En s’imposant 3-0 contre Top Esports, T1 a validé son ticket pour une quatrième finale mondiale consécutive, un record dans l’histoire de League of Legends. Au terme d’une demi-finale maîtrisée, Oner s’est confié sur la stratégie mise en place contre TES, l’adaptation au méta actuel, et le sentiment de revenir une nouvelle fois sur la plus grande scène du monde.

Une année de doutes, conclue par une confirmation

Avant même de parler de stratégie, Oner reconnaît que cette qualification a une valeur particulière pour lui et pour toute l’équipe. « Cette année, j’ai eu beaucoup d’inquiétudes. Honnêtement, je doutais qu’on puisse aller aussi loin. Alors maintenant qu’on est en finale, je me rends compte à quel point on a bien travaillé. » Pour le jungler, cette victoire est d’abord une validation du travail accompli, dans une saison où les doutes avaient été nombreux.

Face à Top Esports, T1 a livré une prestation quasi parfaite. Le plan de jeu, centré sur la neutralisation de Kanavi, a été exécuté à la perfection. « TES est une équipe qui joue beaucoup autour de son jungler. On savait que si on bloquait cet aspect, on aurait l’avantage en mid et late game. Kanavi aime les débuts de partie agressifs, comme les contre-jungles au niveau 3, donc on a voulu composer une draft capable de tenir sans pour autant céder complètement le contrôle. On a cherché un équilibre entre early pressure et scaling. »

Une lecture parfaite du plan adverse

La préparation minutieuse du staff a porté ses fruits dès les premières minutes du match. « Dès la première partie, on savait qu’il tenterait d’envahir notre jungle depuis le côté rouge. Mais en réalité, ce chemin était trop risqué. J’avais posé une ward sur son red buff, ce qui m’a permis non seulement de le repérer, mais aussi de lui voler le buff. À partir de là, tout s’est déroulé selon notre plan. » Le jungler s’est ensuite distingué en game 3 sur Pantheon, un choix rare mais redoutablement efficace. « La Qiyana adverse a pris un kill très tôt, mais derrière, on a gagné les trades en top et en botlane, ce qui a rééquilibré la partie. Même avec un kill d’avance, Qiyana ne peut pas vraiment exploser un Pantheon en un seul combo. On savait qu’on avait la main. »

Le joueur reconnaît que le tournoi se déroule dans un environnement en constante évolution. « Le jeu tourne de plus en plus autour du bas de la carte. Les équipes qui gèrent bien le tempo du dragon ont souvent un gros avantage. À ce niveau, KT a été la meilleure équipe de la LCK, et c’est ce qui la rend si dangereuse aujourd’hui. T1 a bien intégré cette tendance, on en a beaucoup discuté, et on a cherché à orienter notre style dans cette direction. » Cette évolution a poussé T1 à revoir sa lecture des parties. « Dans ce méta, il faut savoir quand accélérer et quand ralentir. On a appris à faire les deux, et c’est ce qui nous rend forts. »

Des leçons tirées du quart de finale

Le joueur revient aussi sur la série plus tendue contre Anyone’s Legend. « Après ce match, on a beaucoup parlé des swaps de lane et de la manière d’aborder les teamfights. Aujourd’hui, tout se joue sur la zone où le combat éclate. On a insisté sur ce point. » Oner sourit en évoquant le fameux pick Mundo du cinquième match. « Pour être honnête, c’était la première fois que je le jouais. On l’a choisi pour ne pas avoir de regrets, parce qu’on pensait que ça pouvait fonctionner. J’ai même lu la description des sorts pendant la draft et demandé au coach quels items prendre. Avec le recul, on s’est dit qu’il faudrait travailler le champion sérieusement. »

À la question de savoir ce qui rend T1 si redoutable sur la scène mondiale, Oner marque une pause avant de répondre. « C’est difficile à expliquer. AU Worlds, on est dans une situation où on peut se concentrer uniquement sur le jeu. C’est le tournoi le plus prestigieux, donc on y met toute notre énergie. Quand tout le monde est sur la même longueur d’onde, notre niveau de jeu s’élève naturellement. » Cette alchimie, selon lui, explique pourquoi T1 parvient chaque année à se sublimer sous la pression. « Il y a une forme de confiance mutuelle qui se crée ici, et ça se ressent dans la façon dont on joue. »

Une finale 100 % coréenne en ligne de mire

Le 9 novembre à Chengdu, T1 affrontera KT Rolster pour un nouveau titre mondial. « KT est une excellente équipe, et nous aussi. Je pense que les chances sont de 50/50. Ce qui fera la différence, ce sera la condition du jour. Avoir une bonne routine avant le match, c’est ce qui comptera le plus. » Il s’attend à un affrontement particulièrement stratégique. « KT joue beaucoup autour de Bdd, en contrôlant le rythme des dragons et la priorité sur la botlane. Mais nous comprenons très bien ce style. Si on parvient à imposer nos teamfights, je pense qu’on peut l’emporter. »

Pour la quatrième année consécutive, Oner et T1 atteignent la finale des Worlds. Le jungler garde la tête froide avant ce nouveau défi. « Peu importe le résultat, je veux qu’on montre notre meilleur visage et qu’on n’ait aucun regret. Bien sûr, je veux absolument gagner. Les fans attendent beaucoup de nous, et on veut leur offrir une grande finale, à la hauteur de leurs attentes. » T1 disputera la grande finale des Worlds 2025 le 9 novembre à Chengdu face à KT Rolster.