Dans sa dernière vidéo, YamatoCannon analyse en détail les forces et les faiblesses des quatre équipes du haut de tableau des playoffs du LEC Spring 2025. Il revient sur la progression de la Karmine Corp, les limites structurelles de G2, la régularité de Fnatic et les progrès de Movistar KOI.

Analyse du top 4 des playoffs LEC par YamatoCannon

Alors que les playoffs du Spring Split du LEC 2025 débutent ce week-end, YamatoCannon a publié une vidéo dans laquelle il dissèque les dynamiques des quatre meilleures équipes à ce stade de la compétition : Karmine Corp, Fnatic, G2 Esports et Movistar KOI. Un regard sans concessions qui éclaire les tendances de ce sprint final. Le coach suédois revient sur la progression de la Karmine Corp depuis son titre hivernal, pointe les déséquilibres tactiques de G2, valorise la polyvalence de Fnatic malgré un maillon faible identifié, et met en lumière les progrès de KOI tout en soulignant les limites de leur style. Extraits et résumé d’une analyse dense. Les deux premiers matchs s’annoncent déjà décisives. Et selon Yamato, la logique devrait l’emporter : « KC va battre KOI. Fnatic devrait battre G2, sauf effondrement. Et si tout se passe comme prévu, on aura droit à une très belle finale. »

Karmine Corp : conserver l’ADN, corriger les faiblesses

YamatoCannon commence par décortiquer le jeu de la Karmine Corp, qui s’est imposée comme une des références du split : « Le plus impressionnant chez KC, c’est leur capacité à s’imposer tout en essayant de corriger leurs problèmes de fond. » Il rappelle que leur style au Winter Split reposait fortement sur une « recette » figée : des champions carry sur Canna et Vladi, entourés de rôles utilitaires en jungle et support. Mais au Spring Split, l'équipe a cherché à sortir de cette rigidité. Le toplaner Canna reste cantonné à des picks carry comme Rumble, Aatrox ou Gnar, mais l’environnement autour de lui a gagné en variété. « On a vu Yike sur Brand, Lillia, Neeko. On a vu Vladi sur Silas, Akali. Ils ont étendu leur pool pour être plus flexibles », observe Yamato.

Cette transition ne s’est pas faite sans heurts. L’équipe a connu des baisses de régime en milieu de split. « Quand tu essaies de casser ce qui t’a amené à ton sommet pour viser plus haut, il y a toujours un risque d’underperformance. C’est là que beaucoup d’équipes se brisent. » Mais la Karmine a su rebondir, notamment grâce à une pause bienvenue en semaine 5 : « Yike l’a dit, ils ont eu une semaine de repos, certains sont rentrés chez eux. Ça leur a permis de se ressourcer. » Malgré quelques errements, des fights pris à contre-temps, un jeu parfois trop gourmand, Yamato reste catégorique : « KC a maintenu sa force principale : le teamfighting. Je pense qu’ils ont les fights les plus intelligents de la ligue. Même si Fnatic rivalise mécaniquement, KC joue les fights plus intelligemment. »

Fnatic : un collectif solide, un jungler à recadrer

Concernant Fnatic, YamatoCannon est élogieux envers la majorité de l’équipe. Humanoid est décrit comme très en forme, à l’aise sur Azir, Taliyah, Viktor. Upset et Mikyx sont « les meilleurs performers de la ligue à leur poste. » Et Oscarinin, sans briller, est selon lui un maillon essentiel : « Oscarinin est capable de jouer des tanks comme des carries. Il n’a pas de trous dans son pool, et c’est exactement ce dont Fnatic a besoin. » Le point noir ? Razork. Yamato est très clair : « Je pense que Razork est son propre pire ennemi. » Selon lui, le jungler espagnol peine à évaluer les bons moments pour engager ou temporiser. « Il joue la Vi comme s’il n’y avait qu’un mode d’emploi : il engage tout le temps. Ce n’est pas toujours nécessaire. »

Malgré cela, il estime que Fnatic est une équipe à très haut potentiel. « S’il apprend à jouer autour de Humanoid et Upset, à prendre moins de risques inutiles, Fnatic peut devenir extrêmement dangereux. » Il conclut : « Fnatic et KC sont les deux meilleurs candidats pour remporter le split. KC semble un peu devant, mais les BO5 à venir peuvent changer la donne. »

G2 : structure rigide, dépendance au bot side

L’analyse de G2 est la plus sévère. Yamato décrit une équipe prisonnière de sa propre structure, obsédée par l’idée d’avoir un botlane dominant pour pouvoir libérer BrokenBlade des matchups compliqués. « Le plan de jeu de G2 repose sur un top tank, une botlane avec la prio, et jungle/support qui convergent vers mid. C’est très bien quand ça marche. Mais quand ils ne peuvent pas push bot, tout s’écroule. » Il insiste sur le fait que cette stratégie rend Caps inutilement secondaire : « G2 a Caps midlane, mais ce n’est plus une équipe centrée autour de Caps. Il est devenu un rôle secondaire. »

Labrov est un autre point faible désigné. « Il a un champion pool très restreint. Quand il ne peut pas jouer Braum ou Rakan, il devient inefficace. Il n’a pas le profil d’un joueur qui peut perdre la lane et trouver de l’impact ailleurs. » Yamato est d’autant plus amer qu’il voit une ironie dans la situation : « G2, aujourd’hui, ressemble à BDS l’an dernier. Quand le plan marche, ils sont bons. Mais dans le chaos, ils sont perdus. » Il va jusqu’à dire que la botlane de G2, aujourd’hui, limite les possibilités de Caps et BB, et que le staff doit remettre Caps au centre du projet.

KOI : des progrès, mais un plafond

Enfin, Movistar KOI est jugé positivement, dans une certaine mesure. Yamato salue les progrès de Jojopyun au mid, les drafts plus stables, le fait que Myrwn soit capable de jouer des champions dominants en blind. « KOI a enfin trouvé un moyen de gagner contre les petites équipes. C’est déjà un gros progrès par rapport au Winter Split » Mais il estime que la recette KOI, très proche de celle de KC, montre vite ses limites. « Leurs drafts sont cohérentes, mais ils manquent de profondeur. Je ne pense pas que leur support ou leur jungler puissent sortir de leur zone de confort en BO5. » Il suggère d’ailleurs une ouverture possible avec « plus de champions comme Galio ou Ryze mid, pour créer de nouvelles dynamiques. »

Contre KC, il voit peu d’issues. « C’est le pire matchup pour KOI. KC sait faire durer les games, casser leur rythme, les faire douter. Contre Fnatic ou G2, KOI aurait eu plus d’options. »