Dans une interview accordée à Dailyesports, Gumayusi revient sur son départ de T1, qu’il relie à une ambition personnelle plutôt qu’à une rupture. Il raconte ses premiers jours chez Hanwha Life Esports, fixe ses objectifs 2026, et admet que « la 5e manche » de la finale de KeSPA Cup reste en tête.
ENTRE DÉPART DE T1 ET NOUVEAU DÉPART CHEZ HLE
Au moment de résumer son année 2025 chez T1, Gumayusi ne choisit pas une action de jeu, mais une suite d’émotions très nettes, posées en bloc, sans détour : « Le moment où j’ai été le plus heureux, c’est forcément quand on a réussi le three-peat. Le moment le plus dur, je pense que c’est quand j’ai été remplacé pour la première fois en tant que titulaire. Et ce qui m’a rendu triste, c’est quand j’ai quitté l’équipe et que j’ai regardé la vidéo. » Puis il enchaîne sur une phrase qu’il se dirait à lui-même, presque comme une règle de conduite : « Si je devais dire quelque chose au « moi » de l’an prochain, ce serait de ne pas avoir peur des nouveaux défis, de croire que je vais bien le faire, et de bien le faire. »
Sur les raisons de son départ de T1, il verrouille tout de suite le sens. Il ne raconte ni conflit, ni rejet, mais une réflexion de trajectoire personnelle : « Un jour, si l’objectif est de devenir le meilleur joueur du monde, je me suis dit que je ne pourrais pas rester chez T1 pour toujours. Ce n’est pas parce que T1 est une mauvaise équipe, ou pour une raison comme ça. Si je veux construire mon propre parcours, je pense que j’avais ce genre d’idée depuis longtemps, et cette fois j’ai eu l’impression que c’était le bon moment. » Il présente un choix d’ambition et de calendrier, pas un règlement de comptes.
Objectifs 2026, intégration et le spectre de la finale de la KeSPA Cup
La projection 2026, elle, est encore plus cadrée. Il dit que l’objectif « simple » reste de gagner, mais il donne ensuite des jalons précis : « Mon objectif, dit simplement, c’est de gagner. Si je dois être plus concret, je pense au minimum à une qualification au MSI, à une sélection pour les Asian Games, et à une finale des Worlds. Pour tout le reste, évidemment, j’ai envie de tout gagner. » Il ajoute ensuite une auto-évaluation sur un ton un peu particulier, en assumant la formule : « Si je devais me donner une note maintenant, ça peut paraître sévère, mais je donne 10. »
Concernant son intégration au sein de HLE, Gumayusi insiste d’abord sur le relationnel et la manière dont il a été accueilli, notamment par Zeka : « J’ai accumulé beaucoup de confiance, et Zeka m’a tellement bien traité et a tellement pris soin de moi que j’ai vraiment eu l’impression que ce qu’il avait dit en interview n’était pas juste des mots. » Il explique aussi que le lien ne s’est pas construit dans l’euphorie artificielle d’un premier contact, mais dans quelque chose de déjà naturel : « Même avant de rejoindre l’équipe, je les avais déjà vus une fois, donc plutôt que d’être « trop content de vous voir », j’ai réagi comme si j’étais déjà là depuis le début. »
Sur Kanavi, il dit avoir été surpris, et donne une raison simple : « Kanavi m’a semblé un peu différent. Il y a une raison : je n’avais quasiment aucune information. Et finalement, il est plus lumineux et plus drôle que je ne le pensais. » En revanche, quand il parle de son duo avec Delight, il ne cherche pas à embellir l’état actuel : « Avec Delight, on n’a pratiquement rien construit, donc pour l’instant c’est zéro. » Il précise aussi que changer d’équipe implique de redéfinir sa place : « À force de jouer longtemps chez T1, je pense que mon rôle, en jeu et hors jeu, était déjà fixé d’une certaine manière. Ici, je pense qu’il y a des choses qui doivent changer, et mon but est de trouver la bonne place, et de bien remplir ce rôle. »
La discussion glisse ensuite vers des éléments plus légers, mais qui racontent une routine : l’entraînement, les repas, les livres, la gestion de la condition. Il résume l’activité physique avec une formule très imagée : « Je pense que le sport est une sorte de taxe de la vie : quelque chose qu’on doit toujours payer. Donc j’en fais petit à petit. » Puis il pose une « leçon » liée au jeu, en restant sur des bases très concrètes : « Si c’est une prise de conscience liée au jeu, c’est de ne pas s’acharner et de bien gérer sa condition. Et s’il y a un « truc » pour la condition : bien manger, bien dormir, bien se reposer. »
Enfin, la fin d’interview revient à deux choses : les fans, et le dernier match qui reste en tête. Il rappelle qu’il plaisantait déjà chez T1 en posant la même question, et que la réponse du public l’a marqué : « Même quand j’étais à T1, je plaisantais souvent en demandant : " si je vais dans une autre équipe, ou peu importe ce que je deviens, vous continuerez à me soutenir ? " J’ai l’impression que beaucoup de fans ont tenu cette promesse, donc je suis vraiment reconnaissant. Et j’ai envie de vous montrer beaucoup de bonnes choses pour pouvoir vous le rendre. »
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Et quand on lui demande ce qui lui reste le plus en mémoire, il admet qu’il ne peut pas tout réciter match par match, mais que le plus récent s’impose forcément, avec une phrase très dure sur la fin de KeSPA Cup : « Comme j’ai joué énormément de matchs, je ne me souviens pas de chaque match un par un. Mais le plus récent me reste en tête. La 5e manche de la finale de KeSPA Cup d’hier… on a perdu d’une manière trop terrible, donc je m’en souviens très bien. »