Dans une vidéo récente, Travis Gafford s’en prend à l’organisation du Esports World Cup (EWC), prévu seulement trois jours après le MSI 2025. Le journaliste américain dénonce un événement mal placé, mal pensé, et qui, selon lui, sape la crédibilité même du circuit Riot Games.

Travis Gafford s’agace : « Trois jours après le MSI, c’est n’importe quoi »

Alors que le MSI 2025 commence dans quelques jours, Travis Gafford a publié une vidéo critique à l’égard du tournoi League of Legends de l'EWC, un tournoi indépendant organisé en partenariat avec Riot Games qui commencera dès le 15 juillet, à Riyad. Pour le journaliste américain, la proximité entre les deux événements n’a aucun sens et va à l’encontre des principes que Riot prétend défendre. Pire encore : l’EWC comptera plus d’équipes participantes que le MSI, ce qui, selon lui, décrédibilise totalement la crédibilité du MSI.

Gafford rappelle que Riot a justifié la limitation des scrims streamés en expliquant vouloir « éviter la saturation d’un calendrier déjà bien rempli » et « préserver le caractère spécial des grandes affiches ». Une logique que Travis peut entendre, à la condition qu’elle soit respectée. « Le but, c’est que les grands moments, où l’on soulève des trophées, aient un caractère unique. Donc pourquoi, trois jours après la finale du MSI, on a un tournoi avec quasiment les mêmes équipes qui rejouent entre elles ? », dit-t-il. Le problème n’est pas seulement la proximité des dates. « Le MSI se termine le 12 juillet à Vancouver. L'EWC commence le 15 juillet à Riyad. Juste assez de temps, ou pas, pour que les équipes prennent l’avion », ironise-t-il, en soulignant les difficultés logistiques évidentes pour les formations engagées sur les deux tableaux. « Ça me paraît tellement absurde. »

« Plus d’équipes que le MSI, deux équipes NA… c’est grotesque »

Travis Gafford reconnaît avoir découvert que l’EWC allait accueillir plus d’équipes que le MSI, et même deux formations nord-américaines, alors que la région ne dispose que d’un seul slot pour le MSI. « C’est littéralement en découvrant ça que j’ai décidé de faire cette vidéo », admet-il. « J’étais nauséeux. Je crois que je ne vais même pas regarder l’événement. » Si cette information lui avait échappé, c’est aussi parce qu’il ne suit volontairement pas l'EWC : « Je ne suis pas un grand fan de l’événement. J’évite d’en parler. Mais là, on va faire comme si c’était organisé par n’importe quel autre partenaire, pour rester objectif. »

Cette augmentation du nombre d’équipes pose un vrai problème selon lui, brouillant certains repères. « Qu’est-ce qu’on fait si le vainqueur du MSI, qui vient de gagner le deuxième tournoi le plus important de l’année, perd trois jours plus tard contre une équipe qui n’était même pas qualifiée au MSI ? », interroge-t-il. « Vous imaginez le signal ? Ça délégitimise la victoire du MSI, tout simplement. » Et de poursuivre : « Peut-être que la deuxième équipe NA fera un meilleur tournoi que la première. Peut-être qu’elle sortira des groupes alors que l’autre s’est fait écraser au MSI. Dans ce cas, on dira quoi ? Qu’il aurait fallu deux équipes NA au MSI ? C’est absurde. »


Pacific Coliseum, Vancouver - Canada, lieu où se jouera le MSI 2025

« Vous voulez plus de tournois internationaux ? Très bien, mais pas comme ça »

Travis n’est pas opposé à la multiplication des rendez-vous internationaux. Mais il plaide pour une intégration cohérente, qui respecte le sens des compétitions déjà en place. « Je suis pour plus de tournois où les régions s’affrontent. J’étais content qu’on ait un petit tournoi en début d’année comme le "First Stand". Même modeste, c’était sympa. Mais pas comme ça. Pas trois jours après, avec les mêmes équipes, dans un format équivalent. » Il propose plusieurs alternatives simples : « On aurait pu avoir un tournoi de type Rift Rivals. Ou inviter seulement des équipes qui n’étaient pas au MSI. Ou alors, sélectionner trois équipes par région pour des rivalités. Il y avait plein de formats possibles. Là, on dirait juste qu’on rejoue le MSI, mais version XXL. »

Il voit dans cette décision une démonstration supplémentaire du manque de crédibilité de Riot, notamment dans sa capacité à structurer une scène compétitive cohérente. « Riot explique qu’il faut que les grands matchs restent spéciaux, qu’on limite les événements internationaux pour garder cette saveur. Et trois jours après, on balance un tournoi avec encore plus d’équipes, sans aucun sens. » Il admet que le partenariat saoudien est un facteur décisif. « Je sais, vous allez tous me dire : "C’est pour l’argent." Oui, je sais. Le gouvernement saoudien leur donne probablement beaucoup. Je ne suis pas naïf. Mais le sport en prend un coup. » Et de conclure : « League of Legends est le plus gros esport du monde. Bien sûr que le EWC veut l’avoir. Mais Riot aurait pu dire non. Ou mieux organiser son calendrier. Là, on donne juste l’impression que tout est à vendre, et que plus personne ne se soucie de l’image de ce sport. »