Riot Games envisagerait pour 2026 un tournoi d’ouverture réunissant les dix équipes partenaires du LEC et les deux meilleures équipes ERL, dont Los Ratones grâce à leurs titres EMEA Masters Winter et Spring. Jankos juge l’idée intéressante pour le public, mais estime que le système franchisé en place est à l’origine du malaise.
Un tournoi qui met en lumière les contradictions du système
Sur son stream, Jankos a rappelé la situation et les tensions qu’elle soulève. Riot préparerait un tournoi unique au Winter, distinct des splits classiques, incluant les dix équipes partenaires du LEC et deux représentants issus des ERL. Los Ratones, la formation menée par Caedrel, y serait déjà assurée d’une place grâce à ses deux titres aux EMEA Masters. « Ce sera un tournoi ponctuel. Après ça, Los Ratones retourneront jouer les EMEA Masters. Mais pour ce seul tournoi, ils affronteront les équipes du LEC. »
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Il souligne que l’initiative répond surtout à un objectif de visibilité. « Riot veut Los Ratones en LEC, et c’est logique. Ils font du bon contenu, ils sont drôles, et ils ont une grosse base de fans. Pour les spectateurs, c’est positif. » Mais il reconnaît aussi que cette décision touche à un équilibre fragile. « Si j’étais propriétaire et que j’avais payé vingt millions pour entrer en LEC, je serais salé moi aussi. Les Los Ratones arrivent gratuitement, même si c’est juste pour un tournoi. Je comprends que ça puisse frustrer ceux qui ont investi. »
« Franchiser le LEC était une erreur »
Jankos replace le débat dans une perspective plus large, celle du modèle de ligue fermée adopté depuis 2019. « Pour moi, le franchising était une erreur dès le départ. Ce qui arrive aujourd’hui, c’est juste la conséquence de ce système. Sans franchise, on n’aurait pas ce problème : Los Ratones aurait simplement gagné sa place sur le terrain. »
Il explique que le vrai dysfonctionnement vient de la promesse initiale faite aux équipes lors de leur entrée en ligue. « On leur a vendu un cadre stable, un retour sur investissement, une place garantie. Et maintenant, on les met devant une décision unilatérale qui n’a pas été discutée. Apparemment, les équipes LEC n’étaient pas d’accord, mais Riot le fait quand même. » S’il admet que Riot cherche avant tout à relancer l’intérêt du Winter Split, il estime que la méthode reste contestable. « Imagine, tu paies vingt millions et on te dit que d’autres vont venir jouer gratuitement le même tournoi que toi. Tu perds forcément confiance dans le partenariat. »
Un déséquilibre entre spectacle et équité
Pour le jungler polonais, la situation met surtout en évidence le fossé entre logique sportive et logique d’audience. « Les fans y gagnent, clairement. On va voir Los Ratones affronter des équipes LEC, et ça sera fun à regarder. Mais d’un point de vue structurel, c’est injuste. » Il rejoint en cela Kameto, qui dénonçait déjà la perte de valeur du slot LEC. « Kamet l’a dit lui-même, ce n’est pas contre Los Ratones. C’est le système qui est mauvais. Ce sont juste des conséquences d’un modèle qui crée plus de frustration que d’opportunités. »
Jankos relève enfin un autre point souvent oublié : la difficulté pour les équipes ERL à conserver leur roster entre les Masters et la fin de l’année. « En général, quand tu gagnes les EMEA Masters, tu vends tes meilleurs joueurs. C’est le but du Tier 2, de servir de tremplin vers le haut. Donc le vainqueur de l’été n’aura sûrement plus la même équipe en hiver. »
Entre logique d’audience et perte de confiance
Pour Jankos, le débat dépasse Los Ratones : il symbolise un problème de fond entre Riot et ses partenaires. « Riot veut des viewers, et c’est logique. Mais quand tu brises la confiance des équipes en décidant seul, tu casses la base de ton modèle. » Il conclut sur une note à la fois lucide et fataliste : « Les Los Ratones ne font rien de mal. Ils profitent juste d’une opportunité. Le problème, c’est le système, pas eux. »
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