Comme il est dit plus haut, le jeu prend comme thème bien tristement connu la Seconde Guerre Mondiale. Il oppose donc deux équipes, les forces Alliées contre celles de l’Axe, incarnations respectives des américains luttant contre l’Allemagne nazie. Néanmoins, Enemy Territory se distingue des autres jeux du même concept par ses nombreuses particularités. C’est d’ailleurs de cette façon que le jeu est toujours debout après ces nombreuses années, un peu à l’image de Counter Strike, malgré la rude concurrence à laquelle il fait face.

La première de ces distinctions concerne le format. Il est intitulé « Stopwatch », que l’on pourrait traduire par contre-la-montre. Il n’existe en effet pas de système de « rounds », car selon les cartes, les joueurs réapparaissent quelques secondes après être morts. De cette façon, le rencontre est toujours rythmée, il n’y a aucun temps mort. Vous attendrez au grand maximum 30 secondes avant de pouvoir reprendre le contrôle de votre personnage.
 

Une carte consiste en une série d’objectifs à accomplir par l’équipe qui attaque et qui permettent ainsi d’accéder à l’objectif final. Par exemple, la partie initiale d’une carte sera de détruire une porte qui cache plus loin un document à voler et à ramener. Ainsi, l’équipe adverse aura pour mission de défendre en premier lieu la porte, et enfin faire en sorte de ne pas se faire voler le document. Si ce dernier est volé, il devra être ramené à un endroit précis, le porteur de l’objectif se voyant gratifié d’un joli point d’exclamation vert au dessus de la tête (voir photo). La durée limite d’un niveau peut varier de 10 à 20 minutes. Lorsque le dernier objectif est accompli par les forces alliés, un changement de rôles est effectué. L’équipe 1 passe en défense et l’équipe 2 en attaque. Cette dernière aura pour but de refaire la carte plus rapidement que son opposante si elle veut remporter la manche. Concrêtement, si la première équipe a mis 7 minutes 30 pour ramener le document, la seconde, elle, devra faire la même chose mais en moins de temps. Dans le cas contraire, la victoire revient à l’équipe 1 qui aura su protéger suffisamment longtemps l’objectif, elle mènera alors de 2 à 0. Il peut aussi arriver que les deux adversaires n’arrivent pas à terminer le niveau dans les 15 minutes imparties. Dans ce cas, la manche est nulle, il y a 1-1. Deux cartes par match sont jouées, si chaque équipe gagne une carte, une troisième les départage.

Ne serait-ce pas l’objectif que détient ce joueur allié ?

 

Mais alors me direz-vous, comment accomplir tout ces objectifs ? C’est là qu’intervient le deuxième aspect propre à Enemy Territory, le système de classes. Vous pouvez en effet incarner cinq rôles différents et interdépendants, qui ont chacun leur importance pour pouvoir progresser dans la mission. La première de ces classes est celle des ingénieurs, dont l’équipe est particulièrement tributaire. Ce sont eux qui peuvent détruire grâce à leur dynamite portes, bunkers, barrières ou autre engins prédéfinis par le niveau lorsqu’ils sont du coté qui attaque. En outre, ils sont aussi chargés de construire les obstacles à la progression des adversaires lorsqu’ils sont en position défensive. Enfin, ils peuvent aussi placer des mines, invisibles par l’adversaire, afin de faire un maximum de dégâts.

 

À ce stade du jeu, un problème se pose : comment cet ingénieur peut-il accomplir sereinement sa mission alors que toute une équipe a pour but de l’en empêcher ? C’est là qu’apparaissent les médecins, classe la plus robuste du jeu. Le personnage possède une seringue qui lorsqu’elle est utilisée sur un équipier tombé au combat, permet à ce dernier de reprendre instantanément le duel dans lequel il se trouvait, avec la moitié de ses points de vie. Il faut comprendre qu’un gain de temps considérable est gagné, car l’ingénieur n’as pas à attendre de réapparaître et n’a pas à refaire tout le chemin jusqu’à l’objectif. Bien sûr, vous n’êtes pas tout le temps en état d’être ressuscité. Lorsque vous êtes à terre, l’adversaire doit vous achever définitivement pour peu que ce jeu serait trop facile pour l’équipe qui attaque: on appelle cette action un gib.

Un ingénieur, suivit bien évidemment de son médecin, en train de tuer un défenseur adverse.

 

Il est surtout important que vous compreniez l’aspect technique d’une bonne coopération entre ingénieur et médecin. Ils doivent toujours rester proches pour pouvoir faire en sorte que le premier soit toujours protégé par le second lorsqu’il veut s’occuper des objectifs. Je vous rappelle que seul l’accomplissement total de ces derniers permet de terminer un niveau, vous pouvez augmenter votre nombre de joueurs tués à l’infini, cela ne sert à rien si vous ne faîtes pas l’objectif final.

Enfin, les trois autres classes sont moins importantes à l’accomplissement de la mission, mais facilitent néanmoins la tâche des ingénieurs et médecins. Les soldats utilisent des armes de destruction massive, comme le lance-roquettes à usage limité ou la mitrailleuse mobile. Les Field Ops eux sont là pour réapprovisionner l’équipe en munitions et peuvent invoquer un soutien aérien, sorte de bombardement sur une zone dont il choisira lui-même l’impact. Enfin, les Covert Ops sont les espions du jeu, ils utilisent des armes silencieuses et de longue portée, comme le sniper par exemple, qui est très proche de l’awp de Counter Strike.

 

Maintenant, attardons-nous un peu sur ce qui intéresse tout joueur de jeu de tir, les phases de combat. Ces dernières sont plutôt vives, car Enemy Territory utilise comme moteur graphique celui de Quake III Arena. Les mouvements sont donc légers, et nécessitent un bon contrôle du personnage, sans quoi vous laisserez votre adversaire prendre vite le dessus. Enemy Territory demande de l’adresse et de la concentration. En effet, vous devez être très précis pour pouvoir tuer un adversaire: l’impact de votre balle ira parfaitement où votre viseur est placé. Les tirs dans la tête sont très importants, car votre ennemi est coriace, il lui en faudra trois pour le mettre à terre. Un duel dure donc plusieurs secondes si les deux adversaires bougent suffisamment pour éviter leur balles mutuelles et si les impacts se retrouvent plutôt sur le corps que sur la tête. Les tirs par derrière sont ainsi moins fatals que sur d’autres jeu par exemple, un joueur pouvant se retourner et toujours avoir une chance de tuer son adversaire (exception faite à haut niveau, où l’on ne rate plus des occasions pareilles).

Concernant les armes, l’arsenal est bien fourni et chacune de celles-ci est propre à une classe. Thompson, MP-40, Sten, Lance-roquettes, Lance-grenades, Luger, Colt ou Sniper ne sont qu’une partie de votre éventail d’outils pour vous aider à venir à bout de votre adversaire. Néanmoins, les deux armes les plus utilisées sont les deux première citées. Elles disposent toutes deux d’un chargeur de trente balles, et c’est avec elles que la notion de tir dans la tête, ou plus communément « headshot » prend toute son ampleur. La Thompson et la MP-40 sont à Enemy Territory ce que la MA-41 et l’AK-47 sont à Counter-Strike. Une maîtrise minimum de ces deux armes est indispensable pour pouvoir survivre dans le jeu, et heureusement, celle-ci est simple d’acquisition. C’est surtout la précision et la dextérité qui se travaillent avec le temps dans Enemy Territory.

Pour en finir avec les phases de combat, il existe une technique qui permet de prendre un avantage considérable sur l’adversaire: le « lean ». Il consiste à se cacher derrière un mur et pouvoir voir de coté l’ennemi arriver. De cette façon, ce dernier ne vous voit pas, alors que vous oui. Il est donc plus facile de le surprendre et de lui mettre le plus de dégâts possibles. Avec l’expérience, les grands joueurs savent souvent qu’un opposant est susceptible de se trouver à un endroit précis, et peuvent donc s’attendre à ce qu’il essaye de le tuer. Le sens de jeu est donc très important pour les duels et est souvent la clé de la victoire d’un match.

Rien de tel qu’un bon tir de lance-roquettes pour balayer ces quatre alliés !

 

En parlant des matchs, si l’on parlait un peu de leur revêtement ?

Il existe plusieurs formes concernant le nombre de joueurs autorisés par confrontation, cela peut aller du 1 contre 1 jusqu’au 6 contre 6, mais les plus connues sont le 6vs6 et le 3vs3. Les deux se distinguent par leur configuration différente. La première autorise toutes les classes et toutes les armes, et augmente aussi le temps limite des cartes. La seconde par contre, interdit les soldats, et certaines caractéristiques des ingénieurs concernant les mines et le fusil grenadier. En effet, le jeu ne serait pas intéressant si les armes de destruction massives étaient utilisés pour un nombre de joueur restreint.

Le 3 contre 3 privilégie ainsi l’action pure et les capacités individuelles (sans délaisser le travail d’équipe pour autant), alors que le 6 contre 6 lui exige une coopération plus aboutie. Généralement, les joueurs aiment les deux, et il est intéressant de voir comment certains sont meilleurs dans l’un que dans l’autre. Mais l’engouement des joueurs se ressent surtout pour les matchs officiels, véritables tests de l’entraînement des équipes.

Duel au sommet entre deux grands joueurs des équipes nationales belge et française

Avec une vue d’ensemble pareille, le joueur a un oeil sur chaque ennemi !