Après l’annonce de son départ de T1, Gumayusi prend la direction de Hanwha Life Esports. Dans une nouvelle vidéo, YamatoCannon décrypte la décision de T1, le poids du salary cap, le choix de HLE et ce que cela signifie pour la suite de la carrière de l’ADC.

Une décision actée chez T1 bien avant le sacre mondial

Dans sa nouvelle vidéo consacrée au départ de Gumayusi, YamatoCannon estime que cette annonce « a figé le monde de League of Legends parce que c’est la fin d’une dynastie et peut-être le début d’une nouvelle quelque part ailleurs », et souligne le caractère inédit d’une telle séparation juste après un titre mondial et un titre de MVP en finale. Il s’appuie sur un rapport qui évoque une politique interne fixée à l’avance : « même si Gumayusi gagnait les Worlds 2025 et même s’il était élu MVP de la finale, il y avait une décision interne qui disait que son contrat ne serait pas renouvelé ». Il insiste toutefois sur une nuance importante : le fait que cette décision ait été actée en amont « ne veut pas dire que Gumayusi n’a pas participé à cette décision » et il rappelle qu’on ne sait pas dans quelle mesure le joueur a été associé aux discussions, ni comment la conclusion a été présentée en interne.

À partir de là, YamatoCannon pose clairement le cadre de son propos en expliquant qu’il s’agit d’une reconstruction à partir des éléments publics. Il précise qu’il ne fait que relier « des petits morceaux d’information mis bout à bout et qu’il faut prendre tout cela avec des pincettes », mais juge que ces pièces s’emboîtent suffisamment pour dessiner une trame cohérente autour de la fin de l’aventure entre T1 et son botlaner.

La théorie du roster à six et d’un cadre devenu difficile à accepter

L’un des axes centraux de son analyse concerne la combinaison de deux informations déjà évoquées ailleurs : l’idée que Gumayusi aurait insisté pour inclure dans son contrat une clause l’empêchant d’être mis sur le banc, et le fait que T1 aurait conclu très tôt un accord avec Peyz. Pour YamatoCannon, il est plausible que « T1 ait signé avec Peyz très tôt avec l’intention de continuer avec Gumayusi et de monter un roster à six », en misant sur la force de la marque du botlaner historique tout en intégrant progressivement son successeur potentiel. Il imagine un scénario où le club aurait présenté à l’ADC un cadre mélangeant concurrence directe avec Peyz, statut moins garanti et adaptation salariale, ce qu’il résume en expliquant qu’« il y a un monde où T1 voulait vraiment jouer avec un roster à six et a proposé à Gumayusi une situation à laquelle il ne pouvait tout simplement pas dire oui ».

Il pousse la réflexion plus loin en évoquant aussi la dimension d’image. Selon lui, il n’est pas impossible que T1 ait cherché à « sauver la face » en présentant la séparation comme un choix du joueur. Il explique qu’« il peut très bien exister un scénario où tout est formulé comme si Gumayusi avait pris la décision de partir, alors qu’en réalité il a été poussé à cette décision par les conditions qui lui étaient proposées ». Il répète là encore que tout cela reste de l’interprétation, mais estime que, compte tenu de ce que l’on sait du contrat, de la volonté du joueur de ne plus revivre une saison marquée par le banc et de la signature anticipée de Peyz, cette lecture a du sens.

HLE comme destination logique : un pic de valeur à exploiter

Sur le plan individuel, YamatoCannon considère que le timing ne pouvait pas être plus favorable pour Gumayusi. Il rappelle qu’il sort d’une année où, malgré un début compliqué, il termine triple champion du monde consécutif et MVP de la finale. Il explique que « dans la carrière de Gumayusi, il n’y aura probablement jamais un moment où sa valeur sera plus élevée qu’aujourd’hui », et ajoute que si le joueur restait dans un environnement où il risque de tourner, d’être remis en concurrence ou de manquer le titre l’année suivante, « il n’aurait plus jamais accès au même niveau de rémunération ».

Dans cette optique, il estime logique que l’ADC cherche à se repositionner dans un projet où son statut et son contrat reflètent pleinement son palmarès, expliquant que « c’est le moment pour lui de sortir de l’ombre de certains de ses coéquipiers, de prendre la lumière dans une nouvelle équipe et d’aller chercher un très gros contrat ». Il rappelle aussi qu’au regard de ce qu’il a traversé en 2025, entre la pression sportive, le passage sur le banc et la toxicité d’une partie du public, cette décision peut aussi s’entendre comme une façon de repartir sur des bases plus saines.

La piste HLE, entre projet sportif et marge salariale

Concernant son recrutement par Hanwha Life Esports, YamatoCannon parle d’un scénario qui « fait sens à la fois sportivement et financièrement ». Il rappelle que HLE n’a pas un joueur du profil de Faker au centre de son projet et qu’« il n’y a personne pour aspirer une part aussi énorme du budget » dans cette structure. Dans ce contexte, il juge crédible l’idée que l’organisation puisse se positionner agressivement sur un botlaner de ce calibre et lui proposer un contrat très supérieur à ce que T1 peut offrir dans le cadre du salary cap.

Il replace aussi cette information dans le jeu des chaises musicales autour de Viper, très fortement annoncé du côté de la LPL, ce qui libérerait naturellement une place de titulaire sur la botlane. Il se projette alors sur un roster théorique particulièrement ambitieux où HLE tenterait de réunir quelques-unes des plus grandes individualités du moment, en expliquant que si le club parvient à attirer en plus un jungler et un midlaner de premier plan, entourés de joueurs comme Zeus et Gumayusi avec un support d’expérience, « on parlerait d’un effectif capable de jouer les tout premiers rôles en LCK ».

Le salary cap, Faker et la hiérarchie des priorités chez T1

Pour expliquer pourquoi T1 ne peut pas suivre sur le terrain financier, YamatoCannon consacre un long passage à rappeler le fonctionnement du salary cap coréen. Il explique que « si la masse salariale dépasse certains seuils, l’équipe doit non seulement payer une taxe mais aussi une pénalité fixe très élevée au-delà d’un certain palier », ce qui oblige les clubs à arbitrer précisément entre les contrats de leurs joueurs majeurs. Il détaille le mécanisme qui permet de réduire l’impact de certains salaires sur le cap pour des joueurs cumulant des critères de performances exceptionnelles, essentiellement fondés sur les titres LCK, MSI et Worlds, en soulignant que « la liste des joueurs qui en bénéficient vraiment reste très courte ».

Dans cette configuration, il rappelle que Faker, avec son palmarès unique, bénéficie d’un traitement particulier et qu’il « reste la priorité absolue » de T1. Il estime logique que le club construise ensuite sa hiérarchie salariale autour de lui, d’Oner et de Keria, qu’il décrit comme les joueurs les plus difficiles à remplacer compte tenu du marché actuel. Il en déduit qu’« il est très plausible que T1 ne puisse tout simplement pas s’aligner sur ce que HLE est prêt à offrir à Gumayusi », surtout après l’arrivée programmée de Peyz, sans franchir des seuils de dépenses qui déclencheraient des pénalités lourdes.

Un changement de cycle inévitable après des années sous pression

En fin de vidéo, YamatoCannon élargit le propos au fonctionnement d’un roster de très haut niveau sur la durée. Il rappelle que le cœur de cette équipe T1 évolue ensemble depuis plusieurs années et que la charge mentale et la pression finissent par peser. Il explique que « quand tu passes des années à travailler douze heures par jour dans la même pièce, à ne connaître presque rien d’autre que la compétition et les déplacements, les relations changent, tu accumules énormément de bagages et il arrive un moment où la dynamique a simplement fait son temps ». Il insiste sur le fait qu’il est normal qu’une équipe finisse par se séparer, même après des succès répétés, et qu’il est très difficile, de l’extérieur, d’identifier un responsable unique. 

Enfin, YamatoCannon se projette sur ce que ce recrutement pourrait produire à l’échelle de la ligue. Il explique qu’une arrivée de Gumayusi chez HLE, dans un projet ambitieux déjà évoqué tout au long du mercato, donnerait naissance à une rivalité forte avec T1 pour les prochaines saisons. Il sourit aux nombreux montages qui circulent déjà sur les réseaux, où Hanwha serait présenté comme « l’équipe qui récupère un à un les joueurs de T1 », et s’amuse des scénarios où la timeline finirait en 2029 avec l’annonce de Faker sous ces mêmes couleurs.