Nouvel entraîneur en chef de Los Ratones, YamatoCannon a livré un premier bilan après une semaine passée avec l’équipe entre League Awards, Red Bull League of Its Own et début du bootcamp à Munich. Il revient sur l’intégration, le cadre de travail, les premiers scrims et l’organisation autour du projet.
Une première semaine « fantastique » entre League Awards et Red Bull
Dans sa vidéo, Jakob « YamatoCannon » Mebdi commence par dresser un constat simple sur ses débuts avec Los Ratones. Il décrit une première semaine « fantastique et très amusante », et dit se sentir à la fois soulagé et reconnaissant d’avoir pu démarrer dans un cadre aussi structurant que les League Awards puis la Red Bull League of Its Own. Il raconte son arrivée à l’aéroport avec Rekkles, en expliquant qu’ils ont pris le temps de discuter de ce qu’ils auraient pu vivre ensemble plus tôt et de ce qui, cette fois, se concrétise enfin.
Il insiste surtout sur la façon dont le groupe l’a accueilli et sur la vitesse à laquelle les liens se sont créés. Il explique que, dès les premiers jours, tout lui a paru très naturel, en insistant sur la maturité du vestiaire et sur la facilité à s’y intégrer. Il résume ce ressenti en expliquant que « tout le monde est très mûr, que c’est très simple de créer du lien avec chacun », et qu’il a l’impression d’avoir « littéralement speedrun toute la phase d’intégration, parce que les barrières habituelles n’existent presque pas ».
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« On a probablement plus ri cette semaine que depuis longtemps »
Au-delà du travail, YamatoCannon insiste sur l’ambiance qui règne autour de l’équipe. Il explique qu’il a retrouvé un plaisir simple à être au quotidien avec un groupe, en partie grâce aux personnalités très marquées de ses joueurs. Il le formule de façon très directe en expliquant qu’il a « probablement plus ri cette semaine que depuis très longtemps », et qu’il a le sentiment d’être tombé sur un vestiaire où « tout le monde est naturellement drôle, sans forcer ».
Il prend pour exemple Thebausffs, qu’il cite longuement. Il raconte que, pendant qu’il travaille sur son ordinateur, il entend le toplaner streamer dans une autre pièce et que cela suffit à lui arracher un sourire. Il explique que « passer une minute avec lui permet de comprendre pourquoi il a autant de succès comme streamer » et décrit une scène qui l’a marqué en début de semaine. Il raconte que Thebaus lance, d’un ton très sérieux, qu’il n’y a plus de nourriture saine, que « le monde manque de nourriture saine » et que « si vous voulez de la nourriture saine, il va falloir élever vos propres poulets ». Il estime que, derrière la blague, il y a « un fond de vérité », mais que c’est surtout « la manière dont il amène les choses » qui le fait rire, au point de le couper dans son analyse vidéo quelques instants.
Réunions d’équipe, cadre pro et patch massif à préparer
Sur le plan du travail, YamatoCannon explique que la première semaine n’a rien d’un simple échauffement. Il détaille le contenu de ces premiers jours, marqués par deux grandes réunions collectives destinées à poser les bases du fonctionnement de l’équipe. Il insiste sur l’importance de ces temps d’échange et explique qu’il voulait « commencer par des réunions d’introduction très sérieuses, pour mettre à plat les attentes de chacun ».
Il développe ainsi sa vision de ce type de processus en expliquant que, pour lui, « les problèmes d’une équipe sont très prévisibles » et qu’ils finissent presque toujours par ressembler à ceux que toutes les équipes connaissent déjà. Il considère que, « si l’on anticipe ces sujets, si l’on partage les expériences des uns et des autres, on se donne une vraie chance de les gérer correctement ». Il raconte qu’ils ont déjà pris le temps de définir ce que signifie « être un pro dans ce groupe, être un bon coéquipier », de clarifier « les forces de l’équipe et celles de chaque individu », et de mettre par écrit « ce qui peut paraître évident à certains sans l’être pour tout le monde ».
En parallèle, le staff et les joueurs ont commencé à travailler sur le prochain patch, qu’il juge déterminant. Il explique qu’il s’agit d’un « patch massif », avec des « changements très importants » et n’hésite pas à livrer une opinion plus critique sur la direction prise par le jeu. Il estime que, d’un point de vue global, League of Legends « devient plus casual dans sa construction », qu’il se dirige « davantage vers quelque chose pensé pour le grand public », et que, mécaniquement, « le jeu risque de devenir moins stratégique au niveau professionnel ». Il précise cependant qu’il aime malgré tout les périodes de changement, parce que « c’est toujours excitant de découvrir ce qui est fort, ce qui est optimal et comment l’aborder », mais prévient que cela impose une adaptation rapide et un gros travail d’anticipation dans un calendrier aussi court.
Red Bull League of Its Own face à T1
Après les League Awards, Los Ratones ont enchaîné avec la Red Bull League of Its Own. YamatoCannon explique que le staff a longtemps discuté de la meilleure manière d’aborder ce showmatch, surtout face à Karmine Corp Blue. Avec le recul, il estime qu’ils auraient peut-être dû « assumer une approche plus légère, plus tournée vers le divertissement », dans la mesure où l’équipe n’était « pas vraiment prête pour jouer en mode pleine performance ». Il décrit un match « devenu sérieux sans l’être complètement », une situation qu’il juge « un peu étrange » à gérer.
À l’inverse, il explique que le match contre T1 a été beaucoup plus simple à cadrer. Il raconte qu’ils ont pu parler en amont avec l’équipe coréenne, convenir de role swaps et bâtir ensemble une affiche clairement pensée pour le spectacle. Il estime que cette transparence a permis de « proposer un show cohérent, où les intentions de chacun étaient claires », ce qui lui a beaucoup plu. Il souligne aussi la dimension symbolique du duel pour Rekkles, opposé à son ancienne structure, et raconte qu’il a retrouvé avec plaisir le GM de T1, qu’il connaît depuis longtemps.
Bootcamp à Munich, éloge de l’organisation et premiers scrims
Le cœur de cette première semaine reste malgré tout le début du bootcamp à Munich. YamatoCannon explique que l’équipe est déjà installée sur place et que le staff a commencé à mettre en place un cadre de travail précis. Il salue le rôle de Caedrel, qu’il présente comme un relais essentiel dans l’organisation quotidienne. Il explique qu’à chaque fois qu’il formule une demande, la réponse est immédiate et va dans le sens du projet, ce qui lui donne le sentiment de pouvoir se concentrer sur son cœur de métier.
Il décrit ainsi Los Ratones comme une structure « à taille humaine, mais où tout le monde est à fond et où tout ce qui doit être fait finit par être fait ». Il établit un contraste clair avec certaines grosses organisations qu’il a connues, où il a parfois eu l’impression de voir des personnes « ne jamais faire plus que le strict minimum, se renvoyer les problèmes et s’abriter derrière leur fiche de poste ». À l’inverse, il explique que, chez Los Ratones, il a le sentiment d’être dans « quelque chose qui ressemble à une famille dans le bon sens du terme », où chaque membre du staff est « investi pour les bonnes raisons » et cherche à mettre le projet dans les meilleures conditions.
Sur le terrain, il confirme que l’équipe a déjà disputé une première journée de scrims. Il se dit « très heureux » de cette mise en route, tout en rappelant que « le groupe a encore un long chemin à parcourir ». Il insiste sur le fait qu’il ne se focalise pas sur le niveau actuel, mais sur la trajectoire, en estimant que « ce qui compte, ce n’est pas où nous en sommes aujourd’hui, mais la façon dont le moteur se met en route et dont nous allons accélérer dans les semaines à venir ». Il se dit satisfait de voir que « les problèmes à régler apparaissent très vite », car cela permet au staff de « les traiter dès le départ » plutôt que de les découvrir en pleine compétition.
Il souligne surtout la capacité du groupe à faire des compromis et à adopter les comportements qu’il attend d’une équipe de haut niveau. Il explique que tout le monde « fait l’effort de cocher les cases de ce qu’une grande équipe est censée faire », qu’il s’agisse de communication interne, de préparation ou d’attitude en scrim, et qu’il considère cet état d’esprit comme un indicateur très encourageant pour la suite.
« J’aime mon métier » et un groupe qui lui rappelle pourquoi
En conclusion de cette première mise à jour, YamatoCannon revient sur ce qui le motive dans le coaching et sur la manière dont ce groupe, en particulier, réactive ce moteur. Il explique que ce qu’il préfère dans son travail, c’est « de voir à quel point chaque joueur a une personnalité unique », de comprendre « comment chacun fonctionne, ce qui le fait avancer, ce qui le bloque » et de chercher « comment l’aider à débloquer son potentiel ». Il estime que Los Ratones possèdent déjà « quelque chose de très fort en place », une identité et une dynamique qui fonctionnent, et qu’il se voit comme quelqu’un qui doit « comprendre ce qui rend ce groupe spécial » pour « construire dessus sans le dénaturer ».
Il résume ce ressenti en expliquant qu’au fond, tout cela revient à une phrase simple, à savoir qu’il « aime [son] métier » et qu’il a le sentiment que cette première semaine avec Los Ratones le lui rappelle pleinement. Il conclut en expliquant qu’il se sent déjà « très proche du groupe », que les joueurs et le staff ont été « extrêmement accueillants » et qu’il a « hâte de continuer », en promettant de nouveaux points réguliers au fil du bootcamp et de la montée en puissance vers le LEC Versus.
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