T1 remporte la grande finale des Worlds 2025 de League of Legends à Chengdu, au terme d’un Bo5 intense conclu sur le score de 3-2 face à KT Rolster. Le seed 4 de la LCK décroche son sixième titre mondial, son troisième d’affilée, au terme d’une finale 100 % coréenne d’une densité rare.
Une finale sous le signe de l’histoire
L’édition 2025 des Worlds s’est jouée sur fond de suprématie LCK. Après un parcours disputé à Pékin, Shanghai et Chengdu, la Chine a accueilli une finale entièrement coréenne : T1 (seed 4), double tenant du titre, contre KT Rolster (seed 3), qui disputait sa première finale mondiale. Les deux équipes arrivaient en pleine confiance. T1, en quête d’un sixième sacre, avait alterné entre maîtrise et résistance : un Swiss Stage terminé à 3-2, un quart de finale renversé 3-2 contre Anyone’s Legend, puis un succès net 3-0 face à Top Esports en demi-finale. KT Rolster, plus constant, n’avait concédé qu’une seule manche avant cette finale : 3-0 en Swiss Stage, 3-0 contre CTBC Flying Oyster, et une victoire convaincante 3-1 contre Gen.G pour valider son ticket.
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Cette affiche, longtemps fantasmée, offrait un duel de générations et de styles : la stabilité d’un géant expérimenté face à la rigueur analytique d’un challenger en pleine ascension. Le tout dans un cadre monumental, devant plus de 15 000 spectateurs réunis dans une salle comble à Chengdu, après une cérémonie d’ouverture orchestrée par Anyma et Riot Games pour célébrer les quinze ans de LoL Esports.
Le réveil progressif de T1 après un début difficile
La première manche s’ouvre sur un léger avantage pour KT Rolster, plus incisif dans les premières rotations. Les dix premières minutes donnent le ton : KT contrôle la carte, sécurise les deux premiers dragons et mène de 2k golds, profitant d’une meilleure pression sur les lanes et d’un plan de jeu bien exécuté. T1 paraît encore en rodage, notamment dans les escarmouches où la coordination fait défaut. Mais la dynamique bascule brutalement à la 18ᵉ minute. Sur la contestation du troisième dragon, T1 trouve un teamfight parfait : un positionnement plus discipliné, une lecture d’engagement claire et une percée décisive de Doran sur Ambessa, qui traverse la ligne adverse et ouvre la voie à un ace net. Cette séquence marque le véritable tournant de la partie.
Dès lors, la mécanique T1 se met en marche. À la 21ᵉ minute, un long bras de fer autour de l’Athakan tourne à nouveau en faveur de Faker et ses coéquipiers, qui consolident leur avance par une meilleure gestion de la vision et des timings d’objectif. À la 28ᵉ minute, le premier Nashor est capturé, creusant un écart de 5k golds. T1 choisit alors de ne pas précipiter la fin de partie, préférant verrouiller la carte et étouffer son adversaire. Le deuxième Baron, à la 35ᵉ minute, scelle le sort de la manche : T1 remporte un dernier teamfight décisif et conclut méthodiquement. Après un départ lent, le double champion en titre ouvre la série grâce à une remontée tactique exemplaire, portée par Doran et un Keria décisif sur Poppy.
KT ajuste et trouve la réponse
Le deuxième affrontement reprend sur des bases similaires, mais KT ajuste ses placements et accélère dès les premières minutes. Les rotations de Cuzz sont mieux synchronisées, et les lanes de KT dominent l’échange. À dix minutes, KT possède déjà 2k golds d’avance, tandis que T1 tente de compenser par deux dragons consécutifs. La 18ᵉ minute relance le suspense : un combat tendu éclate au milieu de la rivière. Bdd, particulièrement inspiré sur Mel, parvient à décrocher un triple kill, mais la botlane Gumayusi / Keria contre-attaque dans la foulée et sauve les meubles pour T1. Cette égalité précaire ne dure pas. Quelques minutes plus tard, KT engage un nouveau combat mieux préparé, remporte un ace net, et s’ouvre la voie du premier Nashor.
Dès lors, KT s’installe. L’équipe impose un rythme constant, exploite la portée de sa composition et verrouille les zones neutres. T1, souvent acculé dans son propre territoire, peine à créer l’espace nécessaire pour ses carries. Après la demi-heure, KT mène de 3k golds et compte trois dragons en poche. La fin de partie se joue sur un enchaînement de deux teamfights parfaitement orchestrés : le premier ouvre la base, le second achève la manche. T1 s’incline à la 40ᵉ minute. KT égalise à 1-1 et prouve qu’elle peut rivaliser sur tous les plans, agressivité, contrôle de carte et exécution collective.
KT prend les devants, Cuzz impérial
La troisième manche démarre sur un rythme moins tranché, mais KT continue de dicter le tempo. Les deux équipes se tiennent dans un mouchoir de poche jusqu’à la 15ᵉ minute, mais KT sécurise à nouveau deux dragons d’avance. Les escarmouches s’intensifient ensuite autour des objectifs. T1 parvient à rester au contact, mais son plan de jeu s’essouffle face à une composition de KT plus robuste dans les longs combats. Le Dr. Mundo de Cuzz devient progressivement un mur infranchissable : il encaisse tout, tout en offrant des ouvertures à ses carries.
Le point de bascule intervient à la 27ᵉ minute. Lors d’un combat autour du Nashor, KT exécute parfaitement sa rotation et nettoie l’équipe adverse avant de sécuriser l’objectif. L’écart de golds se creuse rapidement, atteignant plus de 6k unités. Les vingt minutes suivantes ne sont qu’une démonstration de contrôle : KT verrouille chaque vague, prend les inhibiteurs et force T1 à se replier. Un ultime teamfight à la 38ᵉ minute achève les espoirs du champion en titre. Cuzz termine la partie avec des statistiques impressionnantes : 7/0/11, 78 % de participation aux kills et le meilleur total de dégâts de son équipe. KT mène 2-1, à une manche du titre mondial.
La réaction d’orgueil de T1 digne d'un champion
Face à l’élimination, T1 montre un tout autre visage. Le début de partie est équilibré, mais la structure coréenne retrouve sa rigueur dans le jeu de cartes et la gestion de la vision. Les deux premiers dragons sont capturés par T1, qui installe un léger contrôle sur la carte. La tension monte à la 23ᵉ minute : la bataille pour le quatrième dragon, synonyme de soul, devient le moment charnière. T1 l’emporte au terme d’un affrontement prolongé, grâce à une meilleure lecture des timings et une exécution collective propre.
À partir de là, tout s’enchaîne : T1 prend 5k golds d’avance, capture le Nashor à la 28ᵉ minute et met en place un siège méthodique sur les trois lanes. KT tente de réagir, notamment sur un engage de Bdd sur Cassiopeia, mais T1 reste compact. Le dernier combat, initié au centre de la carte, tourne à l’avantage du champion sortant. Gumayusi y signe un quadrakill éclatant, qui scelle la partie et relance totalement la série. À 2-2, la tension atteint son paroxysme. Tout se jouera sur la cinquième et dernière manche.
T1 conclut sa dynastie
La manche décisive débute après le Silver Scrapes. Les deux équipes avancent prudemment, conscientes de l’enjeu. Cette fois, T1 prend l’initiative dès les premières minutes : Doran domine sa lane, Oner contrôle la jungle, et le collectif s’installe dans un schéma plus fluide. À la 10ᵉ minute, T1 mène légèrement en or, même si KT sécurise le premier dragon. Le premier vrai tournant survient à la 18ᵉ minute : KT, mieux positionnée autour du troisième dragon, punit une mauvaise approche de T1. Bdd récupère deux shutdowns importants, réduisant l’écart à néant. Mais T1 ne flanche pas. Quatre minutes plus tard, à la 22ᵉ minute, l’équipe surprend KT sur l’Athakan, sécurise l’objectif, puis se retourne immédiatement pour remporter un teamfight en deux temps. C’est l’action décisive du match. T1 capitalise : deuxième dragon, contrôle total de la vision et premières ouvertures sur la base adverse.
À la 28ᵉ minute, T1 gagne un nouveau combat près du Nashor et consolide une avance de 10k golds. L’écart devient irrattrapable. Le siège s’installe, méthodique, précis, sans laisser d’espace à la contre-attaque. La 35ᵉ minute scelle le sort du match : T1 capture la soul, sécurise un deuxième Nashor, et à la 38ᵉ minute, lance l’assaut final. Un dernier teamfight parfaitement exécuté clôt la rencontre. T1 s’impose 3-2 et conserve sa couronne mondiale.
Une dynastie intacte et un 3-peat historique
Avec cette victoire, T1 signe un triplé mondial historique (2023, 2024, 2025) et devient la première équipe de l’histoire de League of Legends à enchaîner trois sacres consécutifs. Ce titre porte également Faker à un total de six championnats du monde, prolongeant une longévité sans équivalent : treize ans de carrière, quatre finales consécutives, et toujours une influence centrale dans le jeu collectif. Pour Doran, c’est un premier sacre, et un symbole fort : il devient le premier joueur de l’histoire à battre une ancienne équipe en finale d'un championnat du monde. Gumayusi, désigné MVP de la finale, a été le moteur offensif du succès : 9/2/5 sur Kalista (Game 4), 7/1/8 sur Miss Fortune (Game 5), et un sens du timing irréprochable dans les fights décisifs.
Du côté de KT Rolster, la défaite laisse un goût amer, mais la progression est nette. Après une saison régulière aboutie en LCK et un parcours mondial sans faille jusqu’à la finale, l’équipe a confirmé sa montée en puissance. Elle repart avec l’expérience d’un Bo5 complet face à la meilleure équipe du monde, une base solide pour viser plus haut dès 2026. Pour T1, ce sixième sacre vient sceller un cycle d’excellence qui dure depuis plus d’une décennie. À travers les renouvellements d’effectif, la structure a conservé la même rigueur stratégique et la même exigence collective. Treize ans après son premier titre, Faker reste le fil conducteur d’une dynastie qui continue d’écrire l’histoire du jeu.
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