Malmené par une équipe de CTBC Flying Oyster décomplexée, T1 s’est finalement imposé 3-2 et accède au tour suivant du MSI 2025. En sortie de scène, Faker et Gumayusi sont revenus sur une série plus serrée que prévu, ont rendu hommage à leurs adversaires, et ont déjà dans le viseur leur prochain match face à Bilibili Gaming, dans un remake de la finale des derniers Worlds.
Une série bien plus compliquée que prévu
La rencontre s’annonçait déséquilibrée lors de cette 3e journée du Bracket Stage du MSI 2025. T1, l'une des têtes d’affiche de ce Bracket Stage et champion du monde en titre, faisait face à une formation taïwanaise outsider, CTBC Flying Oyster, censée subir plus qu’imposer. Pourtant, une fois dans la faille, le plan ne s’est pas déroulé comme prévu. CFO a frappé fort dès la première manche, a remporté les deux games suivantes, poussant ainsi la série jusqu’à une cinquième partie sous haute tension. Loin d’un simple échauffement pour Faker et ses compagnons.
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Interrogé sur ce scénario inattendu, Faker n’a pas cherché à dissimuler les difficultés rencontrées : « Le play midlane était crucial. Même si ça ne s’est pas bien passé en early game, on a su revenir avec de meilleures décisions plus tard. C’est ce qui a fait la différence. » Plus que l’exécution, c’est la capacité à rester calme et à réajuster qui a permis à T1 d’éviter la sortie prématurée. Un point que le capitaine coréen semble vouloir souligner. Mais surtout, il rend hommage à l’un des hommes du BO côté CFO : HongQ, le jeune midlaner. « Il a joué encore mieux que ce que je pensais. C’était une série difficile pour moi, mais on a fini par bien jouer ensemble. » Une phrase simple, mais révélatrice. À 29 ans, Faker reconnaît la qualité de l’adversité, même quand elle vient d’un rookie formé loin du LCK. Et ce respect mutuel ajoute une lecture plus profonde à la série.
Un T1 encore en rodage
Pour Gumayusi, la difficulté n’est pas seulement du à l'équipe adverse, elle est aussi interne. T1 entre tout juste dans son tournoi, et cela s’est senti : « C’était notre premier match dans ce tournoi. Il va falloir un peu plus de temps pour s’habituer à la scène et que la confiance monte. » Un constat lucide, qui reflète le début de tournoi souvent poussif de cette équipe, déjà observé lors de précédents MSI ou Worlds. À ce stade, le contenu des parties compte autant que le résultat.
Dans le détail, la botlane de T1 a connu des hauts et des bas. Si Gumayusi a pu retrouver de l’impact sur certaines phases de mid game, il a aussi été malmené à plusieurs reprises. Le duo avec Keria reste redoutable mécaniquement, mais n’a pas encore affiché la régularité attendue à ce niveau. L’adaptation à la méta du tournoi, aux picks inattendus et aux plans de jeu adverses est encore en cours.
Sérieux, relâchement et préparation
En parallèle de l’analyse purement compétitive, Faker a évoqué les conditions de préparation depuis leur arrivée en Amérique du Nord. Sur la question du solo queue local, souvent décriée pour sa qualité, le vétéran adopte une posture détendue mais pragmatique : « Peu importe la file, c’est toujours de l’entraînement. Même si le ping est un peu élevé, c’est utile. Et puis, j’aime bien lire le chat. Les joueurs ici écrivent beaucoup, c’est amusant. »
Gumayusi a profité de l’occasion pour saluer le soutien des fans, qu’ils soient présents dans la salle de Vancouver ou derrière leur écran en Asie : « J’ai entendu que beaucoup de gens se lèvent très tôt en Asie pour nous regarder, et je leur suis vraiment reconnaissant. Merci aussi à ceux qui sont là en personne. On va tout faire pour obtenir le meilleur résultat possible ici au MSI. » Une reconnaissance sincère, qui témoigne aussi de l’importance du contexte international pour les joueurs coréens.
Un choc à venir contre BLG
Prochain rendez-vous : Bilibili Gaming. Un nom qui évoque encore les images de la finale des Worlds 2024, remportée 3-2 par T1, mais où BLG avait su inquiéter les Coréens dans plusieurs phases de jeu. Interrogés sur ce futur duel, les deux joueurs n’ont pas adopté la même posture. Faker, toujours aussi mesuré, reste factuel : « Je ne pensais pas qu’on les rejouerait aussi tôt. J’espère qu’on fera un bon match. Ce ne sera pas aussi difficile qu’aujourd’hui, je pense. » Un commentaire qui sonne presque comme une alerte : si CFO a réussi à les pousser au cinquième match, BLG ne leur fera aucun cadeau.
Gumayusi, plus direct, frappe une ligne nette : « Ils vont revivre leur cauchemar de la finale des Worlds. » Une phrase sèche, sans détour, qui relance immédiatement la tension autour du match. Plus qu’un Bo5, c’est une revanche déguisée, ou une confirmation à venir.