Nous avons pu participer à la séance de questions-réponses avec ZeratoR organisée à l'occasion de la Zrt Trackmania Cup 2022 qui a eu lieu ce week-end à Bercy. La rédaction vous en propose un extrait.

À une heure de l’événement, tu es dans quel état d’esprit ?

Adrien « ZeratoR » Nougaret : On aurait bien voulu un jour de répétition de plus, ça c’est sûr, mais on est prêts, tout va être calé. C’est roulé comme du papier à musique, c’est la dixième édition. Bon, ce n’est pas la dixième édition en salle, mais on est calés sur un truc qu’on sait faire. Là, on a mis un peu plus le paquet sur l’habillage scénique, mais on est prêts. Je suis très bien, je suis hyper détendu. J’ai hâte que ça arrive et j’espère que ça va bien se passer. Je ne suis pas stressé, je suis compatissant pour mes équipes qui, je sais, ont eu moins de temps que ce qu’ils auraient voulu et qui n’ont pas compté les heures pendant les 72 dernières heures de préparation. J’espère qu’eux seront contents de leur spectacle. Je serai content quoiqu’il arrive. On a réussi à remplir. Le show a eu lieu, il a lieu. En tout cas, je vais monter sur scène, je vais dire pouet-pouet et ça va. C’est bon la suite, on connaît. Maintenant, je veux que mes équipes, elles sortent de là, qu’elles disent c’était cool ce qu’on a fait. Ça, ce serait une grosse victoire pour moi.

Il y a le savoir-faire, mais c’est quand même Bercy, c’est 15 000 personnes. Qu’est-ce qui change concrètement par rapport à Strasbourg par exemple ?

D’un point de vue pression du public, je trouve ça moins important parce que vu que les 15 000 sont autour c’est plus simple à gérer pour moi. Tu n’as pas un mur de gens devant toi. Par contre, vu que c’est une scène centrale, il ne faut pas oublier qu’il y a des gens partout. En termes d’occupation d’espace scénique, je commente les parties sur un bureau qui est fixe, mais je vais essayer d’un peu tourner et essayer de ne pas oublier les gens qui sont de tous les côtés. Après dans les répétitions, je ne voyais rien du tout dans le public. Je n’étais pas aveuglé, mais il y a toujours des poursuites de partout donc je ne sais pas trop comment ça va se passer. Ça va le faire de toute façon, l’avantage c’est qu’il y aura du bruit partout et ça crée du happening quand tu entends les gens crier à gauche à droite, tu te retournes forcément. Je pense que ça va être sympa.

Tu parlais des défis techniques. Tu as un partenariat avec OVH ? Est-ce que tu peux nous parler de pourquoi on fait ce partenariat ?

OVH, c’est simple, ils nous suivent depuis le début parce qu’on a 2000 joueurs à la base et on a besoin de les répartir sur des serveurs, donc on pourrait le faire nous-mêmes. Mais c’est plus intéressant je trouve de mettre en valeur la force française, le savoir-faire français dans ce domaine puisque OVH est très présent maintenant dans tout ce qui est cloud gaming et tout. Donc à chaque fois ils nous aident chaque année et c’est cool de bosser avec eux tout simplement et c’est pratique pour nous. On essaie d’avoir des sponsors qui sont actifs en général. Par exemple, OMEN, ils ont des PC sur scène, OVH nous fournit ses serveurs, Full Life, distribue des goodies aux gens. Ce n’est pas toujours possible, mais quand le partenariat peut être aussi actif et pas juste visibilité, je trouve ça je trouve ça cool. Ce n’est pas toujours possible, mais on essaie.

Est-ce que tu t’imagines le moment où tu vas rentrer et que 15 000 personnes vont se mettre à crier ?

Bien sûr ! C’est trop bien j’ai trop hâte ! Et surtout, j’aime bien les intros de spectacle parce que c’est un peu le truc où ça y est, on est partis. Je sais que même moi quand je vais voir des concerts, j’adore voir l’intro, voir comment les gens arrivent sur la scène, qu’est-ce qu’ils ont prévu au départ, qu’est-ce qu’ils vont dire, saisir l’émotion de l’instant. Parce que même pendant les répétitions tout à l’heure, avec le son de la salle, je me disais "c’est ouf, c’est hyper grand".

Est-ce que c’est un rêve d’enfant ?

Non ! Moi c’est un truc qui m’est un peu tombé dessus. En fait, je n’ai pas du tout fait la Trackmania Cup pour que ce soit en salle à la base et ça s’est transformé au fur et à mesure. Quand Nicolas, le directeur de ZQSD Prod, qui fait le spectacle ce soir m’a dit en 2017/2018 "viens on fait le Grand Rex", je lui ai dit "pourquoi faire, je ne vois pas pourquoi des gens se déplaceraient pour voir ça". Et de zénith en zénith, de salle en salle, on se retrouve à Bercy en 2022. Je ne dirais pas rêve de gosse parce que je n’aspirais pas du tout à ça, mais c’est une case cochée qui fait grave plaisir.

Qu’est-ce que tu penses de ce que tu transmets aux gens et de ta figure en tant qu’influenceur qui amène 15 000 personnes à Bercy ?

En tous cas, ce qui est sûr, c’est que c’est plus facile de remplir un spectacle quand il est personnifié, je pense. Même si ce n’est pas la première fois que Bercy est rempli par du jeu vidéo, il y a déjà eu les finales des championnats du monde de League of Legends il y a deux ans, mais parce que le jeu est énorme. Les gens ne venaient pas forcément voir les joueurs ou spécifiquement quelqu’un qui commentait, ils venaient surtout voir du LoL et avec ce spectacle, il y a certes des gens qui viennent voir du TM, mais il y a aussi des gens qui viennent voir ce qu’on sait faire avec nos spectacles. Ils savent que ça va être cool, qu’ils vont passer un bon moment. Je ne dirais pas qu’ils viennent forcément voir Zerator parce que ce n’est pas vrai. Quoi que je fasse, ça ne remplira pas, je n’y crois pas. Je pense que la TM Cup a prouvé qu’elle savait divertir les gens et assurer une production de qualité et c’est ça qui fait que les gens viennent de plus en plus. Ils se disent "je l’ai vu en ligne, cette fois j’ai envie d’y aller" et à chaque fois qu’on réorganisait des événements, on vendait de plus en plus de places. C’est un travail de longue haleine et on l’a fait petit à petit. La première Trackmania Cup n’aurait pas rempli Bercy, on l’a fait par étape.

Tu disais que finalement ce n’était pas forcément sur ta personne, qu’il y avait autant d’engouement. Qu’est-ce qui génère tout cet engouement ?

Franchement, comme je disais, je pense que pour moi la Trackmania Cup, on a gagné la confiance des gens au fur et à mesure. Pour moi, c’est vraiment ça,  c’est spectacle qui a démarré petit, qui a augmenté d’abord en ligne, on a fait quatre éditions en ligne, puis une édition en physique. Et en fait, comme je disais, l’important c’était de ne pas se brûler les ailes et de ne pas voir trop gros. Commencer un peu petit. Monter, monter, monter, monter, monter. Et on a vraiment monté les marches de l’escalier tout doucement, à chaque fois, sauf la dernière marche où on a fait un petit, un petit pas où on a tapé deux ou trois marches puisqu’on a doublé. Mais à part ça, pour moi, ce qui fait vraiment la force de la Trackmania Cup, c’est les anciennes Trackmania Cup. Parce qu’aujourd’hui, si, si. Demain, je lance un spectacle comme ça et qu’on n’en a pas fait un avant à une échelle un petit peu plus humaine. Je ne sais pas si les gens auraient autant confiance. Là, ils savent que ça va être bien. Ils savent qu’on sait le faire. On l’a déjà fait, ils l’ont vu en ligne, ils veulent y aller. Pour moi, la force de la Trackmania Cup à Bercy, c’est les Trackmania cup d’avant que je dirais. Le principal défi, c’était la première en réalité. Mais ça, c’est loin, on parle d’il y a longtemps maintenant.

Affi et Gwen peuvent aller chercher CarlJr et Bren qui semblent intouchables après leurs qualifications ?

Le seul problème pour eux c’est qu’ils sont dans la même demi-finale donc déjà il faut réussir à ce que les deux duos se hissent en finale. Après s’il y a bien un duo prétendant pour affronter Carl et Bren, c’est Affi et Gwen. Gwen est double tenant du titre des éditions solo et trio, mais Carl et Bren sont les tenants du titre de l’édition duo. Donc c’est vrai qu’il y a une vraie histoire. On a vu Carl et Bren très en forme sur les qualifications, après est-ce qu’ils arriveront à transformer l’essai sur scène, on verra. La seule fois où j’ai vu Gwen sur une scène, c’était l’an dernier. On avait fait ça sur une petite scène dans une ferme pédagogique, c’était très marrant et je sais qu’il avait un peu tremblé de ne pas être chez lui sur son ordinateur. Là où un CarlJr, je sais qu’il est galvanisé par la foule, il se concentre à fond et j’ai l’impression que ça l’aide à rentrer dans son match. Ce sont des joueurs comme ça qui sont très dangereux, des gens qui sur scène arrivent à être plus fort que chez eux. C’est hyper rare, généralement, c’est à ça qu’on reconnait les champions et je pense que ça se vérifie dans le sport, ça se vérifie aussi dans les jeux vidéos et CarlJr fait partie de ces grands champions donc a va être difficile, mais c’est possible.

Il y a quelques années, tu as sponsorisé CarlJr, puis ensuite Bren pour montrer au monde de l’esport que c’était possible de sponsoriser des gens sur Trackmania. Est-ce que tu es content de la tournure que ça a pris ces dernières années et que ça prend maintenant avec Solary avec KCorp.

Ouais ben c’est vrai que quand j’ai sponsorisé Carl et Bren, je voulais un petit peu emboiter le pas. Dire "voilà déjà un streamer qui sponsorise des joueurs, c’est possible" parce que là on parle de 2018. Et le seul problème que ça posait pour moi, c’est que ça faisait un peu conflit d’intérêts puisque j’étais organisateur de l’événement et sponsor de deux joueurs qui en plus, cette année-là a gagné. Donc c’est super. Mais en fait le format Trackmania Cup déjà il y a très peu de cash priez, donc il n’y a pas vraiment de conflit d’intérêts pour ça. Et en plus, c’est vraiment un jeu dans lequel le meilleur gagne. Il n’y a pas de hasard, il n’y a aucun hasard. Aujourd’hui, en gagnant de Trackmania Cup, on ne veut pas dire ou ça va en vrai, il a été assez chanceux, c’est impossible. Personne ne peut dire ça. Donc c’est plutôt facile. Et surtout, c’est une scène qui est encore assez jeune. Une scène professionnelle à assez jeune. La scène de Trackmania est ancienne, mais la scène professionnelle est assez jeune. Aujourd’hui y a le circuit de la TMGL qui s’est lancée et avoir des contrats de joueurs, etc. ce ne sont pas des équipes qui coûtent très cher, c’est soit tu prends un ou deux joueurs, soit on prend deux ou trois quatre, mais on est sur des budgets qui sont très raisonnables et un esport de passionnés. Donc je pense que ça va bien emboîter le pas. J’espère en tout cas et que ça a permis à des joueurs, voire des streamers. Parce que Kamel, aujourd’hui, avec Karmine Corp, il a aussi des joueurs. Donc je suis content de ce que c’est devenu. Cela étant, je pense qu’on est encore dans les débuts de Trackmania. Il faut voir si on est encore dans quelque chose qui se cherche et qui avance doucement pour voir s’ils arrivent à transformer l’essai.

Hier, tu as vu Emmanuel Macron. Il a compris Trackmania ?

Hier j’étais effectivement à l’Élysée, on a eu un jour de répétition en moins pour ça et donc j’espère que ça servira à quelque chose au moins pour notre milieu. Pour Trackmania, c’est un jeu très simple à comprendre, on a fait une petit run, je lui ai mis 20 secondes sur son temps, c’était clairement un no-match. À la base on devait faire en 1 contre 1, mais j’ai dit que ça allait être ridicule. Ça devait être filmé en live et c’est compliqué de jouer dans ce truc de récupération politique et à la fois, pour nous, pour faire avancer notre discipline et le domaine. On n’est pas obligés d’y aller, mais c’est quelque chose qui nous donne des coups d’accélérateur hyper important parce qu’aujourd’hui quand tu fais de l’évènementiel, tu as besoin des pouvoirs publics que ce soit pour du financement (pour le moment ça ne nous est jamais arrivé, mais ça pourrait arriver) ou par exemple des autorisations. Si tu veux louer un zénith et tirer la fibre pour avoir la connexion, parfois il faut passer par des rues donc il faut des accords de municipalité. Ce sont des choses toutes bêtes qui peuvent avoir un coup d’accélérateur quand tu rencontres de hautes instances. C’est pour ça qu’on s’est dit qu’on allait y aller, aussi pour nos équipes, c’est une reconnaissance pour eux. À titre personnel je n’avais pas particulièrement envie d’aller à l’Élysée spécifiquement, mais je pense que c’était important pour notre industrie au global parce que c’était la première fois qu’on était tous reçus et ce n’était pas que la TM Cup, on était 150 donc il y avait de tous les univers. Je pense que c’était une bonne chose pour nous d’y aller et on a fait ce qu’on a pu pour éviter que ce soit trop récup politique parce qu’on est à une semaine des législatives. On connait la manœuvre, on n’est pas stupides.

Tu as un discours hyper franc avec ton tweet, ce que tu as dit chez Samuel Étienne hier. Tu as l’air conscient de ce qu’il y a derrière cette invitation en ayant conscience de ce que ça peut apporter pour la scène.

L’essentiel, c’est qu’on y aille en étant en conscience du message et de pourquoi on est invité et d’essayer d’en tirer quelque chose de positif pour nous et pas juste d’être instrumentalisés. Évidement qu’on va l’être l’idée c’est que nous on va essayer de faire avancer notre milieu en essayant de profiter de ce rendez-vous. On a Prime et Kamel qui ont interpelé le président en lui demandant des choses et il l’a entendu. Est-ce que ça se répercutera sur des choses ? Nous on considère que non et on va avancer quoi qu’il arrive, pouvoir public ou non, mais comme je le disais, peut-être qu’on va gagner un deux ou trois ans sur certains aspects ou il pourrait y avoir des mouvements. Honnêtement, il y avait aussi des gens qui étaient là pour serrer des mains et prendre des selfies et ça, c’est dégueulasse, mais j’imagine que c’est la norme.

Emmanuel Macron a fait une reconnaissance de l’importance de l’esport en France. Est-ce que tu ne trouves pas, étant donné ce qui avait déjà été fait pour que ce soit sur LoL, sur Trackmania avec toi, que cette reconnaissance arrive peut-être un peu tard quant à tout ce qui avait déjà été structuré en indépendant ?

En tout cas, il a dit lui-même qu’on avait tout fait sans l’aide de l’État. Déjà ça, c’était juste un truc qui était plutôt positif. Je pense qu’il avait conscience de ça. Il a été briefé. Je ne sais pas si lui, s’il en a conscience, mais il a bien été briefé par la personne qui a fait ça et j’imagine que mieux vaut tard que jamais. J’imagine que c’est difficile à dire ce que moi, en vérité, je ne fais pas de l’esport. Moi, je ne me considère pas comme un acteur de l’esport, je fais du divertissement uniquement. Et la Trackmania Cup, c’est certes une compétition, mais c’est d’abord pensé comme un spectacle. Donc moi, je me sens un petit peu plus éloigné que des gens comme Kamel, Prime, Néo ou même Laure qui ont été interviewés sur scène et qui sont très proches de l’histoire. Comme ça, vraiment l’histoire pour moi, ça n’a en tout cas pour l’instant jamais été trop lié à l’État, même s’il y a certaines petites LANs avant qui se sont servis des subventions publiques, parfois pour s’organiser. Pas toutes. Mais comme je disais, à mon avis, mieux vaut tard que jamais et on verra ce que ça donne. C’est difficile aujourd’hui de dire que ça a servi à quelque chose.

Est-ce que vous vous êtes imaginé rapidement remplir un Bercy ou c’est venu l’appétit ou c’était quelque chose que vous aviez dans un coin de votre tête ?

Nous on n’a jamais eu comme ambition de remplir de grandes salles de spectacle et ça s’est vraiment fait au fur et à mesure. Quand on a rempli le grand rex au départ on se disait on est déjà bien content de faire 2 500 places à Paris c’est déjà incroyable et puis quand on a fait 3 000 à Lyon, 4 000 à Toulouse, 8 000 à Strasbourg on s’est dit : bon la prochaine étape, est-ce qu’on ne la referait pas à Paris, ça faisait quatre ans qu’on n’y était pas allés. Et on s’est dit, si on retourne à Paris, on pense qu’on peut faire mieux qu’un zénith (parce qu’il y avait le zénith de Paris, c’est possible), mais en fait enter 8 000 places et Bercy, il n’y a pas vraiment de choix (ou alors c’était 9 000). Du coup on s’est dit qu’on allait le tenter. On a quasiment doublé le truc en passait de 8 000 à 15 000 et on s’est dit pari tenu. Le soir ou on a annoncé, on a vendu 12 000 places en 20 minutes. Et tout ça, c’était en 2019 donc aujourd’hui ça pourrait être encore mieux. Néanmoins, je pense quand même que la TM Cup a quand même une limite. La prochaine étape ce n’est pas un stade, ce n’est pas l’U2 Arena à Nanterre. Là on est déjà sur un joli bouquet final.

Quels sont les principaux défis techniques pour organiser un événement de ce genre ?

Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, c’est vrai, mais le principal défi technique, c’est le budget. Puisqu’en fait, en gros, en fonction du budget que t’as, tu vas pouvoir prendre le matériel qui va convenir ou pas. Donc tu as tout le côté son, tout le côté visuel, tout le côté retransmission sur place. En fait le vrai défi c’est qu’on a une réalisation dans la salle et une réalisation en live. Le fait que ce soit en live c’est un énorme défi parce que la plupart des grands concerts ici y sont parfois filmés et retransmis plus tard. Mais ils sont très rarement en live, vraiment en live, soit à la télé, soit sur des plateformes comme Twitch ou YouTube. Ou alors en général, ils sont en léger différé, donc avec une production qui se fait juste après le spectacle, avec un peu de post-production. Donc ça, c’est le plus gros défi, je dirais. C’est qu’en fait, il y a deux spectacles. Il y a ceux que les gens voient, celui que les gens voient dans la salle, celui que les gens voient chez eux. Et le pire, c’est qu’il faut se focaliser à égalité sur les deux, parce que les gens qui sont sur place, ils t’ont fait confiance, sont venus, se sont déplacés, ils sont 15 000. Les gens sur Internet sont parfois dix fois plus. Donc en fait, tu ne peux pas négliger, tu ne peux pas te dire "au pire, ça ne marche pas en ligne, ce n’est pas grave". On ne peut pas faire ça. Donc ça, c’est le plus gros défi technique et le fait qu’il y ait deux spectacles en un.

Un mot sur la suite ? C’est quoi ? Est-ce qu’il y aura une prochaine édition ou pas ?

En fait est ce que je referais du Trackmania ? Probablement. Est-ce qu’il y aura encore une Trackmania cup de ce format ? Je ne pense pas. Enfin, je n’aimerais pas en tout cas, je trouve que c’est une belle fin. C’est un beau clap de fin, un joli bouquet final. Ce n’est pas que je me dis qu’on ne fera jamais mieux, ce n’est pas ça. C’est plus que de se dire "Bah voilà, on est arrivé au top, au sommet de la montagne. Il est temps de renouveler la formule." C’est la 10 ᵉ édition. En plus, ça devait être parti pour être la huit. Bercy, c’est le dix finalement. Donc 10 ᵉ édition, clap de fin. Je trouve ça cool. Après, on refera du Trackmania, mais autrement. Je n’ai pas la réponse en vrai, c’est parce que je le cache, c’est parce que je n’ai pas vraiment la réponse. C’est un truc qui viendra après. Là, on était concentré sur ce qui se passait maintenant. Et voilà.

C’est la dernière édition avec ce format. Est-ce que, pour la suite, la pression et les attentes du public, c’est quelque chose qui te fait peur ?

C’est rigolo parce que quand on a annoncé Bercy en 2019, le premier truc qu’ont dit les gens. Ce n’est pas «trop bien, merci",  c’était "et après le Stade de France". Et donc oui, il y a cette culture sur Internet de toujours plus grand, toujours plus haut, plus dingue. Parfois tu te dis, mais quand est ce que les gens vont se dire "là, c’est quand même cool ce qui se passe". Donc oui, il y a toujours cette pression, mais ça, ce n’est pas lié qu’à la Trackmania. Comme c’est lié à tout ce qu’on fait dans le domaine du streaming, chaque fois qu’on fait quelque chose, les gens s’attendent à la marche. D’après, c’est pareil pour la ZLAN pareil pour le Zevent. À chaque fois, les gens veulent toujours plus se dire qu’est-ce qu’on va faire après. Peut-être qu’il faut aussi apprendre aux gens que parfois l’événement peut rétrécir au lieu de grandir. Et c’est ce que j’aimerais faire aussi avec par exemple la TM Cup. Tu vois, on pourrait faire quelque chose de différent, ça veut dire qu’on sera moins cool à regarder, moins intéressant. Ça peut être différent, je pense, sans être ultra grandiose et c’est peut-être qu’on fera après peut-être sur les autres événement.