériorité théorique des compositions qui a décidé de l’issue des games, mais la capacité des équipes à activer leurs timings au bon moment, à éviter les erreurs critiques et à convertir des avantages sans les gaspiller.

Plusieurs drafts de Gen.G paraissaient déséquilibrées à première vue. L’une d’elles, notamment, alignait Panthéon, Galio, K'sante, Senna et Alistar, avec peu de dégâts directs. Face à une compo plus structurée, Zaboutine jugeait que « T1 devrait être immortel ». Mais c’est Gen.G qui a pris le dessus, profitant d’une itemisation mal calibrée côté T1, notamment un Viktor trop lent à impacter. « Ce build fait vraiment pas beaucoup de dégâts », note-t-il, en référence au choix séculaire + Liandry de Faker. Les combats ont tourné à l’usure, en faveur d’une composition qu’il qualifie de « méga-ordre qui te court dessus et qui finit par te tuer parce que toi tu peux pas le tuer ».

Ce décalage entre la draft sur le papier et son efficacité en jeu s’est répété tout au long du BO. Zaboutine insiste : « on n’a pas pu voir les T1 s’exprimer autant en teamfight », même dans des situations où ils avaient l’ascendant en début de partie. Plusieurs fois, l’avantage a été concédé pour ne pas avoir respecté les timings adverses. Il parle d’équipes qui « prennent des fights trop tôt dans leur game », ce qui empêche leurs compositions de s’installer. À ce niveau, une erreur suffit à faire basculer une partie entière. Le résumé est clair : « les deux équipes jouent tellement bien que si tu engages sans que tes items convertissent mieux que ceux de l’adversaire, tu te fais détruire ».

Drafts, timings, erreurs : les trois leviers du BO

Certaines victoires de T1 ont reposé sur une lecture plus précise de ces timings. Dans une des manches gagnantes (la deuxième), le plan de jeu reposait sur un Lucian dominant dès les premiers échanges, soutenu par une Taliyah libre de mouvement et un Jarvan très actif. Gen.G, malgré une draft jugée cohérente, a pris un mauvais fight early. Ce moment a suffi à ouvrir la voie : « le Lucian est passé devant sur les premiers fights et donc ça a ouvert la condition de victoire de T1 ». À l’inverse, les games perdues ont presque toujours été marquées par un relâchement précoce, une perte de tempo, ou des erreurs mécaniques à un moment clé.

La dernière manche résume l’ensemble du BO. T1 joue une composition agressive, avec un early game bien exécuté. Mais trois erreurs suffisent à faire basculer la partie. « Dans ce genre de compo, t’as le droit à une erreur. Et je crois qu’ils en font trois ». Gen.G revient, installe la Jinx de Ruler dans la game, et finit par conclure sans que T1 ait les moyens de défendre. Une fois leur plan de jeu cassé, la draft ne propose plus rien. « Ils ont pris le dragon, ils ont pris le Nashor, ils sont retournés dans la base adverse et ils ont terminé la game ».

Zaboutine insiste peu sur les performances individuelles. Il note quelques séquences d’exception, un Jarvan omniprésent, un Gumayusi solide sur Draven, une Oriana bien utilisée par Faker dans une compo défensive, mais l’ensemble de son analyse reste centré sur les interactions entre les drafts et leur exécution en temps réel. Les compositions les plus puissantes n’ont pas toujours gagné, les erreurs ont toujours été punies, et la gestion des timings est restée le facteur décisif. À ce niveau, le jeu ne pardonne rien.

Gen.G en finale, T1 encore en course

Avec cette victoire, Gen.G valide son billet pour la grande finale du MSI 2025. T1, de son côté, devra passer par le loser bracket. La série a montré que l’écart entre les deux équipes est ténu. Chaque victoire a reposé sur des décisions concrètes, pas sur des dominations structurelles. Si T1 parvient à remonter, une revanche en finale ne serait pas imméritée.