L'homme qui murmurait aux oreilles des Licornes.
Il est connu pour être le manager de l’équipe LCS Unicorns Of Love, mais il est également devenu une figure emblématique de la scène européenne de par son implication au sein de sa structure, mais aussi par son excentricité, sa singularité et sa bonne humeur quand il se retrouve sur un plateau esport ainsi qu’au quotidien.
Romain Bigeard @lias Khagneur vient de rejoindre Marty Agency, un cabinet de conseil spécialisé dans le management de personnalités issues du domaine de l’esport, proposant entre autres, un accompagnement administratif, juridique et commercial comme peuvent le faire d'autres agences en France et ailleurs dans le monde.
À cette occasion, nous avons eu le plaisir de pouvoir poser quelques questions à Romain. Il nous explique pourquoi il a décidé de rejoindre Marty Agency et revient sur les résultats de son équipe lors des championnats du monde des IEM Katiwice saison 11.
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir manager d’une équipe esport ?
L’argent, les femmes et la drogue bien évidemment. Trois composantes majeures de la vie d’un manager esportif. Plus sérieusement, je suis arrivé là un peu par hasard, au fil des rencontres et des décisions. Pour être honnête, je ne savais même pas que ce métier existait il y a quelques années de ça ! En revanche je me suis très tôt spécialisé dans l’univers du jeu vidéo durant mon école de commerce via des stages au sein de différents acteurs du milieu (WarningUp, Activision-Blizzard, Razer). C’est mon premier vrai job chez Razer (esport coordinator Europe) qui m’a poussé dans les bras de UOL.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre une agence spécialisée en conseil et gestion de talent esport et plus spécialement Marty Agency ?
Parce que toute mon énergie est accaparée par la gestion de l’équipe UOL, me laissant peu de temps pour moi-même. Du coup je passe par des professionnels pour m’aider à développer un peu plus ma propre image. Pourquoi eux ? Parce qu’ils savent ce qu’ils font haha, et c’est loin d’être une garantie dans ce milieu !
Y a-t-il une corrélation entre le récent partenariat avec Lagardère et toi chez Marty Agency ?
Pas vraiment. Le récent partenariat avec Lagardère est un pas très net vers l’avant pour Unicorns of Love : nous espérons engranger les sponsors de manière plus rapide (démarchage optimisé et de grande échelle) et surtout plus professionnel (meilleure analyse de nos points forts). L’expertise et le réseau d’une agence comme Lagardère seront de vrais atouts pour exploiter et vendre au maximum l’image de marque farfelue de UOL.
En parallèle, j’ai eu récemment la chance de me retrouver un peu plus sur le devant de la scène esportive (facéties à Oakland durant les IEMs, déguisements, tribune sur reddit, etc). Je souhaitais donc profiter de l’opportunité pour pousser un peu plus loin cet aventure en m’alliant avec Marty. L’avantage de bosser avec une agence, c’est qu’ils peuvent démarcher pour moi les différents médias qui seraient intéressés pour discuter esport, business et League of Legends.
Ce choix aura quels impacts pour toi ? Vas-tu déléguer une partie de ton travail ?
Absolument pas, c’est même l’inverse : je devrais avoir plus de temps pour UOL ! Je vais renforcer, conforter et explorer plus en détails mon propre métier de manager, et ensuite grâce à Marty, j’aurai la chance de pouvoir aller en discuter avec le monde.
En tant que manager, comment gères-tu les coups durs comme la fameuse défaite contre G2 ? Cela a-t-il pu gêner la préparation aux IEM ?
Comme je suis à la bourre pour remplir cette interview, la question est encore plus large maintenant : je peux répondre à la défaite contre G2 mais également commenter notre performance aux IEM et notre récente défaite contre Misfits la semaine dernière.
Je pense que nous sommes dans une phase critique pour UOL : notre équipe actuelle est en train d’apprendre et de digérer le goût de la défaite. Nous avons rencontré des compétiteurs de haut niveau (G2, FlashWolves, Misfits) et on s’est rendu compte du skill qu’il fallait atteindre pour briller en haut du panier. Du coup les jeunes recrues ont pris un p’tit coup sur ch’capiau (comme on dit dans ch’nord) et se remettent doucement de leurs émotions. On a encore beaucoup à apprendre sur le jeu, et on se remet au travail d’arrache-pied !
Comment se déroule une soirée d’après-match ?
On est une équipe très geek : on rentre à la maison et on joue/regarde des séries. Pas de grosses sorties jusqu’au bout de la nuit !
Prévois-tu de changer/adapter ta façon de manager tes joueurs League of Legends ?
Pour changer ou adapter quelque chose il faudrait déjà être capable de le comprendre haha. Le management/coaching sur LoL, c’est un art nouveau, peu/pas étudié, où chacun improvise complètement. On résout chaque problème l'un après l'autre, suivant chaque joueur et chaque situation. C’est un métier de tous les instants, avec une énorme part d’inconnu liée aux résultats.
UOL va-t-elle perdre son image de structure familiale ?
Je ne pense pas, on reste une toute petite structure, avec un noyau familial dur : Sheepy et son père Jos. Notre expansion devrait passer par une multiplication des collaborations avec des acteurs extérieurs plutôt que par le recrutement de nombreuses personnes.
Quels sont les projets pour les Licornes 2017 ? Toujours un focus sur LoL ?
On va déjà essayer de générer assez d’argent pour distribuer de larges bonus à nos joueurs, puis on réfléchira à un autre jeu plus tard.
C’en est fini du Romain Bigeard excentrique qui se promène en licorne dans les studios LCS ?
Hahahaha. Jamais ! C’est dans mon sang !
Aucun regret sur ton choix d’avoir quitté Razer pour UOL ?
Absolument pas. J’ai quitté un métier passionnant au cœur de l’esport pour me spécialiser dans un métier extraordinaire qui m’immerge encore plus profondément dans ce milieu. Chaque semaine est un défi, avec son lot de surprises et de rencontres, au fil des games et des résultats. Non, c’est pas le métier le plus stable pour le long terme. Oui, c’est un métier incroyable au sein d’une industrie en plein essor qui me donne le sourire quand je me lève le matin. On n’a qu’une vie !
Si tu n’avais pas pris la voie de manager esport, as-tu déjà réfléchi à ce que tu aurais fait ?
Bonne question. Explorateur. Vendeur de crêpes sur la plage à Bali. Pécheur de crevettes en Alaska. Musher en Finlande. Clown, dresseur d’ours, bonimenteur… ah oui c’est bien ça. J’aurais été troubadour ! Oyez oyez braves gens !
À propos de l'agence Marty...
L'agence Marty a été pensée et fondée par Charles "Miaou" Perron et Thomas "Zaboutine" Si-Hassen en novembre 2016. Deux amis, deux profils complémentaires : véritable expert de la scène esport d'un côté, entrepreneur expérimenté et accompli de l'autre, cette collaboration tend à se développer rapidement pour devenir une véritable référence dans le secteur de la représentation de talents.Notre liste de talents commence à se développer, et nous comptons nous démarquer des autres agences en mettant en avant nos multiples compétences grâce à nos différents profils complémentaires au sein de l'agence.
De ce fait, nous proposons un accompagnement administratif, juridique, commercial ainsi qu'en communication et accompagnement personnel, et c'est dans cette polyvalence que se trouve notre force. Les talents ont tendance à se diriger vers des agences purement marketing, qui leur promettent une multitude de choses, principalement monétaires, mais qui finalement, ne font qu'une toute petite partie du travail nécessaire à la parfaite représentation d'un talent. Notre investissement et notre travail est global, les personnes que l'on représente ne sont pas du bétail ; l'aspect humain est essentiel chez Marty : permettre à un talent de se construire, se révéler, se développer, pour finir par s'affirmer et voler de ses propres ailes est notre principal objectif.Nous avons la chance de représenter des talents qui nous font confiance, et qui sont aujourd'hui incontournables, aussi bien sur la scène esport que dans ses coulisses :- Zaboutine, analyste et commentateur respecté de la scène esport internationale- Bulii, journaliste accomplie qui se présente comme l'un des principaux visages de l'esport- Duke, actuel coach de l'équipe LoL du Paris Saint Germain- Romain Bigeard, véritable pilier de l'équipe Unicorns of Love
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Zaboutine, ANALYSTE et commentateur RESPECTE de la scène esport INTERNATIONALE.
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
"Regardez, si je me suis fait confiance pour m'occuper de moi même et si quelqu'un comme moi compte parmi mes clients vous pouvez y aller les yeux fermés".
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Quelqu'un en sait plus sur cet individu d'ailleurs? À part stream du démineur, il est qui dans le esport?
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
1) En quoi ton projet se différentie t'il de celui de Bang Bang Management ?
2) Quelles sont les interets financiers à long terme ? Ausi bien les tiesn que ceux de tes clients
3) Dans un monde de l'esport ou il n'y a pas de syndicats, les regroupements des membres actifs de l'esport sous l'égide des agences ne va t'il pas permettre de combler cette absence ?
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
2 - Mes intérêts financiers sont simples : mes talents bossent bien, je les vends bien, je me paie bien. S'ils bossent mal où si je ne les vends pas bien, je me paie mal. Donc c'est un win/win.
3 - Si ! Justement, ce que les gens ne veulent pas voir, c'est que le milieu est aussi relativement précaire, notamment en termes de protection sociale ! C'est un système qui réside énormément par facturation en AE et les acteurs sont peu conscients de leurs droits. De notre côté on a un juriste, un avocat un comptable pour être certain de protéger nos talents.
Je comprends la méfiance des gens, mais en vrai, être un bon créateur de contenu ne fait pas d'une personne un bon entrepreneur ou businessman. Si Domingo avait décidé de rester sur Dailymotion aurait-il aussi bien percé au moment où Skyyart a décidé d'y rester ? C'est aussi sur ce genre de stratégies qu'on peut aider nos talents, et ça ne concerne pas que les gens qui ont une audience de malade.
Voilà j'espère que j'ai réussi à expliquer un peu comment on voit le truc.
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
J'ai aussi quelques questions, j'espère que tu pourras y répondre :
1) Comment est-ce que le nombre de personnes gérées par l'agence s'agrandit ? C'est-à-dire, est-ce que c'est plus l'agence qui va chercher des personnes en qui elle repère du potentiel, ou est-ce que ce sont plutôt des personnes qui cherchent une aide et du "back-up" qui viennent vers vous ?
2) Est-ce que le but (actuel surtout, pas forcément à long terme) est de s'agrandir en recrutant un maximum de personne avec du potentiel ou est-ce que pour l'instant il est plus intéressant et sûr de se concentrer sur un petit nombre de personnes ?
la question draAama bonus : est-ce que tu veux que ça reste une agence "entre amis", avec des gens que tu connais et que tu apprécies, ou est-ce que si demain Sardoche, Chelsea et Ruurk viennent toquer à la porte avec un super projet tu les prends ?
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
2 - Chelsea Ruurk ou Sardoche je dis oui. Je suis là pour faire des affaires et aider des gens à se faire plus d'argent, pas boire une bière et refaire le monde, pour ça j'ai les potes !
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Pas spécialement, même si faire un peu de reach est bon, ça reste une activité qui n'a rien de fantastique à présenter, à la limite si on me pose des questions dessus lors d'un stream sauvage je serais ravi de répondre mais je ne pense pas que je doive me servir de mon audience pour mettre en avant ma boite de manière trop forte. Un peu c'est bien, trop ça fait homme sandwich.
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Après je conçois qu'on veut "vendre" ses poulains ^^
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
J'imagine qu'elle a du faire des études de journalisme "traditionnelles" parce que niveau Esport j'ai pas souvenance de l'avoir vu dans une seule rédaction..
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
La membres de la rédaction du Canal Esport Club est elle issu du monde des rédactions des presses e-sportives ? et si oui, dans quels proportions ? et dans quelles domaines ? et de quels jeux?
J'ai vu quelques émissions, mais j'ai trouvé de sacrés simplifications, voir des erreurs.
Je veux bien croire que personnes n'est spécialiste de tous les jeux, et que il est dur de réduire un sujets a 24 min d' émissions néanmoins ça serait sympa de ne pas faire de contre-sens.
HS : ça serait sympa de consacrer quelques minutes a d'autres MOBA, tels que DOTA 2 ou HOTS, qui méritent plus d'expositions en France, qui est totalement concentrée sur Lol et à Fifa.
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Après, je suis curieux quelle forme d'agence vous êtes. Artistique? Sportive? Commerciale? (étant entendu que la forme d'agence dépend du secteur auquel la prestation s'applique).
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:09
Modifié le 17/04/2019 à 15:10
Je reste disponible si tu as d'autres questions !
Modifié le 17/04/2019 à 15:10
Viens jouer a csgo !
Modifié le 17/04/2019 à 15:10
Comme tu le dit, j'ai confondu les durées, mais en ce qui concerne les simplifications et contre-sens, c'est quelque choses que je retrouve aussi bien chez BE-IN que chez Canal+. Mais je suppose que c'est propre a tous les formats télévisuels quelque soit leur durée ou leur chaines. Ou peut eter que c'est moi qui suis trop exigeant.
Suggestion: Vous y avez surement déja pensés, mais... je pose la question quand meme:
Si vous etes obligés de simplifier tout le temps pour plaire à l'audience et du fait des contraintes inhérentes de la télévision , pourquoi n'avez vous jamais pensez a faire des émissions de streamings ( donc sur Twitch ou sur YouTube-Gaming; ou sur votre service de replay ) un peu plus poussée, dans le but d'approfondir les sujets, avec des invités variés.
Je regardais un peu Eclypsia, et je notais qu'Eclypsya, en collaboration avec TF1 ( MyTF1 et XTRA ) , faisait quelques émission assez moyennes ( ou du moins pas trop mauvaise ) sur des sujets assez variés, d'une durée d'une heure.
Ces émissions d'Eclypsia ont des qualités, mais également plein de défauts :
- toujours les memes invités ( les employés et collaborateurs d'Eclypsia, leurs potes, et des intervenant extérieurs comme des membres de Gamers-Origins : la qualité des intervenants varie énormément )
- un nombre de sujets qui s'épuisent et qui font redondance avec leurs autre émissions un peu sérieuse.
- une quotidienne qui empêche de bien préparer les sujets.
Mais l'idée (-> un débat sur les jeux vidéo, et le monde qui les entoure ) est pas si mal en soit.
Vous pourriez faire une hebdomadaire sur le meme principe, en compléments de vos émissions ( vous traitez les memes sujets que votre émissions de télé, mais vous creusez plus en profondeurs par des débat, ou plus d'images, ou plus de précisions)
Avec une rédaction pros, et plus de temps pour la préparer, ainsi qu'un choix d'invités plus varié ( ou de meilleure qualité ), le résultats pourrait être pas mal ( c.a.d une véritable plus value pour votre émission). Exemple frappant, l'interview-débat d'une mensuelle avec Zidwait, directeur d'AAA, qui a durée 15-20 min grand max, et qui aurait pu etre plus long et plus intéressant.
Mais tout ceci ne reste qu'une simple suggestion.
Dans l'espoir d'une réponse, passe une excellente semaine.
Edit : le nom de l'emission d'Eclypsia est BO3 Talk