En pleine KeSPA Cup 2025, Zeus revient sur l’élimination prématurée aux Worlds, son association avec Kanavi et le travail avec le nouveau coaching staff, en pointant une entente collective encore fragile malgré une ambition affichée de jouer le titre.
Une transition compliquée après les Worlds, un collectif encore en construction
Dans son entretien avec Fomos Esports, Zeus commence par rappeler le cadre de cette KeSPA Cup 2025, disputée en ligne avant un passage en offline à partir des demi-finales. Pour lui, la vraie sensation du tournoi commencera au moment où il retrouvera la scène. Il explique que « comme c’est en ligne et que ce sera sans doute en offline à partir des demi-finales, j’ai l’impression que ce sera vraiment à ce moment-là que la compétition donnera l’impression d’être un vrai tournoi. Jusqu’ici, ça reste un peu différent ».
Il revient ensuite sur la fin de saison 2025, marquée par une élimination en quarts de finale des Worlds, à rebours de ce qu’il avait connu jusque-là. Cette sortie prématurée l’a laissé avec une impression de vide, qu’il décrit avec des mots très directs. Il confie que « en général, quand on se qualifie aux Worlds, on va au moins jusqu’en finale. Le fait de tomber en quarts m’a laissé un vrai vide, et comme la saison s’est terminée très tôt, je me suis senti vraiment creux. J’ai passé une période difficile ».
Zeus dispute désormais sa deuxième année chez Hanwha Life Esports. Il y a retrouvé un ancien coéquipier avec lequel il a partagé de longues saisons chez T1, le botlaner Gumayusi, recruté il y a quelques semaines après un 3e titre de champion du monde. Il raconte d’abord la sensation étrange de croiser un visage familier dans un autre maillot, avant de reconnaître que le temps a fait son effet. Il détaille que « c’est un visage qui fait plaisir à voir. On a joué très longtemps ensemble chez T1, donc se retrouver ici, c’est forcément étonnant. Se croiser dans ce cadre-là, c’est un peu étrange. Mais avec le temps, ça va. Je m’y suis habitué, et j’ai l’impression que c’est juste quelqu’un qui a toujours été là ».
Sur le quotidien, Zeus explique que les discussions n’ont pas encore porté massivement sur le jeu, mais davantage sur la vie en commun, notamment autour des repas. Il insiste sur cette étape humaine, qu’il juge indispensable avant de parler en profondeur d’identité de jeu. Selon lui, « pour l’instant, on n’a pas encore eu de grandes discussions sur le jeu, mais on a beaucoup parlé de tout et de rien en mangeant ensemble. On a surtout échangé sur les gens, sur la vie en général ».
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L’un des axes majeurs de cette nouvelle saison chez HLE concerne son association avec Kanavi, fraichement recruté comme jungler. Les deux joueurs ont déjà travaillé ensemble sous le maillot de la sélection nationale lors des Jeux asiatiques, et Zeus garde de cette période l’image d’un jungler aux qualités très nettes. Il explique que « je pense que Kanavi est un joueur dont les points forts sont très nets. On avait déjà joué ensemble environ un mois à l’époque des Jeux asiatiques, mais avec le recul, c’était un peu comme un avant-goût. Maintenant qu’on va jouer ensemble toute l’année, il va falloir qu’on trouve vraiment nos repères. C’est un joueur qui joue très bien, donc c’est une très bonne chose pour moi ». Il se souvient aussi du fonctionnement très intense de cette sélection nationale, où tout le monde avait cherché à optimiser un temps de préparation pourtant limité. Il raconte que « je me souviens qu’aux Jeux asiatiques, on avait pu s’entraîner environ un mois. À ce moment-là, tous les joueurs et tous les coachs étaient vraiment, vraiment, vraiment investis. Même si le temps était court, j’ai l’impression qu’on a quand même réussi à tisser des liens solides ».
Zeus évoque également son nouvel entraîneur en chef au sein de Hanwha Life Esports, Homme. Là encore, il met surtout en avant l’énergie qu’il perçoit chez lui, malgré une longue expérience dans le milieu. Il résume ses premières impressions en expliquant que « même si ça ne fait pas longtemps qu’on travaille ensemble, en parlant un peu avec lui, j’ai senti tout de suite que, malgré le fait qu’il soit dans ce milieu depuis longtemps, il a encore énormément de passion. Pour l’instant, on n’a pas encore eu beaucoup d’échanges sur le jeu en profondeur, mais on va apprendre à se connaître davantage au fur et à mesure ».
« Il y a encore des choses qui ne s’accordent pas bien » : un constat lucide sur l’état de l’équipe
Quand il est interrogé sur la cohésion d'équipe, Zeus ne cherche pas à masquer les difficultés. Il explique que, de son point de vue, l’équipe a déjà souvent souffert d’un manque de coordination dans le jeu, et que ce problème n’a pas totalement disparu malgré les changements de joueurs. Il dresse un bilan, tourné autant vers le passé que vers le présent. Il indique que « dans notre équipe, j’ai souvent eu l’impression que certaines choses ne s’accordaient pas très bien. C’est quelque chose que j’ai déjà ressenti par le passé. Et cette année, en jouant les tournois, j’ai encore le sentiment qu’il y a des aspects qui restent comme ça. De nouveaux joueurs sont arrivés, mais j’ai l’impression que notre entente n’est pas encore complètement en place, donc pour l’instant, on doit continuer à bien se trouver ». Malgré ce constat, l’objectif reste de viser les titres. Zeus le répète de manière simple, en liant directement ce but à la quantité de travail à fournir, sans oublier la part de hasard qui accompagne chaque grande compétition. Il explique que « je dis toujours que je veux gagner des titres. C’est évident que je vais travailler très dur pour ça, et si la chance est avec nous, j’aimerais qu’on puisse gagner souvent ».
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L’entretien aborde également la relation avec Peanut, avec lequel Zeus a partagé une année complète. Il souligne l’apport qu’il en a retiré, autant dans le jeu que sur le plan humain. Il raconte que « j’ai joué un an avec Peanut, et pour moi ça a été une très bonne expérience. J’ai appris beaucoup de choses, à plusieurs niveaux. Même si nos résultats ont été décevants au final, maintenant, quand je regarde ses streams, j’ai l’impression qu’il s’amuse vraiment. Je le regarde de temps en temps et je le soutiens ».