Le sport électronique a le vent en poupe, est-il encore besoin de le signaler ? Hier c'était les parlementaires qui en parlaient sur O'Gaming, demain ce sera peut-être Tim Cook le directeur général d'Apple. Pourquoi ? Tout simplement car un virage s'opère, lentement mais surement, et Clash Royale pourrait bien être le premier jeu à s'engager pleinement dans cette nouvelle direction.
On le sait l'esport se cantonne depuis des années à l'univers du PC et des consoles. Les deux supports ne peuvent d'ailleurs pas se départager la paternité des compétitions, tout simplement car ces dernières ont débuté sur feu les bornes arcade désormais objet de décoration des fans de retrogaming. Mais un nouveau venu compte bien venir titiller les oreilles des poids lourds, il s'agit du jeu mobile qui jusqu'à maintenant s'était fait assez discret. Quelques tentatives timides avaient bien eu lieu, mais elles se sont toutes soldées par de cuisants échecs. La preuve, vous souvenez-vous d'Asphalt, un jeu mobile de courses de voitures développé par Gameloft, qui a tenté de s'imposer aux World Cyber Games entre 2009 et 2011 ? Non clairement personne ne s'en souvient et pour cause, c'était totalement nul ! Alors Clash Royale saura-t-il réveiller les velléités de nos tablettes et autres téléphones intelligents ?
Une recette ambitieuse et innovante
Le studio finlandais Supercell n'a visiblement pas envie d'achever son aventure sur le succès de Clash of Clans, il désire aller plus loin sans toutefois emprunter les routes sinueuses où ses concurrents on pu, à tort, s'aventurer. Rovio Mobile et son Angry Birds ont des difficultés pour durer (un tier des effectifs ont été licenciés l'été dernier), Gameloft a viré une centaine d'employés durant la même période et Zynga (créateur de l'oublié Farmville) vient ce mois-ci d'annoncer un nouveau plan social touchant 10% des postes. Bref l'univers des éditeurs sur mobiles est assez sombre et cela malgré les succès énormes qu'ils peuvent rencontrer.
Le sport électronique pourrait donc être une porte de sortie, c'est en tout cas ce que croit Supercell avec son Clash Royale. Forts du succès de Clash of Clans, qui leur rapportait tout de même 4 millions d'euros par jour en 2015, ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes en misant sur la recette qui a jusqu'à maintenant assuré leur succès. On conserve le mot Clash dans le titre de manière à profiter de son histoire et de la toute jeune ClashCon (une convention de fans de Clash of Clans servant de vitrine à l'éditeur), dont la première édition s'est tenue à Helsinki en octobre 2015.
De plus pour ne pas perdre les millions d'utilisateurs déjà séduits par leurs précédents titres, ils ont choisi de garder les bases graphiques de leurs jeux. Ainsi moins de frais, une fidélisation par l'image et une prise en main rapide par les habitués. Mais ce n'est pas tout, le cœur du projet réside dans le savant mélange arène de bataille en ligne multijoueur (MOBA) et le principe du jeu de cartes à collectionner (CCG) popularisé par un certain HearthStone, le tout sous la forme d'un « free to play ». La combinaison de tous ces ingrédients devrait assurer le succès à Supercell.
Un campagne marketing agressive
Toutefois peu convaincus que cela suffise, et étant donné leur puissance financière actuelle, ils ont choisi également de réaliser une campagne marketing très agressive. Clash Royale est officiellement sorti sur iOS et Android le 2 mars 2016 et pourtant, cela fait bien plus longtemps que vous en entendez certainement parler. Les campagnes de sponsoring sur Youtube ont été légions, et les Youtubers se laissent assez facilement séduire. Dans le même temps la presse jeux vidéo et même généraliste s'est emparée du sujet avec un enthousiasme assez ... Gênant. On suppose d'ailleurs qu'elle aussi a été sujette au sponsoring tant les articles étaient nombreux, mais surtout élogieux à tous les égards. Pour finir ce sont maintenant les portails esport qui s'y mettent (Millenium a ouvert le sien hier), après tout la clientèle des « hardcore gamers » n'avait pas encore été touchée alors pourquoi s'en priver ?
C'est que chez Supercell on a les moyens de ses ambitions. On a donc profité des plus de 100 millions d’utilisateurs actifs journaliers revendiqués, des 1,5 milliards d'euros reçus lors de l'achat de 51% de la société par les Japonais de GungHo Online Entertainment et puis de leur petite trésorerie sympathique. Bref il ne fallait pas se louper car l'objectif était clairement de convaincre les investisseurs d'avoir confiance dans le studio qui, contrairement à ses concurrents, sait évoluer et durer. Pari risqué, pari tendu, mais pari qui semble d'ores et déjà réussi.
Et l'esport alors ?
Eh bien oui, le sport électronique sur mobile, en voilà un marché à conquérir et où les rois que sont Valve, Riot Games et Activision-Blizzard sont plus ou moins absents (n'oublions tout de même pas trop vite HearthStone). Supercell s'aventure par conséquent en terrain inconnu où l'entreprise sera seule pour un bon moment. De manière à s'imposer elle a choisi de faire des choix assez judicieux, s'inspirant de l'univers PC et consoles. Un mode replay a donc été intégré immédiatement permettant de voir les matchs des autres. On a cherché également à créer un jeu équilibré où l'on peut attaquer, contre-attaquer, contrer tout en ajoutant forcément une bonne part de stratégie saupoudrée d'un peu de hasard. Mieux encore, un système de classement international vous permet de vous situer, de jouer des adversaires à votre niveau et surtout de créer une élite. Source de succès également, l'aspect gratuit du titre où il faut simplement payer pour progresser plus vite.
Or c'est bien là que s'arrête les compliments. La patience deviendra d'ailleurs votre meilleur ami si vous n'avez pas envie de dépenser des euros. On estime par exemple que pour tout débloquer dans Clash Royale sans rien débourser il faut attendre au minimum 4 ans, alors bon courage aux radins ! Autre frein à l’effervescence entourant le jeu actuellement, il semble que pour être le meilleur il vaut mieux dépenser de l'argent et passer des heures à jouer qu'être tout simplement doué en choix stratégiques (quelle surprise ?). Le skill n'est clairement pas encore à l'honneur, et cela malgré ce que l'on peut lire à droite et à gauche. De plus l'équilibrage par l'argent ça n'est tout simplement pas de l'équilibrage. Les Américains ont par ailleurs trouvé un slogan pour vous expliquer cela le plus simplement du monde : « pay up, or sit down » (paye ou assieds-toi).
Heureusement Supercell a pris assez rapidement conscience de ces problèmes. La société a par exemple capé le nombre de cartes autorisées en tournoi. Des règles générales sont également apparues pour équilibrer les compétitions, notamment le niveau limite autorisé des cartes ou permettre à ceux qui ne veulent pas payer d'avoir malgré tout un jeu de bonne qualité en patientant seulement 2 ou 3 mois (super !). Chose étrange, vous noterez donc qu'en compétition vous ne pourrez pas voir les combinaisons les plus puissantes, tout simplement car les cartes ne pourront pas être jouées à leur niveau maximal ... Pour expliquer cette décision Supercell explique qu'il s'agit d’« inciter les joueurs à venir avec le plus de cartes différentes ». C'est sûr que si certaines sont totalement imbattables, elles seraient présentes partout ce qui limiterait la diversité des matchs et donc le divertissement du public.
La Clash Royale Invitational
Quoi qu'il en soit on peut être certain que l'on va encore entendre parler de ce jeu. Les premières compétitions ont déjà eu lieu, la première se déroulait d'ailleurs le 14 mars dernier en Chine. Il s'agissait de la Clash Invitational retransmise en direct sur Legoinz NiceTV et Youtube pour les Occidentaux. Pour faire bref à l'heure actuelle Supercell montre de l'intérêt pour son jeu, sa campagne marketing a plutôt bien fonctionné et on risque de voir débarquer très rapidement des événements de plus grande ampleur sur ce titre qui, malgré tout, en tant qu'objet atypique méritera qu'on observe son évolution dans les mois à venir. Alors seulement on pourra savoir s'il a sa place dans l'esport aux côtés des League of Legends et autres Counter-Strike: Global Offensive. Et vous qu'en pensez-vous ?
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Tout comme hearsthone ce genre de jeu n'a absolument pas sa place dans l'esport.
Parce que tout comme son nom l'indique il y a pas le coté : "SPORT" à mes yeux
qui est définit par un entrainement quotidien, des "mouvements" (et je parle pas de choix) répétés a l infini pour les maitriser parfaitement etc...
Explique moi en quoi un jeu de carte quand il faut poser un truc et attendre les conséquences ressemble a du sport ?
CS c'est de la tactique, du placement, de la visée, des mouvements extrêmement précis, coordonnées...
LOL c'est "quasiment pareil" et SCII je t'en parle pas c'est des centaines de clics a la secondes des prises de décisions toutes les demi secondes, de la gestion du micro clic du micro placement...
Et un partie se joue a trois fois rien !! comme dans le sport quand c'est des centièmes qui départagent les deux premiers, tout comme c'est le petit clic de trop un tout petit peu trop près qui précipite la game..
Explique moi en quoi il y a du sport a poser une carte et attendre ?
A ce moment la oui la belote online c'est de l'esport.
Et ne pas confondre esport et spectacle hein.
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Pour le coup du hasard je dis simplement qu'en partie il n'y en a quasiment pas, 3-4 cartes sur 10, c'est rien. Tu es bien la première personne que je connais à reconnaître qu'il y a du hasard sur sc2/lol/cs go, ça fait bizarre haha. Concernant HS je sais bien que tu ne le défend pas, je m'en servais juste comme référence pour recredibiliser CR.
Qu'il soit catalogué comme esport ou non ne change pas la donne, il y aura des compétitions dessus, je trouve simplement que dire "y a pas besoin de plus d'un doigt pour jouer donc pas esport" c'est jouer sur les mots. Pas esport CR ? Ok je comprends sans problème, mais mon avis est que vous n'avez pas fini d'en entendre parler :P
Anyway il est vrai que l'article est bien. Je suis peut-être resté sur un mauvais arrière goût à cause des commentaires "pay2win" et autres conneries :)
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
HS n'est pas de l'esport, ou en est. On s'en fiche. C'est sur twitch, très regardé, il y a des compétitions, et Blizzard a développé un circuit. A la GA on sera plus de 200 inscrits pour le tournoi. On a les mêmes équipes d'esport, on participe aux même compétitions, on se retrouve dans les même bar. Ca à le gout de l'esport, ça sent comme de l'esport, mais ça a pas la couleur de l'esport.
Sur HS aussi ça joue sur scène, en LAN, et sur HS tu dois aussi te taper des bracket de l'enfer a 1000 joueurs au bout de la nuit.
On parle justement de legislation sur l'esport, à vouloir faire des distinctions comme ça, vous voudriez donc, par exemple, qu'un joueur d'HS ou de CR? ne puisse pas être considéré comme un e-athlète ? J'ai pas l'impression qu'un joueur de HS chez Millénium ait un contrat différent d'un joueur SC2.
Les jeux de cartes, c'est l'équivalent de la pétanque ou du golf dans l'esport. Perso j'ai 100% plus de respect pour un joueur de rugby que pour un joueur de pétanque. Pourtant je ressens pas l'obligation d'aller dire au joueur de pétanque que ce qu'il fait, c'est pas un "vrai sport".
Après, j'ai l'impression que CR ne partage pas toute les caractéristiques liées à l'esport. Le support vraiment différent, ce coté très p2w. Sur HS, je connais de nombreux pro qui sont free2play et qui sont régulièrement dans le topmonde. Sur CR, ca semble pas du tout possible (du moins en ladder).
J'ai pas l'impression non plus qu'on partage une ADN commune. Mais si c'était valve qui sortait un CR like dans l'univers de Dota ou de CS:GO? Est-ce qu'on considérerait ca plus facilement comme de l'esport ?
Au final, je pense qu'au mieux, CR aura sa propre scène, un peu comme le VSFighting est integré à l'esport : sur des supports différents, avec du matos différent, et des tournois différents, et on se mélange pas. Certains considèrent que CoD c'est pas de l'esport, alors Clash Royale.. :D
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Alors là j'aimerais bien connaître les noms parce que des "topmonde" qui n'ont pas lâché 1€ je n'y crois pas du tout.
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
Et autre chose par rapport au Random: que LoL aie des crits, au vu du nombre d'auto attaque en une partie, ça n'as plus grand chose a voir avec la chance (on appelle ça la loi des grands nombre, et c'est une vraie loi mathématique si des gens se demandent), meme si il est vrai qu'un crit au bon momment peu changer pas mal de chose. Mais sur HS, si il est vrai qu'un tres bon joueur aura plus de chance de gagner qu'un joueur moyen, ça ne signifie pas qu'il est assuré de gagner toutes ses parties (sur un Bo3 ou Bo5, la chance impacte encore énormément). Et c'est encore plus vrai si les deux joueurs ont un niveau proche. c'est ça qui me bloque lorsqu'on me dit que HS est un jeu E-sport, pas l'aspect technique. Simplement, si le meilleur des deux joueurs n'est pas forcément celui qui a remporté la partie (ou le Bo5), on peut vraiment parler de compétition?
Les jeux de cartes dans l'E-sport ne sont l'équivalent que d'un jeu cartes dans la réalité. Un bon joueur de pétanque ou de golf gagnera toujours face a moins fort que lui. Sur un (tres gros) coup de chance, tu peut vaincre le meilleur joueur du monde de Poker (un tapis qui tourne mal par exemple). Et c'est un peu pareil pour HS. Ou CR, du moin de ce qu les gens en disent.
Et même si je ne suis pas fan, OUI, CoD est un jeu E-Sport, puisqu'il s'agit bien d'un jeu compétitif... Comme 99% des FPS... ou du VS fighting d'ailleurs
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
"- Le côté P2W : Clairement tu ne peux en aucun cas te mesurer au plus grand sans avoir débourser une tunes, le jeu n'est donc pas ouvert complètement ce qui ferme la possibilité d'un joueur lambda qui pourrait être bon mais qui ne peut s'offrir mont et merveille sur ce jeu..."
C'est faux, étant donné qu'en tournoi les cartes sont du même level chez un joueur comme chez l'autre. Pour l'instant le ladder est la seule forme de compétition courante sur CR mais ça devrait changer sous peu.
"- Le côté no-surprise : Alors ici il y a plusieurs points ici : D'une part pas de random digne de se nom, tu as la total visibilité de la carte, ensuite le match peut être plié dès le début avec une paire de 8 cartes qui peut en contrer 8 autres .... l'absence total d'un véritable paramètre random (bon à part pour les cartes mais bon 5 cartes sur 8 sont visible avec bien évidement la 5ème cartes que tu vas piocher) ! "
Mais de quoi tu parles mec ? Les joueurs crachent sur HS car il y a de la RNG et toi tu dis que parce que CR n'a pas de RNG réelle ça ne peut être un jeu esport ? mdlol.
"- Le côté stack à Haut level"
Le coup d'avoir des spells pour contrer quelque chose, ça s'appelle la méta. Personne joue comme ça à HL car tout le monde a au moins un sort de zone pour parer ça, et c'est LOGIQUE. Fin bref ok t'es arène 6 et t'as le même lvl que moi mais ton raisonnement tourne en rond.
Modifié le 17/04/2019 à 14:56
D'ailleurs ça aurait encore plus ca place car en plus de la compétence des joueurs, il faut une synergie d'équipe.
Alors oui des compétitions de CR, il y en aura surement mais pour ma part cela restera des compétitions de jeux vidéos et non des compétitions esport. Certes, la frontière est ténue mais encore une fois comment veux-tu que l'esport soit pris au sérieux par les médias, sponsors, collectivité si tu leur dit que l'esport c'est du CR like.