En conférence de presse à Séoul, Faker a détaillé ce qu’il retient du sacre mondial 2025, conclu par un troisième titre consécutif pour T1. Il a aussi expliqué sa prolongation jusqu’en 2029, évoqué son dernier échange avec Gumayusi, et fixé une ligne claire pour la suite.

Un three-peat assumé, une prolongation longue, et une feuille de route qui ne se limite pas au palmarès

Présent en conférence de presse au LoL Park LCK Arena, Faker a pris le temps de revenir sur deux sujets liés, mais distincts : le titre mondial 2025 et la décision de prolonger avec T1 jusqu’en 2029. Dans ses propos, une idée a servi de fil conducteur. D’un côté, la manière dont T1 a traversé le tournoi sans chercher à résumer l’aventure à un seul résultat. De l’autre, la volonté d’inscrire sa fin de carrière dans une continuité, avec un contrat long, une marge de progression revendiquée, et un rapport au jeu qui reste centré sur l’exigence du quotidien.

Sur le parcours mondial, Faker a d’abord insisté sur la difficulté du chemin et sur la place qu’a pris la gestion du jour J. Il a expliqué que « le parcours n’a pas été simple » et qu’il avait eu le sentiment que « ça dépendait beaucoup de l’état de forme du jour ». Dans ce contexte, il dit avoir volontairement déplacé son attention, en expliquant que « le fait de m’être concentré sur le processus plutôt que sur la victoire ou la défaite a été important », avant d’ajouter que « l’expérience en séries a aussi aidé ».

Dans la même réponse, il a décrit une nuance qui revient souvent chez lui lorsqu’il parle des matchs à élimination directe. Il n’a pas présenté le tournoi comme une course “sans faute”, mais comme une suite de situations à gérer, en expliquant qu’il a abordé les matchs avec l’idée suivante : « plutôt que d’avoir peur de perdre, j’ai essayé de faire de mon mieux, même si on perdait ». Une façon de raconter le Worlds 2025 qui colle à l’image d’une équipe construite pour durer dans les formats longs, où l’adaptation et la stabilité comptent autant que l’exécution brute.

Gumayusi, la dernière discussion et un message resté simple

Faker est ensuite revenu sur Gumayusi, parti à l’intersaison, en racontant un échange final qu’il relie directement au chemin sportif de l’équipe. Il a expliqué que « cette année, on a beaucoup parlé, et tout ce qu’il a fait avait une grande signification », avant d’insister sur l’importance de sa contribution dans la construction des résultats : « dans le processus qui nous a permis d’obtenir de bons résultats, la part d’Iminhyeong a été grande ». Faker a aussi décrit la manière dont il lui a dit les choses, avec une retenue qu’il assume pleinement : « je lui ai dit quelque chose dans l’idée de “tu as vraiment beaucoup travaillé”, et comme je n’exprime pas facilement ce genre de choses, je l’ai formulé comme ça ».

2029, et après : « Je suis curieux moi aussi »

Sur la prolongation, Faker a explicitement refusé de la réduire à un levier financier. Il a expliqué que « ce n’est pas seulement l’aspect financier : ils ont pris soin de beaucoup d’autres choses aussi, et c’est pour ça que j’ai pu continuer à évoluer chez T1 », en ajoutant une nuance logique sur la comparaison avec d’autres structures : « je n’ai pas été dans d’autres équipes donc je ne peux pas vraiment savoir, mais je suis reconnaissant, parce que T1 m’a traité à la hauteur de la réputation de “meilleure équipe” ». Dans la foulée, il a formulé l’objectif associé à ce contrat long, avec une phrase très cadrée : « mon but, c’est de progresser autant que possible ; si je dois prouver quelque chose, je dois me le prouver à moi-même, et je veux progresser sur tous les aspects ».

Interrogé sur l’après-2029, Faker a assumé une part d’inconnu sans chercher à fabriquer un plan de vie. Il a répondu en disant « moi aussi, je suis curieux ; je n’ai pas de plan clair sur la vie après la retraite », tout en rappelant que sa carrière lui a déjà apporté « beaucoup d’expériences » qu’il a trouvées « significatives ». Il a conclu ce passage avec une projection ouverte mais cohérente : « je ne sais pas quel choix je ferai, mais j’ai l’impression que je ferai un choix qui aura du sens ». Et surtout, il a ancré le présent dans une phrase très nette sur la trajectoire immédiate : « le contrat est de 4 ans, et j’ai l’impression que je passerai toute ma carrière professionnelle chez T1 ».

Objectifs, leadership, rivalité : Chovy, les Asian Games, et une motivation redéfinie

Sur ce qu’il vise pendant la durée du contrat, Faker a rappelé que gagner reste une cible, mais qu’il veut aussi juger l’année à l’aune de ce qu’il parvient à exploiter et améliorer. Il a ainsi expliqué qu’« on vise la victoire, mais au-delà du résultat, je veux bien utiliser ce que j’ai ». Il a ensuite distingué deux axes, en disant que « la progression de mon niveau est prioritaire, mais le leadership est aussi important », avant d’ajouter une évaluation simple et directe : « c’est mieux qu’avant, mais ce n’est pas encore suffisant, donc je vais travailler en jeu et en dehors du jeu ».

Sur la question des rivalités, Faker a cité un nom sans détour : « récemment, c’est Chovy ; à chaque fois que je l’affronte c’est intéressant, il a montré un niveau très élevé, et en le voyant jouer, ça a aussi été une source de motivation pour ma progression ». Sur les Asian Games 2026, il a gardé une formulation prudente mais explicite sur l’envie : « si je participe, ce sera significatif ; j’ai toujours envie d’y participer », en rappelant aussi le contexte de l’édition précédente et l’effort collectif qui avait mené au titre.

Interrogé sur ce qu’il dirait à son “lui” de 17 ans, Faker a répondu dans une logique fidèle à sa manière de raconter sa carrière : « je ne pense pas que j’aurais quelque chose à lui dire ; même au début je ne cherchais pas une “bonne réponse” en devenant pro, j’ai appris en vivant les choses telles qu’elles étaient, donc je lui enverrais juste du soutien ». Enfin, sur la longévité et la motivation, il a expliqué avoir changé sa manière de considérer les revers, avec un bloc très fort : « j’ai redéfini la défaite ; au lieu de ressentir surtout de l’amertume, la défaite devient une énergie pour grandir à nouveau. Ça ne veut pas dire que ma passion s’est éteinte : dans ce sens, ma passion est la même qu’au moment de mes débuts ».

Un dernier mot sur les fans, et une responsabilité assumée

Pour conclure, Faker est revenu sur la relation avec le public et ses fans. Il a expliqué que « si je suis devenu une icône, c’est évidemment aussi lié à ma façon d’être, mais surtout à l’immense intérêt des fans ; grâce à ça, j’ai pu m’installer avec une image positive ». Et il a terminé en liant directement cet intérêt à un devoir personnel : « je considère comme une obligation et une responsabilité de continuer à me construire, en pensant au fait de rendre aux fans ce soutien ».