À la veille de son entrée au MSI 2025, Álvaro, support de Movistar KOI, évoque un groupe transformé depuis les Worlds. Plus confiant, mieux préparé et conscient du niveau international, le joueur espagnol aborde le tournoi avec ambition, sans pour autant faire de promesses vaines.

Une équipe métamorphosée depuis les Worlds

En octobre dernier, Movistar KOI n’avait pas existé aux Worlds. Un écart de niveau trop grand, une préparation insuffisante, un tournoi vite refermé. Pour Álvaro, le contraste avec cette nouvelle campagne est net : « À l’époque, on n’était pas prêts. Honnêtement, la différence entre nous et les meilleures équipes était énorme. » Aujourd’hui, le support espagnol a un tout autre ressenti. « Cette fois, on est bien plus préparés. On a scrim contre les meilleures équipes, on comprend mieux ce qu’il faut faire, et surtout, on a une vraie structure de jeu. » Il ne parle pas d’euphorie ou de miracle, mais de progrès mesurables, construits depuis plusieurs mois.

L’arrivée de Jojopyun a contribué à cette évolution. Álvaro insiste sur l’impact qu’il a eu, au-delà de ses mécaniques individuelles : « Jojopyun a changé notre manière de jouer les sides. Il apporte de l’agressivité, mais aussi beaucoup de structure. Il comprend très bien comment tempo les fights, comment gérer la map. » Movistar KOI a évolué vers un style plus cohérent, plus stable. « L’an dernier, on avait tendance à être soit trop passifs, soit à forcer n’importe comment. Maintenant, on sait à quel moment accélérer. » Álvaro reste lucide sur les limites actuelles, mais croit au potentiel collectif : « On n’a pas forcément les meilleurs joueurs lane par lane, mais on joue bien ensemble. »

Le collectif comme force… quand la confiance est là

Movistar KOI, selon Álvaro, est une équipe qui se transforme quand elle prend confiance. « Quand on prend le momentum, on devient l’une des équipes les plus dangereuses du tournoi. » Il décrit un cinq capable d’emballer une partie, de casser le rythme, de jouer sur des timings peu lisibles. Mais tout repose sur la dynamique : « On joue beaucoup avec les émotions. Si on commence bien, si on sent qu’on peut les bousculer, ça peut aller très vite. » À l’inverse, il reconnaît que MKOI peut perdre pied si elle subit le tempo adverse : « Il faudra tenir les earlys. »

Interrogé sur le niveau du tournoi, Álvaro ne cherche pas à se mentir. « La Chine, c’est autre chose. Ils ont une capacité à créer du jeu à tous les niveaux, tout le temps. C’est impressionnant. » Il suit les scrims, observe les dynamiques, et sait que l’écart n’est pas comblé. Mais il pense que les équipes européennes ont une carte à jouer : « G2 a montré qu’on pouvait tenir sur un BO. Nous aussi, on veut créer cette surprise. » Sur le format, il se montre positif : « Le double élimination, c’est bien. Ça permet de prendre un peu de rythme. Et ça donne aussi une vraie deuxième chance. C’est bien pour des équipes comme nous. »

Un cadre familier, mais une pression différente

Le tournoi se joue à Toronto, pas si loin de ses habitudes. Mais pour Álvaro, ce contexte n’est ni un poids, ni un avantage net. « C’est cool, parce que tout est plus simple. Moins de décalage horaire, une ambiance un peu plus détendue. Mais au final, dès que tu es sur scène, tu penses plus à ce que tu as à faire qu’à ce qu’il y a autour. » Il évoque quelques moments de détente, « on a trouvé un resto coréen sympa, on y va tout le temps », mais sans s’étendre. Ce qu’il veut maintenant, c’est que MKOI prouve qu’elle a sa place ici. « On ne vient pas juste participer. On veut vraiment voir jusqu’où on peut aller. »

Comme son midlaner, Álvaro a des noms en tête : « Jouer contre les joueurs de la LPL ou de la LCK, c’est toujours un objectif. Tu veux voir si tu peux tenir face à ces équipes-là. » Il ne cite pas de nom précis, mais l’intention est claire : Movistar KOI ne vient pas jouer les figurants. Pas de grande promesse dans sa conclusion, mais une volonté nette. « Je pense que cette fois, on a les outils pour bien jouer. Reste à le prouver. »