Faker est toujours en lice au MSI 2025, treize ans après ses débuts professionnels. Dans un entretien accordé à Hotspawn, le midlaner de T1 revient sur son rapport au jeu, sur sa manière d’aborder League of Legends et sur ce qu’il considère comme l’essentiel : la progression continue. Il évoque aussi son désintérêt total pour le lore et les produits dérivés, et la façon dont il vit la place qu’il occupe aujourd’hui dans l’esport mondial.
Faker reste concentré sur le jeu
Après la victoire sèche 3-0 de T1 contre BLG, se qualifiant ainsi pour la finale du Winner Bracket du MSI 2025, Faker a été interrogé sur sa déclaration d’avant-match : il avait estimé que BLG serait plus facile à affronter que CFO. Il maintient son propos, tout en apportant quelques nuances : « Contre CFO, j’ai senti qu’on était en forme. On jouait bien. Mais ils étaient très bien préparés, et leur stratégie nous a posé beaucoup de problèmes. »
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C’est justement ce niveau de jeu affiché, malgré un BO5 plus long, qui l’a rassuré sur la suite : « Comme je savais qu’on jouait bien, je pensais que la série contre BLG allait bien se passer aussi. » Pas de triomphalisme, pas d’interprétation à chaud. Faker parle en termes de performance, et uniquement de ça.
Le progrès comme seule boussole
À 29 ans, alors que la majorité de ses anciens adversaires ont quitté la scène depuis des années, Faker continue à aligner les compétitions internationales avec le même sérieux. Ce qui l’anime n’a pas changé depuis 2013. Il le résume sans hésiter : « J’ai toujours aimé les jeux vidéo. Et depuis que je suis pro, ce qui me plaît, c’est de m’améliorer. Trouver où je peux progresser, et devenir meilleur. » Il ne parle ni de records, ni de titres. Ce qui compte pour lui, c’est l’exécution, la rigueur, la correction de ses propres erreurs. Ce fonctionnement fait de répétition, de précision et de recherche continue, il le revendique comme sa méthode.
Contrairement à certains joueurs qui utilisent les modes annexes pour se détendre, Faker les utilise de façon ciblée, uniquement s’ils lui apportent quelque chose sur le plan compétitif. Il cite le mode Arena, dont il apprécie le rythme et la dynamique : « C’est rapide, ça aide à travailler les réflexes et la prise de décision. C’est utile. » Il mentionne aussi un build Udyr full assassin avec Galeforce et des bonus de portée, qu’il a testé pour le plaisir d’exécuter rapidement ses adversaires. « Je pouvais littéralement one-shot tout le monde. C’était amusant. »
Mais la frontière est claire. Il a également essayé Anima Squad, un mode PvE très long lancé récemment par Riot. Verdict : « Trop long. Et ça ne m’aidait pas à progresser. » Pour lui, un mode n’a d’intérêt que s’il peut l’utiliser comme levier de performance. Rien n’est joué pour l’ambiance, le lore ou l’univers. Le critère reste strictement fonctionnel.
Pas de lore, pas de skins, pas de mise en scène
Lorsqu’on lui demande s’il connaît bien les histoires des champions de League of Legends, Faker répond franchement : « Je connais bien les compétences, mais pas les backgrounds. » Il ne regarde pas Arcane, ne lit pas les romans publiés par Riot, et ne s’intéresse pas à la future série live-action. Il ne choisit pas non plus de skins. À la question de son splash art préféré, il répond par défaut celui de l’Ahri Hall of Legends, qu’il a contribué à créer dans le cadre de la célébration de sa carrière.
Interrogé sur la croissance de League of Legends au-delà du jeu de base, avec TFT, Runeterra, les séries et les partenariats, il reste distant : « Je ne m’y intéresse pas vraiment, mais ces projets montrent bien les valeurs de Riot. J’espère que ça peut en inspirer d’autres. » Son regard reste tourné uniquement vers la faille de l’invocateur. Rien de ce qui dépasse le cadre du jeu ne semble l’occuper.
Un message pour les fans
Lorsqu’on lui tend le micro pour s’adresser aux supporters de T1, présents en masse à Vancouver, Faker ne joue pas sur l’émotion. Il s’en tient à un message simple : « Je suis heureux de voir que nos fans prennent du plaisir en nous regardant jouer. J’espère que ça va continuer. Je vais faire de mon mieux pour rester en forme et continuer à leur en offrir. »
À l’approche des derniers matchs du tournoi, Faker évoque brièvement les équipes qu’il aimerait croiser : Gen.G, comme toujours, mais aussi Anyone’s Legend, qu’il juge capable de proposer un bon niveau après sa prestation contre Gen.G. Aucun nom n’est ciblé, aucun match n’est annoncé comme personnel.
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