T1 a dominé Top Esports 3-0 en demi-finale des Worlds 2025 à Shanghai. Après une première manche patiente puis deux parties expéditives, l’équipe coréenne file en finale, où elle retrouvera KT Rolster le 9 novembre à Chengdu. Top Esports s’arrête en demi-finale après un parcours solide mais sans réponses ce dimanche.
Une deuxième demi-finale sans suspense à Shanghai
Les Worlds 2025, organisés cette année en Chine, se jouent depuis la mi-octobre entre Pékin, Shanghai et Chengdu. Après un Swiss Stage disputée, le Knockout Stage a réduit le tableau à huit formations. Et parmi elles, deux poids lourds : T1, tenant du titre et quatrième seed de la LCK, et Top Esports, troisième seed de la LPL, venus représenter deux régions rivales historiques. T1, pourtant malmené en ouverture du tournoi, avait fini par trouver sa vitesse de croisière : un parcours 3-2 en Swiss Stage, ponctué d’un succès décisif face à FlyQuest, avant un quart de finale marathon remporté 3-2 contre Anyone’s Legend. L’équipe de Faker avançait fatiguée, mais endurcie, capable de gérer les pressions longues et les séries à rallonge.
Top Esports, de son côté, s’était montré plus linéaire. Qualifié après un 3-1 en Swiss Stage, l'équipe chinoise avait confirmé son rang en quart de finale face à G2 Esports, s’imposant 3-1 avec une maîtrise collective et une botlane redoutable. Mais en demi-finale, la donne allait changer. En face se dressait une machine T1 bien réglée, qui monte toujours en puissance au fil du tournoi.
Le public chinois, massé dans l’arène de Shanghai, attendait une revanche de la LPL après la défaite d'Anyone’s Legend quelques jours auparavant. Le retour à la réalité a été brutal.
Le contrôle progressif de T1
Les deux équipes s’observent, sans chercher à forcer. T1 joue méthodiquement : contrôle de la vision, gestion millimétrée des vagues et priorité sur les objectifs neutres. Top Esports, plus agressif sur les lanes, prend quelques plaques et une courte avance économique autour du quart d’heure, mais ne parvient pas à creuser davantage. À la 13e minute, T1 sécurise son premier dragon, puis le Héraut, sans contestation réelle. La partie reste figée jusqu’à la vingtaine de minutes, véritable jeu d’échecs où les deux formations attendent la moindre faille. T1 pousse légèrement les limites, prépare les rotations, tandis que TES continue de gratter l’économie à la marge. Mais tout bascule au 26e minute.
Sur un setup parfait autour d’Atakhan, Oner et Faker déclenchent un teamfight d’école : Kanavi et 369 sont isolés, TES explose sous la pression. T1 récupère l’objectif, puis enchaîne instantanément sur un Baron Nashor sécurisé en moins de trente secondes. Dès cet instant, le rouleau compresseur se met en marche. Les Coréens prennent le contrôle complet de la carte, imposent le rythme, récupèrent leur quatrième dragon à la 28e minute et scellent l’âme. TES tente un dernier sursaut autour de sa base, mais le différentiel de puissance est déjà trop important. À la demi-heure de jeu, T1 conclut la partie après une percée chirurgicale dans la base chinoise. Une première manche patiente, méthodique, qui pose les bases du reste de la série : discipline, adaptation, et efficacité clinique.
Accélération brutale et maîtrise tactique
Le deuxième round débute sur un tempo nettement plus rapide. Cette fois, T1 prend l’initiative : agression ciblée sur la toplane dès les premières minutes, premiers kills assurés par Gumayusi et Oner. Top Esports réagit avec un premier dragon et de bonnes rotations bot, mais le rapport de force bascule vite. Les Coréens contrôlent la vision du fleuve, empêchent TES de poser son jeu d’équipe, et entament une séquence parfaitement chronométrée. Autour de la 20e minute, tout s’accélère. TES initie le combat sur Atakhan, pensant avoir le timing favorable, mais T1 lit la manœuvre à la perfection. Un collapse instantané, une exécution mécanique : TES s’écroule, l’objectif tombe, puis le Baron suit.
Derrière, T1 déroule. Les vagues sont gérées à la seconde, la pression est totale. Faker dicte le rythme du mid game, Oner sécurise les neutral objectives à la chaîne, Keria verrouille les flancs. En moins de dix minutes, l’écart d’or dépasse les 9 000 unités, et TES n’a plus aucun espace de manœuvre. Le siège final, amorcé à la 26e minute sur la botlane, tourne à la démonstration : Gumayusi, impeccable sur Kai’Sa, enchaîne les éliminations (11/1/8), tandis qu’Oner signe un 100 % de participation aux kills sur son Jarvan. À 27 minutes, le Nexus explose. Deux à zéro, et une impression implacable : T1 joue à son propre rythme, et personne ne semble capable de l’en sortir.
T1 conclut la série avec autorité
Le début de partie est tendu, sans réelles prises de risques. Les deux équipes se testent par de petites escarmouches, principalement autour de la jungle et du fleuve, sans qu’aucune ne parvienne à créer l’écart. Mais la situation se débloque juste avant le quart d’heure de jeu, sur un teamfight majeur autour du deuxième dragon. L’engagement est total, les ultimates pleuvent, et T1 sort vainqueur après une exécution plus propre et un meilleur positionnement. Premier dragon, premiers kills, et la dynamique change immédiatement. À partir de là, le rythme s’accélère. Les affrontements se multiplient sur toute la carte, mais à chaque fois, T1 garde l’initiative. TES tente de forcer, d’engager sur un flanc, mais se heurte à une structure défensive irréprochable et à une lecture de jeu parfaite.
Au début du mid game, les Coréens possèdent déjà 2k golds d’avance et deux dragons en poche. L’écart se creuse lentement mais sûrement, chaque rotation de T1 étant mieux exécutée, plus propre, plus efficace. À la 25e minute, T1 verrouille la partie : quatrième dragon, âme, puis Nashor dans la foulée. Top Esports recule, subit, incapable de trouver la moindre ouverture. Sous l’impulsion d’un Oner monstrueux sur Pantheon (12/2/9), l’équipe coréenne lance un dernier push décisif et détruit le Nexus chinois avant la 28e minute. Une conclusion nette, sans bavure, symbole d’une supériorité stratégique totale.
Une victoire sans bavure, une finale historique
Cette victoire propulse T1 en grande finale des Worlds 2025, où ils retrouveront KT Rolster, tombeur de Gen.G la veille (3-1). C’est une affiche monumentale, chargée d’histoire : la “Telecom War” sur la plus grande scène du monde. Pour T1, la performance frôle l’irréel. L’équipe atteint une quatrième finale mondiale consécutive, un record absolu dans l’histoire du jeu, et offre à Lee “Faker” Sang-hyeok sa huitième finale en dix participations. À 29 ans, le midlaner s’apprête à jouer pour un sixième titre planétaire, et de tenter un triplé inédit. Oner, Gumayusi et Keria, présents aux côtés du capitaine depuis 2021, disputeront quant à eux leur quatrième finale d’affilée, une continuité rare dans un esport marqué par l’instabilité des effectifs.
Top Esports, de son côté, quitte le tournoi en demi-finale, sans doute frustré d’avoir été autant neutralisé. L’équipe de JackeyLove aura signé un beau parcours, mais n’a jamais su réitérer la proactivité entrevue face à G2. TES termine 3e-4e, confirmant la puissance de la LPL mais aussi les limites de son adaptation face à une structure aussi méthodique que T1.
La grande finale des Worlds 2025 se jouera le dimanche 9 novembre à 8h (heure française), à Chengdu. Une affiche 100 % coréenne en terre chinoise, symbole d'une domination total de la LCK au sommet. T1 – KT Rolster, la plus grande Telecom War de l’histoire, promet une conclusion épique à cette édition 2025 des championnats du monde : d’un côté l’expérience, de l’autre la renaissance, pour un titre mondial qui pourrait définitivement sceller une ère.
- Lien pratique : le suivi complet des Worlds 2025