T1 s’est imposé 3 à 2 contre Anyone’s Legend au terme d’un BO5 tendu et stratégique. Zaboutine revient sur cette série en soulignant l’intensité macro des deux équipes, la qualité des drafts, et les choix décisifs qui ont fait basculer le match en faveur des Coréens.

T1, une victoire construite à la draft

Le BO5 entre T1 et Anyone’s Legend a tenu toutes ses promesses sur le plan stratégique. Pour Zaboutine, il ne s’est pas joué sur une erreur individuelle, ni sur un moment précis, mais sur un ensemble de micro-décisions qui ont façonné l’équilibre du BO. « Le niveau de jeu est tellement haut, le rythme est tellement propre, qu’en fait ce qui fait la différence, c’est celui qui arrive à gratter le plus, à bien drafter, à bien jouer le midgame. »

Dès les premières drafts, deux identités de jeu distinctes se sont dégagées. T1 a cherché le contrôle de carte, le scaling, l’engagement structuré. AL a souvent proposé des compositions plus explosives, centrées sur le playmaking, avec des picks capables de créer un décalage. Pour Zaboutine, les deux approches se valent, mais doivent s’accompagner d’une exécution parfaite : « Quand tu draftes comme AL, tu n’as pas le droit à l’erreur. »

Des drafts qui dictent le rythme

Tout au long de la série, Zaboutine insiste sur le rôle central de la draft dans le déroulement du match. Il estime que plusieurs drafts d’AL ont manqué de cohérence ou de conditions de victoire claires. Il cite en particulier la dernière game, où l’équipe chinoise part sur Twisted Fate/Ziggs sans vraie pression sur les lanes : « Tu draft TF et Ziggs, mais tu n’as pas de lane dominante. »

À l’inverse, il souligne la solidité du plan de T1, notamment en game 4 et 5. Des picks forts dans le midgame, une capacité à poser le tempo, à neutraliser les sides, et à sécuriser les objectifs sans surjouer. « La G5, elle est contrôlée de A à Z. » Ce contrôle, selon lui, ne vient pas d’une domination mécanique, mais d’une lecture claire du plan de jeu dès la draft. « L’équipe qui a draft le plus intelligemment a gagné. »

Intensité macro et maîtrise collective

Zaboutine revient à plusieurs reprises sur la rareté des erreurs dans ce BO5. Il note que les équipes sont très disciplinées, qu’elles se déplacent bien, qu’elles savent poser le rythme sans ouvrir de faille. « Le match est ultra propre. Il n’y a pas d’erreurs bêtes, il n’y a pas de throws, il n’y a pas de mecs qui sprint dans la jungle. » Il met aussi en avant le rôle central de Keria dans la dernière manche, auteur d’un match d’une intensité rare sur Alistar. Mais au-delà des individualités, c’est la qualité collective de T1 dans la gestion des timings et des fights décisifs qui l’emporte. « Tu sens que tout le monde est dans le même timing. »

Pour Zaboutine, cette victoire ne repose pas sur un clutch, ni sur une faiblesse de l’adversaire. Elle reflète un BO5 d’un très haut niveau stratégique, dans lequel T1 a mieux lu les drafts, mieux contrôlé le tempo, et mieux capitalisé sur ses pics de puissance. La conclusion est sobre : « Le match est super haut niveau. Pas un exploit individuel. Juste une super exécution. »