J’ai récemment reçu une newsletter évoquant la publicité dans les jeux vidéo. Une fiction? Non, une réalité... à mise en oeuvre immédiate.

Devant l’ampleur toujours plus gargantuesque que prend le 8ième art chez les jeunes, les annonceurs se sont (enfin) décidés à en tirer parti. Attention, je n’exprime pas une quelconque joie vis-à-vis de cette nouvelle, simplement le fait qu’il était évident que les sociétés ne pouvaient pas passer à côté.

Les joueurs observateurs que vous êtes aviez sans doute déjà remarqué dans le second volet de Splinter Cell, une seule marque omniprésente de téléphones portables utilisés par les protagonistes. Ceci est bien une forme de publicité, tout comme l’est la conversation sur les chaussures de Will Smith dans I-robot. N’allez pas croire que je connais ce film par coeur. Mais cela m’avait tout simplement amusé et marqué, car j’avais justement décelé ce marketing "caché"...


Et je ne serai bientôt plus le seul, quand on voit ce que va proposer   Massive Inc. En effet, cette société américaine a développé un réseau publicitaire avec comme support le jeu vidéo, et a annoncé hier avoir signé des partenariats avec de grands noms de l’industrie vidéo ludique, parmi lesquels Ubisoft, Vivendi Universal Games, ou encore Eidos. Soit le prince de Perse, Gordon Freeman et Lara Croft pour les moins cultivés d’entre vous.

Le 28 mars prochain, Massive lancera officiellement son réseau de publicité, grâce au très attendu Splinter Cell 3, "Chaos Theory" d’une part, et via le jeu de rôle en ligne qu’est Anarchy Online d’autre part.


Comme le dit si bien le PDG de Massive, Mitch Davis, il n’y a qu’un moyen de faire une publicité efficace auprès des jeunes hommes compris entre 18 et 34 ans. Et c’est au travers du jeu vidéo.

L’institut de statistiques qu’est Nielsen Media Research avait en effet publié une étude déclarant que les 18-34 ans regardaient de moins en moins la télévision, et passaient en contrepartie davantage de temps à jouer aux jeux vidéo : 30 milliards d’heures passées en 2003.

La société de Davis a de son côté mené 3 études, qui ont toutes montré le fait que les joueurs remarquent vraiment tout dans un jeu vidéo, et qu’ils sont donc particulièrement attentifs aux publicités.

De là à franchir le cap du business, il n’y avait qu’un pas...


La publicité sera faite à la manière du cinéma (comme j’en avais fait le parallèle en introduction). Concrètement, dans un jeu vidéo, un joueur qui se déplacera tranquillement dans la ville pourra remarquer les néons lumineux afficher de vraies publicités, avec même du son et de la vidéo dans un futur proche…

Dans un premier temps, le réseau distribuera uniquement des publicités pour les joueurs PC, mais la société Massive a pour objectif de s’attaquer aux titres sur console dès le mois de juillet de cette année. Environ 40 jeux vidéo ont ainsi signé un contrat exclusif autorisant l’ajout de publicités dans leurs titres.

La société américaine espère ainsi offrir des publicités qui couvriront quelques 2 à 3 millions de joueurs par semaine.



Alors, future affaire de réalisme synonyme de réussite, ou augmentation du ras-le-bol des incitations consommatrices (qui amènent déjà certaines associations à réagir contre les affiches du métro parisien par exemple) ?
Nos jeux vont-ils s’orienter vers de vulgaires catalogues produits des annonceurs?
La qualité des jeux deviendra-t-elle imputable aux revenus qui seront générés par ces publicités?
Ou... continuerons-nous à jouer à des jeux de qualité qui deviendront pour le coup plus proches de notre société de consommation?


Je vous laisse seuls juges de cette évolution, et des perspectives plus ou moins positives qu’elle pourrait apporter à notre parc vidéo ludique.



Source : ma cyber boîte aux lettres... et le lien qu’elle comportait vers cet article.