Gen.G s’est imposé 3 à 2 face à T1 en grande finale du MSI 2025. En conférence de presse, les joueurs ont salué la progression de l’équipe, évoqué leur victoire comme une étape vers les Worlds, et partagé une lecture lucide du tournoi et de leur trajectoire.

Une victoire maîtrisée, sans triomphalisme

En battant T1 au terme d’un BO5 disputé, Gen.G s’offre son deuxième titre de champion du MSI 2025 et valide son billet pour les Worlds 2025. Mais en conférence de presse, le ton n’était pas à l’euphorie. Tous les joueurs ont rappelé que le MSI n’était qu’une étape et que l’objectif final restait inchangé.

Chovy, élu MVP de la finale, a évité tout triomphalisme : « Je suis content qu’on ait gagné le titre et qu’on ait battu T1, mais je n’essaie pas de donner trop de sens à ce résultat. Ce qui compte pour moi, ce sont les efforts fournis chaque jour pendant toute la préparation du MSI. Je pense que cette accumulation de travail nous a permis de l’emporter même dans des situations difficiles, et ce vécu nous donne désormais la confiance qu’on peut revenir dans des parties mal engagées à l’avenir ».

La victoire contre T1, leur rival historique, aurait pu avoir une saveur particulière. Ce n’est pas l’avis des Ge.G, qui gardent en tête la défaite des Worlds précédents : « La dernière fois qu’on avait perdu contre eux, c’était au Worlds. On les a battus ici au MSI, mais ce n’est pas pareil. On va continuer à travailler pour gagner aussi au Worlds, et j’espère qu’on pourra prendre notre vraie revanche là-bas. » Duro, lui aussi, a exprimé la même idée : « Je pense qu’il faudra battre T1 au Worlds pour que ce soit une vraie revanche ».

Le regard tourné vers les Worlds

Avec cette victoire, Gen.G est mathématiquement qualifié pour les championnats du monde, à condition de se hisser en playoffs LCK cet été. Interrogés sur les équipes qu’ils aimeraient affronter à ce moment-là, les joueurs ont tous donné une réponse similaire.

Chovy a estimé : « Il n’y a pas vraiment d’équipe que j’ai envie d’affronter. J’espère juste qu’on pourra battre toutes les équipes fortes qu’on croisera et aller jusqu’au bout ». Canyon a complété : « Ce MSI m’a montré que toutes les équipes étaient très très fortes. J’espère qu’on fera une très bonne préparation pour les Worlds, et qu’on pourra tout gagner ». Ruler a déclaré : « Je ne veux affronter personne en particulier, parce que toutes les équipes sont fortes ». Doran a conclu dans le même sens : « Après ce MSI, je me dis aussi que je préférerais ne tomber sur personne ».

Botlane solide, confiance assumée

Gumayusi, après la défaite de T1 en finale du Winner Bracket, avait reconnu en conférence de presse avoir été dominé en lane par Ruler. Ce dernier n’a pas surinterprété le compliment : « En regardant le match d’aujourd’hui, même quand on était en situation défavorable sur la botlane, je pense qu’on a fait mieux que jeu égal. Sur l’ensemble du tournoi, avec Duro, on a montré une botlane compétitive, même en comparaison avec les meilleures du monde ».

Pour Duro, qui participait à son premier tournoi international, la priorité était de rester serein mentalement : « Pour moi, perdre confiance, c’est comme si tout était fini. Donc je pense qu’il faut toujours avoir confiance en soi. Et j’ai pu garder cette mentalité grâce à toutes les personnes autour de moi qui m’ont aidé ». Le choix de Pyke en cinquième manche a surpris, d’autant que Keria, leur adversaire, est réputé pour ce pick. Duro a assumé la prise de risque : « À ce stade, le pool de champions en support était vraiment limitée. On avait presque plus d’options. En discutant avec les coachs, on a décidé d’aller vers Pyke ».

Côté toplane, Kiin s’est permis une évaluation honnête du niveau individuel affiché pendant le tournoi : « Comme on a gagné, je pense que j’ai été le meilleur. Si je dois citer trois autres toplaners sans me compter, je dirais Doran, Flandre et Bin ».

Drafts, patchs et suite du programme

Chovy est également revenu sur certaines décisions stratégiques. Sur le choix du pick mid (Aurora) au lieu du support en game 5, il explique : « On a hésité entre prendre Aurora en premier ou sécuriser un support. Mais comme on n’était pas d’accord à 100 % sur le support à choisir, on a préféré aller chercher un champion mid dont on était sûrs ». Il a aussi livré son analyse de la méta MSI 2025 : « Cette année, la méta reposait beaucoup sur les objectifs neutres et le contrôle de vision. On a travaillé ça, notamment la gestion des sides et les déplacements collectifs pour arriver les premiers sur les objectifs. Je pense que ça a bien marché ».

Sur Twisted Fate, un pick qui a disparu à mesure que le tournoi avançait : « J’ai regardé les stats, et il n’a pas gagné une seule partie. Aujourd’hui, toutes les équipes qui viennent au MSI sont fortes, donc les chiffres ont du sens. Et comme on est dans une méta très orientée teamfights, TF semblait manquer d’impact, donc on a fini par l’écarter ».

Vainqueur de la LPL en 2022, de la LCK en 2023 et désormais du MSI en 2025, Ruler mesure le chemin parcouru. « Gagner dans les deux régions les plus fortes, c’est une expérience précieuse. Quand je repense à tout ça, je suis très heureux ». Il reste toutefois lucide sur la portée de ce titre : « Honnêtement, je ne pense pas que cette victoire au MSI aura une grande influence sur les Worlds. Les patchs changent, la méta évolue. Mais ce qu’on en retire, c’est qu’on a prouvé qu’on pouvait aller jusqu’au bout ».