Alors que la phase 3 de la PUBG Europe League commence dans moins d'un mois, Benjamin Lartigue, alias mOnKeY, désormais joueur chez Reciprocity, a répondu aux questions de la rédaction.

Salut mOnKeY, et merci d’avoir accepté cette interview ! Je te laisse te présenter pour les quelques-uns qui ne te connaissent pas.
Je m’appelle Benjamin Lartigue, alias mOnKeY. Je suis joueur professionnel sur PUBG depuis un peu plus de deux ans. J’ai fait partie d’*aAa*, puis de Vitality suite à quelques performances, et là, depuis quelques jours, je suis chez Reciprocity.


©PEL Esports

Tu es arrivé chez Vitality pour la saison 2018, après avoir gagné les IEM Oakland avec *aAa*. Comment s’est passée la période pré-PEL ?
Juste avant de rejoindre Vita, on a gagné Oakland. On a eu plusieurs offres et on a choisi celle de Vita. Comme sur pas mal de jeux, on a fait des ligues, des tournois à droite à gauche, des LANs, du coup on était assez préparés. Ce qui s’est passé, malheureusement, c’est que la PEL a commencé en retard. Je crois qu’il y a eu deux ou trois mois de retard, sauf que nous, on s’était préparés bien en avance. On avait même un mois d’avance sur ces deux ou trois mois de retard, on était déjà à la gaming house à Berlin. Et du coup, on a eu trois mois de préparation à Berlin. Et on était plutôt prêts au début de la PEL.

Vitality avait obtenu son ticket pour la phase 1. Cette dernière avait bien démarré pour Vita mais s’est mal finie. Pourquoi selon toi ?
On s’est très bien préparés, on a fait deux très bonnes premières semaines, mais ensuite, les autres équipes ont commencé à s’adapter, à s’améliorer. Nous, on a eu un certain manque de réactivité par rapport à ça. On s’est un peu trop reposés sur nos lauriers.

Avant la phase 2, Vita annonce ta mise sur le banc et ton remplacement par Krama. Tu t’y attendais ?
Je savais depuis pas mal de temps que Krama allait venir. Déjà, à l’avance, on le savait. Mais je t’avoue que sur le moment, je ne m’y attendais pas du tout. J’ai eu quelques conversations à droite à gauche et j’ai compris après le pourquoi du comment. Mais c’est vrai que sur le moment, vu comment ça a été annoncé, c’est arrivé super rapidement et moi j’étais en mode : « Ah OK ! » Et sur le moment, c’est vrai que je l’ai mal pris. Mais comme n’importe quoi, si on te dit que tu es viré de quelque part, dans un taff, bon, tu vas pas sourire. Du coup, sur le moment, j’étais pas content, j’ai cherché à comprendre, j’ai compris… Et comme on dit, on apprend de nos erreurs, quoi. J’ai appris, on va dire.


Pour Vitality, la PEL a été assez tragique (©PEL Esports)

D’ailleurs, dans son twittlonger, Krama a dit qu’il était déjà censé jouer chez Vita pour la phase 1 mais que ça s’était mal goupillé, il y a eu des histoires avec Pittsburgh Knights si j’ai bien compris.
Il y a eu des problèmes entre les structures.

Tu devais déjà être sur le banc de touche ou il était censé remplacer Jazza, ou Nasus ?
Nasus, parce qu’on avait plusieurs choix de joueurs, au tout début. Krama était notre priorité et on avait deux trois noms qui ressortaient derrière, dont Nasus faisait partie. Et du coup, suite aux problèmes qu’on a eus avec les Knights, on n’a pas pu prendre Krama et on a pris notre second choix, qui était Nasus, à la base.

Et justement, on arrive à la fin de la phase 2, qui s’est très mal passée pour Vita. La structure a annoncé son retrait de la scène PUBG. En Amérique du Nord, c’est Cloud9 qui a remercié toute son équipe. Penses-tu qu’il y a un manque d’attrait sur la scène PUBG pour les gros tags ?
Oui. Totalement. Le souci qu’il y a dans PUBG, et ça tourne énormément en ce moment, c’est qu’il y a un manque de suivi du jeu, de pub… Le jeu ne profite pas de la perle qu’il est. Parce qu’il faut le dire, PUBG, c’est une perle, il a des millions et des millions de joueurs, mais il n’a fait que de chuter parce qu’en fin de compte, ils ont un problème marketing par rapport au jeu qui fait que les structures ne sont pas assez intéressées. Il n’y a pas assez de pub, pas assez de viewers. Le viewership ne fait que descendre, il est moyen, si je puis dire, il est pas ouf, alors qu’il pourrait être bien mieux. Et il pourrait être bien mieux s’ils faisaient toutes ces choses-là, comme CS:GO par exemple, où tu as une grosse page esport, dédiée à ça. Sur PUBG, t’as un petit carré qui dit « Tiens, t’as la Nations Cup ». Non, c’est non, ça marche pas comme ça. Il y a plein de petits détails qui font que le jeu manque quelque chose par rapport à l’esport, et je pense que les structures commencent juste à se lasser de ça, en fait.

Tu as été annoncé chez Reciprocity, aux côtés de ton ancien coéquipier Shiv. Comment s’est passé le recrutement ?
Ça s’est fait un peu naturellement. C’est à dire que j’étais bench, je savais à peu près comment ma situation allait avancer, et Vitality m'a dit : « Bon, bah, tu peux commencer à chercher. Si t’as quelque chose, hésite pas. » Du coup j’ai commencé à aller voir un peu à droite à gauche. Je vois un peu les résultats personnels des joueurs dans chaque équipe. Je me dis quelle équipe peut potentiellement changer de joueur. Et du coup, je suis allé naturellement vers Reciprocity. J’ai commencé un peu à papoter, à la fin de la PEL, à la fin des relégations. Reciprocity a fini premier, je fais « Ouais les gars, y a un changement ? » Ils me font « Oui ». Et du coup je leur fais « Ouais, je suis dispo ». Et voilà. Et du coup ça s’est fait de fil en aiguille, on a papoté, on a eu des conversations, il y a eu des tests de la part de Reciprocity, plusieurs joueurs, et j’ai fait partie des deux joueurs qui ont été retenus.


L'arrivée de mOnKeY avec udyRR au sein du #RECpack a fait grand bruit (source : Reciprocity sur Twitter)

Avec toi, c’est aussi udyRR de G2 qui fait son arrivée. Votre roster semble assez prometteur, qu’en penses-tu ?
Bah sinon je serais pas dedans (rires). Non, ce que je veux dire, c’est que dans l’idée, ça paraît presque logique. Chacun a son rôle qui lui est prédéfini, et ça colle bien ensemble. Scoom, l’IGL, moi et Shiv en fraggers, et udyRR qui est flexible, je pense. Parce que ce qu’on souhaite aussi pour udyRR, c’est qu’il soit un peu plus libre par rapport à chez G2. Je pense qu’avec G2, il a été très couvé. En fin de compte, Braexco et Itzz_ChrizZ, c’était vraiment au-dessus. On sentait qu’ils étaient vraiment beaucoup plus agressifs, et c’est pour ça qu’on aimerait bien qu’udyRR s’ouvre un peu plus. Donc on va dire qu’il est flexible, c’est à dire qu’il pourrait être co-IGL comme il pourrait être fragger comme il pourrait être derrière, devant, etc. Je pense que c’est un peu ça, l’idée de son rôle, et du rôle des autres.

Je suppose donc que vos objectifs pour la phase 3 sont assez élevés. Tu peux m’en dire plus ?
Top 6. Minimum. Parce que le top 6 se qualifie au championnat du monde (PUBG Global Championship, ndlr). C’est clair et net.

Je pensais que c’était top 4, mais du coup c’est top 6 pour se qualifier ?
Oui, c’est top 6, et du coup, il y a de la place. Il y a des équipes qui sont très, très solides, comme les FaZe, les Liquid, les Na’Vi… Les G2, maintenant, c’est un point d’interrogation, vu qu’ils ont recruté deux nouveaux joueurs et que je ne sais pas du tout ce que va donner la nouvelle line-up car on les a très peu vus sur la scène. Il y en a un que je connais, un que je ne connais pas, pour te donner un ordre d’idée. Et ils se retrouvent en PEL, c’est un peu… C’est un peu un point d’interrogation, quoi. On va voir ce que ça va donner. C’est vrai que du coup, il y a vraiment un top 3 qui se dégage : FaZe, Liquid et Na’Vi. Et derrière, on a trois places qui se dégagent pour nous. Il faut réussir à taper entre top 4 et 6, je pense. Le top 3 va être difficile à chopper parce qu’ils sont très solides et jouent maintenant depuis un bon bout de temps ensemble. Mais il y a de la place.

C’est la fin de cette interview, merci beaucoup d’y avoir répondu. Un mot pour la communauté ?
Euh… Bonjour (rires). Oh non, il n’y a pas grand-chose à dire hein, suivez la PEL et voilà, tout simplement !