Movistar KOI s’est incliné face à T1 et quitte les Worlds 2025 au Round 5 du Swiss Stage. À chaud, l’entraîneur principal Melzhet revient sur le message adressé à son équipe, le plan de jeu travaillé tout au long du tournoi, la gestion du risque et du stress, les leçons tirées de l’été, ainsi que les perspectives pour 2026.
Après la série : cap sur la préparation
Dans une interview accordée à nos confrères de chez Hotspawn, Melzhet explique avoir eu peu de temps avec le groupe juste après la défaite : « Je n’ai pas eu beaucoup de temps parce qu’on m’a demandé de faire une interview en direct, puis eux aussi avaient des interviews. Je suis allé les voir : bien sûr, ils étaient tristes. Ils savent ce qui n’a pas fonctionné, et ça me rend vraiment content parce que ça veut dire qu’ils peuvent grandir. On a très peu parlé : on se remet au travail pour l’an prochain, ça commence dès maintenant, et on doit être mieux préparés la prochaine fois. »
Sur l’axe prioritaire de travail du tournoi, il détaille : « Tout ces Worlds, on a cherché à aller plus en profondeur, à mieux jouer la condition tempo, à envahir davantage la jungle adverse et à la contrôler en profondeur pour avoir l’info et prendre de meilleures décisions. » Ce cap semblait acquis à la veille du match : « Honnêtement ça n’a cliqué qu’hier, donc j’étais confiant et content aujourd’hui parce que je me suis dit qu’on pouvait le faire. » Face à T1, l’exécution n’a pas suivi : « Aujourd’hui, ça ne s’est pas vu. On n’a pas été assez confiants pour aller profond et, dans les comms, je voyais littéralement Oner et Keria partout, ce qui n’est pas possible, parce qu’on ne bougeait pas assez loin dans leur jungle. C’est la principale raison pour laquelle on n’a pas contrôlé la game et la carte. Il faut changer ça ou continuer à le travailler, et réfléchir à pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt. C’est clairement ma faute et je dois m’améliorer. »
Agressivité, risque et travail mental
Interrogé sur la gestion du risque sous pression, Melzhet décrit l’accompagnement mis en place : « C’est la première fois qu’on travaille avec une psychologue avec ce groupe. On a fait beaucoup de visualisation, on a beaucoup travaillé sur la façon de prendre des risques, d’être confiants et de ne pas avoir peur de faire des erreurs. On a tendance à vouloir tout contrôler et, quand on ne contrôle pas, on a peur de se tromper. On avance dans cette direction. Il y a encore du chemin, mais j’espère que l’an prochain on saura le faire. »
Sur le différentiel de stress entre régions : « League of Legends est un jeu d’information incomplète, il faut jouer avec une part de risque. Quand tu penses que le rival va tout faire parfaitement, qu’il ne fera pas d’erreurs, qu’il est partout, tu ne prends plus de risques et tu ne contrôles plus la carte. Eux sont confiants : même quand ils font des erreurs, et ils en ont fait sur cette série, ils les assument. La différence est là. La psychologue, avec un bon système et une bonne éthique de travail, peut aider à changer ça, même si ce n’est pas facile parce que ce sont tes idoles. »
Melzhet revient sur son propre état à l’entrée du tournoi : « Je suis venu aux Worlds très stressé parce que je n’étais pas content de notre fin du Summer. Il m’a fallu du temps pour me calmer et retrouver de la clarté dans mes décisions. C’est une leçon : je ne ferai plus la même erreur. » Sur l’impact en match : « En tant que coach, on ne peut pas arrêter la partie pour leur parler comme dans d’autres sports. J’essaie de le faire entre les games, on était moins déconnectés, mais on ne poussait pas assez loin. Je dois mieux anticiper ce qui vient, la prochaine erreur possible, et trouver les bons mots pour mettre l’équipe dans le bon état d’esprit. Sur l’année entière, je dois mieux faire ; j’ai appris, on a un staff plus large, et je pense déjà à la suite. »
2026 en ligne de mire : continuité, exigence, preuves à apporter
Concernant l’avenir de l'équipe, encore lié sous contrat jusqu’en 2026, Melzhet se montre clair sur la direction à suivre : « Tout le monde a grandi. C’est la dernière année de contrat ; c’est l’épreuve finale pour savoir si on a ce qu’il faut. Après, des choses devront changer. Je n’y ai pas encore réfléchi en détail, j’étais concentré sur la suite immédiate, mais on devra s’y pencher. » Le message final dans cette interview est à l'intention des supportes : « Merci de nous avoir soutenus et encouragés. On n’abandonnera pas ; on va continuer à grandir et à nous améliorer. Et maintenant, mettons notre soutien derrière G2 pour les aider et les motiver à emmener l’Europe en demi-finales. Ce serait très bien. »
- Lien pratique : le suivi complet des Worlds 2025