Pantheon termine les Worlds 2019 de League of Legends avec le taux de ban le plus élevé de la compétition.

L'édition 2019 des Worlds de League of Legends est maintenant close. Les FunPlus Phoenix se sont imposés sur un score de 3 à 0 face aux joueurs de la formation G2 Esports et ont eu le privilège de soulever la coupe de l'invocateur. C’est l’occasion de faire un point statistique sur ces cinq semaines de compétition (phase de groupes et phase finale incluses) ainsi que de mettre en lumière quelques particularités.

Si le temps était à la fête et aux réjouissances, un champion n'a pas eu l'occasion de faire couler le sang dans la Faille de l'invocateur. Sur les 77 games qu'a composées le Main Event du Championnat du monde 2019, Pantheon a été banni 77 fois, soit 100 % des parties jouées. La seule fois où la Lance éternelle a pu voir la lumière du jour dans ce tournoi, c'était pendant le Play-In ; Pantheon avait alors été pick par Nuttapong "G4" Menkasikan, le midlaner de la formation thaïlandaise MEGA (la game s'est d'ailleurs soldée par une victoire).  

Pour retrouver de telles statistiques, il faut remonter au Championnat du monde de la saison 2017 ; Kalista avait été bannie 80 fois en 80 games lors du Main Event et avait été choisie 5 fois pour 34 bans sur 39 games au Play-In, finissant donc avec un taux de présence de 100 % (chiffres fournis par Games of Legends). Pour expliquer l’absence totale de Pantheon dans la Faille de l’invocateur, plusieurs raisons peuvent être avancées.

Il faut évoquer en premier lieu le kit de sorts reçu par le champion lors de sa refonte sur le patch 9.16. En gardant le profil d’un bruiser AD avec un gros potentiel de dégâts, une mobilité accrue (gap closer et ulti semi-global) et un hard CC impossible à esquiver, il avait reçu une nouvelle arme unique en son genre : la capacité de tanker absolument tout. C’est cette dernière qui a cristallisé toutes les peurs et a justifié autant de bans. Lorsqu’il lève son bouclier, Pantheon devient en effet insensible aux dégâts provenant de la direction opposée. Cette compétence, qui dure jusqu’à 2,5 secondes, bloque les attaques de base, les ultimes et même les tirs des tourelles. Que ce soit pour les dives, les escarmouches ou les teamfights, cette compétence semble puissante, trop puissante, et bien meilleure que le bouclier de Braum (qui ne bloque qu’un pourcentage des dégâts) ou le mur de Yasuo (qui ne bloque que les projectiles).

Ensuite, il conviendra de situer Pantheon dans la méta des Worlds. Le champion semble pouvoir être joué aussi bien en toplane qu’en midlane et dans la jungle. Il apporte donc une plus-value tactique énorme en phase de draft. De plus, lui qui dispose d’une présence accrue sur la carte avec son ultime se montre très mobile pour les escarmouches dans la jungle ou sur les sidelanes. C’est un pick idéal pour les midlaners qui roament comme Doinb ou les junglers agressifs qui aiment l’agression comme Tian, Canyon ou encore Ning... Enfin, avec sa capacité à tanker les tirs des tourelles, il entre parfaitement dans la logique des tower dives du début de partie, schéma de jeu qu’on a pu observer à maintes et maintes reprises dans la compétition.

Enfin, la rédaction souhaiterait évoquer un dernier point pour expliquer le perma-ban du champion. Comme a pu l'avancer Duke lors de la finale, on peut s’interroger sur sa force réelle puisqu’on ne l’a presque pas vu de la compétition. Peut-on trouver des counters à Pantheon ? Peut-être, mais on peut imaginer que personne n’a souhaité prendre de risque. Le ban est devenu une tradition, une certitude, une obligation. Au-delà des raisons objectives qui le justifiaient, on ne peut s’empêcher de penser que certaines équipes l’ont fait par habitude et facilité, sans chercher à savoir si tel ou tel joueur s’était vraiment entraîné dessus sachant qu’il serait dans tous les cas banni.