Quatrième volet de Waulk in History, pour (re)découvrir l'histoire de Street Fighter III.
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Street Fighter III est clairement un opus à part dans la licence mythique de Capcom. Premièrement le jeu est développé sur le CPS III, un système développé par Capcom pour l'arcade, qui suit le CPS II sur lequel Street Fighter Alpha tournait. La véritable prise de risque qui a marqué les joueurs est surtout le changement de cast, car seuls Ryu et Ken refont leur apparition dans le premier volet. Dans la chronologie Street Fighter, ce jeu serait techniquement le dernier, l'ordre chronologique de l'histoire étant : Street Fighter, Street Fighter Alpha, Street Fighter II, Street Fighter IV, Street Fighter V et Street Fighter III. Comme tous les autres titres de la licence, celui-ci a été décliné sous plusieurs jeux, chacun contenant son lot de mises à jour, ajoutant de nouvelles mécaniques, de nouveaux personnages et bien entendu rééquilibrant le jeu.

L'écran titre de New Generation
Street Fighter III: New Generation
Sorti en février 1997, le gameplay du jeu s'éloigne de Street Fighter Alpha pour davantage se rapprocher de Super Street Fighter II Turbo. De nouvelles mécaniques sont ajoutées, comme la possibilité de dash vers l'avant ou l'arrière, comme dans Darkstalkers, l'autre jeu de combat original de Capcom. Il est également possible d'effectuer des sauts plus ou moins hauts, pour varier ses attaques. Les attaques lancées juste après un saut mais avant que le personnage n'atteigne sa hauteur maximale sont appelées Leap Attacks, et sont très efficaces pour casser la garde d'un adversaire accroupi. Un personnage peut également se relever plus rapidement, et il est impossible de bloquer une attaque quand vous êtes en l'air.
Les Super sont également modifiées et renommées, devenant les Super Arts. Après avoir choisi son personnage, le joueur a le choix entre trois Super Arts, chacun avec différentes propriétés. La jauge de Super Arts se remplit en donnant des coups normaux et spéciaux, et une fois pleine le joueur peut utiliser son Super Arts. La taille de cette jauge et le nombre de stocks qu'il est possible d'avoir dépendent à la fois du personnage et du Super Arts choisi. La dernière mécanique ajoutée est celle qui a le plus marqué les esprits, donnant même lieu à une action devenue légendaire dans les jeux de combat en général. La parade ou blocage (terme utilisé uniquement sur la version japonaise) s'effectue en appuyant sur bas ou avant, lorsque l'adversaire donne un coup. Elle permet de n'encaisser aucun dégât que ce soit sur la jauge de vie ou celle de stun, tout en laissant l'adversaire vulnérable à une contre-attaque. Le timing pour la réaliser est très précis, et seuls les plus grands joueurs sont plus ou moins parvenus à bien la maîtriser.

Ibuki contre Dudley (version arcade)
Au niveau du cast, outre Ryu et Ken qui reviennent, dix nouveaux personnages font leur apparition pour un total de 12 combattants.
- Alex : Américain qui devait être le nouveau personnage principal de la licence. Il rejoint le tournoi pour venger son ami et mentor Tom, blessé par le boss final du jeu. Le personnage est largement inspiré de la star du catch de l'époque Hulk Hogan, qui était le plus célèbre catcheur au monde dans la seconde partie des années 90 et qui avait combattu dans la ligue japonaise dans les années 80. Hogan n'est cependant pas la seule inspiration du personnage, qui fait également référence à Axl Rose, le leader des Guns and Roses, qui tout comme lui porte un bandana rouge. De plus, Alex est un anagramme d'Axel. Une troisième source d'inspiration pourrait être Mike Awesome, un autre catcheur, qui lui arborait fréquemment des peintures sous les yeux. Son style de combat s'inspire du catch bien entendu, avec notamment son Power Bomb, mais également du kick-boxing. Ce n'est cependant pas un choppeur, et il est plutôt considéré comme un combattant équilibré même s'il reste plus difficile à bien utiliser que la moyenne du cast des Street Fighters.
- Dudley : gentleman anglais boxeur inspiré par le champion Christopher Livingstone Eubank, il n'enlève jamais ses gants même pour lire, boire, conduire ou même remettre sa moustache en place. Son caractère chevaleresque crée un contraste intéressant avec celui de Ryu, beaucoup plus proche d'un ronin (samouraï sans maître). Contrairement à Boxeur (Balrog), son style de combat ne se base pas uniquement sur la puissance et la vitesse, mais également sur les feintes comme le ducking (un dash invincible traversant les projectiles, réalisés en effectuant un demi-cercle vers l'avant et en appuyant sur une touche de kick, pouvant être suivi ou non d'un coup) et les coups "Drawback" (demi-cercle vers l'arrière + kick, faisant reculer Dudley avant qu'il ne renvoie un puissant coup à l'abdomen). Ses attaques signatures sont le Rolling Thunder inspiré du Dempsey Roll, et le Corkscrew Blow, inspiré du coup du même nom. Bien que ces deux attaques existent réellement, elles ont été mises en scène lors du combat d'Ippo contre Date dans le manga Hajime no Ippo, et il n'est pas impossible que Capcom s'en soit inspiré (les dates rendent cela plausible, mais cela n'a pas été confirmé).
- Elena : princesse Kenyane maîtrisant la Capoeira, Elena avec son mètre quatre vingt trois est le plus grand personnage féminin du jeu, toutes séries confondues. Elle combat avec un bikini deux pièces, tout en portant de nombreux anneaux dorés aux poignets, cou et chevilles, ainsi que des bandes de tissu sur les bras et en dessous des genoux. Bien que ce costume puisse être jugé d'un goût douteux, son but n'était pas (uniquement) de plaire au public masculin, mais surtout de montrer le niveau de détails que pouvait atteindre le CPS III. Elle possède également quelques compétences dans le domaine de la magie, pouvant entendre les voix du vent et des arbres. Excepté ses choppes, elle n'utilise que des coups de pied, contrastant ainsi avec Boxeur et Dudley qui eux n'utilisent que le haut du corps pour frapper. Elle fut le premier personnage jouable de la série à posséder un coup lui redonnant de la vie.
- Gill : antagoniste principal du jeu, remplaçant Dictateur, il est le leader de la société secrète Illuminati. Inspiré par des figures divines (les dieux grecs pour l'apparence et le style de combat, Jésus et la religion chrétienne pour une partie de son caractère, et ses coups spéciaux), il combat en slip. La moitié de son corps est rouge et l'autre moitié bleue, et tout comme Elena, le but n'était pas ici de plaire aux joueuses, mais surtout de montrer les capacités du CPS III. Contrairement aux autres titres de la série, où lorsque qu'un personnage changeait de côté, son sprite n'était qu'un calque symétrique (le cache-œil de Sagat changeait ainsi d'œil en fonction de la position du personnage à l'écran), ici le fait de changer de côté fait bien effectuer une rotation au personnage qui ne présente pas toujours la même face. Pensé à l'origine pour être en noir et blanc, l'éditeur a jugé que l'effet serait encore plus impressionnant avec des couleurs, changeant alors sa maîtrise de la lumière et des tènèbres en celle du feu et de la glace. Bien qu'il utilise le pancrace grec pour combattre, ses coups spéciaux font référence à la religion chrétienne avec ses coups spéciaux résurrection (clin d'œil à Jésus) et Seraphic Wing (apparue dans Street Fighter III: Third Strike) où six ailes d'anges poussent sur son dos, faisant référence aux séraphins, les anges les plus hauts placés dans la hiérarchie céleste des religions juive et chrétienne. Sa maîtrise du feu et de la glace ainsi que ses longs cheveux blonds font eux référence au folklore nordique. Certaines de ses techniques changent d'animation en fonction de la position qu'il occupe à l'écran, et donc de sa face visible, passant du feu à la glace et inversement (cette fonctionnalité a disparu dans SFV). C'est un personnage extrêmement offensif, non jouable dans les versions arcade, mais déblocable dans les versions console une fois le jeu terminé avec chaque personnage. Il n'est absolument pas équilibré, et n'était pas jouable en compétition. Capcom l'a d'ailleurs banni des matchs classés sur la version Xbox Live de Street Fighter III.

Match miroir Gill contre Gill
- Ibuki : cette kunoichi (femme ninja) fut pensée pour montrer le dilemme de la jeune génération japonaise de l'époque, coincée entre tradition et modernisme. En effet, malgré son entraînement au ninjutsu et l'histoire de son clan, la plupart de ses réactions sont celles d'une lycéenne moderne. Son style de jeu tourne autour de son agilité et de sa vitesse, mais en compensation sa vie est plus basse que la moyenne des combattants. Beaucoup de ses coups ont de multiples impacts, mais infligent également un peu moins de dégâts que ceux des autres combattants. Ses coups spéciaux ont souvent un double emploi, pouvant soit casser la distance, soit esquiver une attaque, comme le Hien qui permet de sauter au dessus d'un projectile puis d'enchaîner avec un coup de pied qui, s'il touche, permettra à Ibuki de sauter en arrière. Son Kasumi Gake est un dash vers l'avant qui laisse une image rémanente d'Ibuki, et peut traverser un adversaire, favorisant les cross-up. Ses combos sont plus difficiles à réaliser que la moyenne.
- Necro : Russe capturé par les Illuminati et modifié génétiquement, ses membres en caoutchouc et sa capacité à générer de l'électricité pourraient laisser penser à une fusion entre Dhalsim et Blanka. Son gameplay s'éloigne cependant de ces deux modèles, Necro étant un personnage à combo qui excelle à moyenne et courte distances. Il est difficile à prendre en main pour un débutant, manquant de projectiles et nécessitant une bonne barrière d'exécution. Il ne possède que deux réels Super Arts, le troisième étant juste le fait de charger son corps d'électricité comme Blanka, et ne peut pas vraiment être considéré comme un Super Art, vu ses faibles dégâts et sa petite jauge qui se remplit rapidement. Ce personnage est quasiment tout le temps placé assez bas dans les tierlists.
- Oro : Japonais immortel de 140 ans, c'est un ermite qui vit au Brésil et qui est toujours à la recherche d'adversaires de valeur. Comme Akuma, il se contient lorsqu'il se bat contre un adversaire, mais est beaucoup plus social et avenant que le meurtrier du maître de Ryu et Ken. Il aurait en partie été inspiré par Hélio Gracie, le fondateur du Jiu-Jitsu brésilien, qui a refusé d'abandonner un combat malgré un bras brisé, et Bodhidharma, le fondateur du bouddhisme Chan (devenu Zen arrivé au Japon) qui avait réussi à atteindre l'immortalité. Néanmoins le fait qu'il débute le combat avec un bras scellé pourrait aussi être une référence à Hui Ke, l'un des disciples de Bodhidharma qui avait un bras tranché. Il combat en utilisant le Senjutsu, un art martial chinois inventé de toutes pièces par Capcom. Possédant peu de combos, c'est un personnage assez tricky à jouer. Ses Super Arts sont le Kishin Riki où Oro charge de l'énergie dans son bras avant d'attraper son adversaire pour réaliser une belle imitation d'Obélix s'amusant avec un légionnaire romain. Cette technique est également réalisable dans les airs, mais son animation est alors différente et le coup inflige plus de dégâts. Son second Super Art est le Yagyou Dama, qui est une version plus puissante de son projectile classique, et le troisième est la Tengu Stone, permettant à Oro de faire léviter trois pierres (ou autres objets) autour de lui, pierres qu'il peut utiliser à tout moment pour prolonger des combos. Chacun de ses Super Arts existe en version améliorée (c'est à dire en appuyant sur deux boutons de punch au lieu d'un), et dans ce cas, Oro lève les scellés sur son bras pour effectuer son coup avec différentes propriétés.
- Sean Matsuda : élève de Ken, Sean est un Brésilien qui mixe les styles Shoto et du Jiu-Jitsu Masuda (autre art martial original de Capcom). Il ne maîtrise pas totalement le style Shotokan, et ne peut lancer de Hadoken qu'en Super Art. Heureseument, ses autres coups originaux, le Ryuubi Kyaku (un saut suivi d'un coup de talon en overhead) et le Sean Tackle (un dash qui peut être suivi ou non d'un tacle), lui permettent de compenser ce manque de projectiles. Son "Shoryuken" appelé Dragon Smash fera de lui l'un des personnages les plus puissants de la seconde version du jeu, avant qu'il ne soit un peu nerfé dans Third Strike.

Les jumeaux Yun et Yang
- Yun Lee : à la fois pratiquant du Kung-Fu et skateboarder, Yun est originaire d'Hong-Kong. C'est un personnage high risk, high reward, qui possède des combos dévastateurs, compensé par une santé en dessous de la moyenne et des difficultés pour ouvrir la garde d'un adversaire accroupi. Son gameplay tourne beaucoup autour du fait de mettre la pression sur l'adversaire, tout en étant prêt à déclencher une parade pour enchaîner sur une contre-attaque qui infligera de lourds dégâts. Ses deux premières Super incluent des coups d'épaule pour projeter l'adversaire au loin (You Hou) ou dans les airs pour finalement surfer sur son dos (Sorai Rengeki). Sa dernière Super, le Genei Jin, est un boost augmentant sa vitesse et ses dégâts.
- Yang Lee : Frère jumeau de Yun, il n'est qu'une autre palette de couleur du personnage dans Street Fighter III: New Generation. Il obtiendra ses propres techniques dans 2nd Impact. Tout comme son frère, c'est un passionné de skate, mais leur façon de se battre est assez différente, Yang étant plus réfléchi que Yun. Il possède un rekka nommé Tourouzan, un coup de pied pouvant être lancé après une roulade (le Senkyutai) et une double frappe de la paume (Byakko Shosoda). Tout comme Yun, une de ses Super est un move de boost, le Seiei Enbu, où Yang crée une image rouge de lui qui refera les mêmes coups que lui en décalé, créant ainsi une grosse pression sur l'adversaire qui aura du mal à trouver le bon timing pour contre-attaquer. Contrairement à l'image du Genei Jin, celle-ci inflige des dégâts à l'adversaire. Ses autres Super sont le Raishin Mahhaken où Yang prend la garde du serpent pour lancer une version améliorée du Tourouzan, ainsi que le Tenshin Senkyutai, qui est un enchaînement de coups de pied après un Senkyutai réussi.

Écran de défaite d'Ibuki contre Gill
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Street Fighter III: 2nd Impact
Sorti en octobre 1997 soit la même année que New Generation, cette version apporte quand même d'importantes nouveautés. La plus importante est l'apparition des coups EX, c'est à dire des coups spéciaux améliorés au prix d'une partie de la barre de Super. Cette mécanique est extrêmement importante, car elle oblige chaque joueur à repenser sa manière de jouer en offrant énormément de nouvelles possibilités tactiques. L'autre modification importante est la possibilité de se défendre contre une choppe, en effectuant soi-même une prise au même moment, ou quelques frames après l'adversaire (avant un joueur ne pouvait pas se défendre en effectuant cette manipulation, et c'était le premier joueur à avoir lancé la choppe qui gagnait la "course"). Désormais les taunts ont des effets autres que celui d'humilier l'adversaire, par exemple le taunt de Ryu baisse sa jauge de stun. Il devient également possible de changer de Super Art en mode arcade si un second joueur vient défier le premier.

Jaquette du jeu avec Alex et Hugo
Le lore de New Generation subit un retcon dans Second Impact, changeant ainsi les motivations de certains personnages, et en intégrant d'autres dans l'histoire. Au niveau du cast outre les personnages de New Generation, Akuma fait son grand retour à la fois comme personnage jouable et comme boss caché. Sa forme encore plus démoniaque d'Alpha 2, Shin Akuma, fait également son retour, mais uniquement comme personnage controlable par l'ordinateur. Deux nouveaux personnages rejoignent le combat :
- Hugo Andore : issu de Final Fight, c'est un lutteur managé par son amie Poison. Tout deux viennent du gang Mad Gear, les principaux antagonistes de Final Fight 1 et 2. Mesurant 2m40 pour 200kg de muscles, Hugo est un combattant très impressionnant malgré son collant léopard fuschia. Inspiré du catcheur André the Giant (Andore se prononce Ond-ray), son introduction de combat contre Alex rappelle celle du Français contre Hulk Hogan. Il utilise des techniques de catch, possède une excellente portée grâce à sa taille, et inflige des dégâts colossaux. Son coup le plus célèbre est le Monster Lariat, dont la version EX possède une armure infinie, c'est à dire qu'à moins d'encaisser un coup avec des propriétés de brise-armure, Hugo continuera d'avancer vers l'ennemi. En compensation Hugo est lent, et son jeu aérien est plus que pauvre. C'est un personnage relativement simple à zoner.
- Urien : frère cadet de Gill, il souhaite prendre la place de son aîné à la tête de la société secrète. Il partage son physique de dieu grec avec son frère, mais leurs caractères sont radicalement différents, Urien étant tyrannique et autoritaire alors que Gill est en apparence bien plus bienveillant même s'il demeure bien plus fanatique que son cadet. Dans SF III il est surnommé le disciple traître, faisant référence à Judas qui a trahi Jésus (aka Gill). Les noms de certaines de ses techniques évoquent la Rome Antique, et plus spécifiquement l'empereur Caligula, dont il partage certains traits de caractère, notamment pour le côté destructeur. Certaines de ses techniques font appel à l'énergie de la foudre, et il peut également rendre son corps métallique. Ses normaux ont une haute priorité comme ceux de Gill, même s'ils infligent moins de dégâts, permettant à Urien de constamment mettre son adversaire sous pression. Comme Guile et Boxeur, il possède également des coups chargés, incluant un projectile et un tacle. Ses Super Arts sont le Temporal Thunder, un projectile infligeant de gros dégâts à la barre de vie comme à la barre de stun, ainsi que le Tyrant Slaughter, une succession de tacles pouvant retirer entre 20 et 30 % de la vie d'un adversaire si elle connecte en entier (en fonction de la vie de base du personnage, et de si le coup est un counter ou non). Nénanmoins sa Super signature reste l'Aegis Reflector, un miroir d'électricité pouvant renvoyer les projectiles et étendre certains combos.

Jaquette alternative du jeu avec Ryu et Alex
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Street Fighter III: Third Strike
Sorti en 1999, Third Strike est la suite de 2nd Impact, sans retcon. Le jeu n'apporte qu'une seule nouvelle mécanique de gameplay, la Red Parry, qui est une parade réalisée pendant un blockstun. Ce jeu marque également le retour de Chun-Li dans la série, pour le plus grand bonheur des fans. Une partie de la communication de Capcom se base d'ailleurs sur son retour, et elle est très souvent mise en avant. Outre la première dame des jeux de combats, quatre nouveaux personnages se joignent à la bagarre :

Jaquette du jeu
- Makoto : héritière du style de karaté Rindo-kan (encore un style inventé par Capcom) ainsi que du dojo familial, Makoto souhaite affronter les plus puissants adversaires afin de faire connaître son style au monde entier. Niveau caractère le personnage est intéressant (pour un personnage de jeu de combats), car bien que renvoyant une image plutôt masculine, à la fois par son look et son attitude, elle ne supporte pas d'être prise pour un garçon, contrastant ainsi avec les clichés de ce type de personnage qui généralement ne revendiquent pas spécialement leur féminité. Bien qu'étant considérée comme un personnage high risk/high reward, le gameplay de Makoto reste assez peu conventionnel pour ce type de personnage, vu qu'il se base beaucoup sur l'anticipation des coups de l'adversaire, au lieu de se baser sur la pression que peut mettre la combattante. Ses coups de poing et de pied sont dévastateurs, et ses combos font extrêmement mal mais requièrent un timing très précis et une exécution parfaite. Ne disposant que de peu de portée et donnant des coups puissants, elle devient vulnérable si l'adversaire parvient à bloquer son offensive. Son coup emblématique est le Fukiage, un coup de poing vertical lui permettant de frapper les adversaires juste au dessus d'elle. Ses Super sont l'Abare Tosanami où Makoto effectue un saut arrière avant d'enchaîner sur une série de coups de pieds conclue par un Fukiage, le Seichusen Godanzuki un enchaînement de coup de poings à courte portée mais qui sort instantanément et peut donc être utilisé en contre, et le Tanden Reki, son Super Art le plus célèbre qui boost tous ses dégâts de 25 % le temps que sa jauge se vide. Cependant cette Super doit être utilisée avec prudence car Makoto se retrouve incapable de bloquer pendant la durée de l'effet, même si elle peut toujours effectuer des parades.
- Q : portant un masque métallique, il est le personnage le plus mystérieux de la saga Street Fighter et son identité réelle reste encore inconnue. Bien qu'il soit jouable, il était surtout un personnage caché qu'on ne pouvait rencontrer que sous certaines conditions à savoir gagner les 8 premiers matchs du mode arcade sans recevoir une note de fin de match inférieure à D. C'est d'ailleurs le seul personnage du jeu à ne pas avoir de stage dédié, et si deux joueurs le sélectionnent, ils combattent sur le stage de Dudley. Son design rappelle celui de Robot Detective K et Iron Mask de Babel II. Son manteau rappelle celui de l'Homme Invisible, et son nom est une référence directe à l'un des supérieurs de James Bond. Il n'est pas certain que Q soit complètement humain, plusieurs de ses coups faisant penser à ceux d'un robot, tandis que d'autres de ses actions sont typiquement humaines. Comme beaucoup de personnages "cachés" chez Capcom, Q semble se retenir dans l'animation de ses coups, comme s'il testait son adversaire plus qu'il ne le combattait réellement. Il ne pratique aucun art martial connu, et ses coups spéciaux sont des coups à charge incluant généralement un dash, un peu comme Boxeur (Balrog). Sa grande santé et la lenteur relative de ses coups le classent parmi les personnages défensifs du jeu. Ses Super Arts sont la Critical Combo Attack, qui est une série d'enchaînements de ses coups spéciaux, la Deadly Double Combination, un coup de poing dans les tripes suivi d'un coup du marteau sur l'adversaire plié en deux. La Deadly Double Combination est extrêmement rapide, et peut contrer certaines autres Super avant la fin de leur animation de départ, et il est possible de cancel les coup spéciaux de Q en cette Super. Sa dernière Super est la Total Destruction où Q et sa jauge de Super se mettent à clignoter. Q peut réactiver cette Super avec un quart de cercle avant + poing (pour donner un coup de poing) ou pied (pour effectuer une choppe) et exploser sur son adversaire. L'explosion peut être bloquée, et ne met pas Q hors combat.

Écran de sélection des personnages
- Remy : ce savateur français souhaite se venger de son père qui les a abandonnés lui et sa sœur, conduisant cette dernière à la mort. Son design rappelle celui de Iori Yagami de la licence King of Fighters. Remy est un personnage complexe, proche de la folie, trouvant que le combat n'apporte que la haine et la tristesse, mais continuant à se battre pour dans l'espoir d'infliger à son père le châtiment qu'il mérite. Le cadavre de sa sœur est conservé dans de la glace dans une baie, rappelant la situation de Hyoga, le chevalier du Cygne de la série Saint Seiya. Ses coups spéciaux sont les mêmes que ceux de Guile et Charlie, faisant de lui le meilleur personnage de zoning de Street Fighter III.
- Twelve : arme humanoïde développée par la Société Secrète, Twelve possède une apparence particulière évoquant un homme sans poils, entièrement blanc laiteux. Sa personnalité n'est pas clairement établie vu qu'il ne parle pas réellement aux autres personnages, à l'exception de Necro. Il rappelle à la fois Ultraman et Terminator. Son style de combat appelé Hyper Adaptation utilise principalement les spécificités de son corps, capable de s'adapater à tout environnement, et de transformer ses extrémités en armes comme des haches, des pics, etc., etc. Il est le seul personnage du jeu à avoir un dash aérien, et peut également nager dans le sol pour éviter les projectiles. Ses Super Arts sont le X.N.D.L. où Twelve transforme ses bras en tentacules avant de les plonger dans le sol puis de les ressortir sous forme de pics, le X.F.L.A.T., où l'humanoïde devient un avion qui fonce vers son adversaire au sol à plusieurs reprises et sous différents angles, et enfin le X.C.O.P.Y. qui lui permet de prendre l'apparence de son adversaire le temps que sa jauge de Super se vide. Comme sa jauge est bloquée, lorsqu'il prend l'apparence de son opposant, Twelve ne peut ni utiliser le Super Art de celui-ci, ni aucun des coups EX, mais en compensation, il prend moins de dégâts et ses normaux font plus mal. Invulnérable lorsqu'il prend l'apparence de son ennemi, il est cependant aisément punissable lorsqu'il reprend son apparence d'origine, faisant de cette Super un coup très risqué.

Le casting intégral de Street Fighter III
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Esport
C'est avec Street Fighter III qu'est née la première mythologie des jeux de combat, avec l'avènement des cinq dieux du Japon. Ces cinq joueurs ont chacun marqué l'histoire des jeux de combat à leur manière. Le moins connu actuellement est Nuki, mais sa Chun-Li a marqué l'histoire de Street Fighter III. Outre d'excellentes prestations sur le plan national, Nuki a remporté trois fois l'EVO sur Third Strike en 2005, 2007 et 2008. Nuki a cessé de se déplacer aux événements internationaux en 2017 et semble peu actif depuis cette date. Le second dieu est Haitani, un joueur de Makoto. Il était très difficile à affronter, car il avait l'habitude de changer de style de jeu en plein milieu d'un match. Il se concentrait sur le contrôle de l'espace en début de round, jouant de manière équilibrée, puis devenait de plus en plus agressif au fur et à mesure que ses ressources augmentaient.
Bien qu'il soit le moins titré des cinq dieux, sa place parmi eux est indiscutable, et il est toujours en activité aujourd'hui dans l'équipe Shinobism Gaming. Sako est le doyen des cinq dieux, tout en étant reconnu comme le dieu de l'éxecution, utilisant le personnage le plus compliqué à maîtriser dans quasiment tous les jeux auquel il a joué. Tout comme Haitani son palmarès n'est pas impressionnant mais aujourd'hui encore il est l'un des tout meilleurs joueurs du monde, et toujours sur des personnages demandant une excellente exécution. Parmi les meilleurs joueurs de jeux de combat il existe des génies capables de briller sur de multiples jeux, et parmi eux il y a Tokido. Connu et reconnu sur la scène Street Fighter pour son Akuma, il s'est également illustré sur les licences suivantes : King of Fighters, Guilty Gear, BlazBlue, Tekken, Soul Calibur, Virtua Fighter, Capcom vs SNK, Marvel vs Capcom, Melty Blood, Street Fighter X Tekken et Dead or Alive. Bien que Tokido soit également connu pour son utilisation de personnages top tiers, son talent reste indéniable. S'il a peu brillé sur Street Fighter III comparé à d'autres dieux, son nom résonnera sur d'autres titres et il est certainement le meilleur des cinq dieux encore en activité aujourd'hui.
Le dernier des dieux n'est autre que l'ultime légende des jeux de combat : Daigo Umehara. S'il n'a pas remporté de tournois majeurs sur Street Fighter III, il fut responsable de l'action la plus mémorable de l'histoire de ce jeu. En 2004 lors de la finale loser de l'EVO, Daigo était au 0 de vital face à son adversaire, qui déclencha alors la Super de Chun Li, dans le but de tuer avec des dégâts de gratte. Seulement la Bête en décida autrement, réalisant 15 parades consécutives en quelques secondes, avant de finalement ouvrir la garde et remporter le match. Cette action a marqué l'esport, et est aujourd'hui encore considérée comme l'une des actions qui ont fait l'esport, tous jeux confondus.
Le come-back de Daigo contre Justin Wong
Néanmoins les cinq dieux n'ont pas été les seuls à s'illustrer sur le jeu de Capcom. Justin Wong, l'adversaire de Daigo lors de son come-back à l'EVO 2004 fut certainement le joueur américain à avoir le plus marqué le jeu. Il remporta d'ailleurs l'EVO 2009 sur ce jeu, en partenariat avec le Japonais Issei Suzuki. Parmi les joueurs japonais, Kenji Obata, connu sous le pseudo KO, marqua également l'histoire du jeu en remportant l'EVO en 2003 et 2004. Yoshihiko Togawa, dit Nitto, remporta aussi l'EVO en 2006. Le premier rival américain de Daigo, Alex Valle, s'illustra aussi à diverses reprises sur le jeu. Côté européen, l'un des joueurs les plus emblématiques de la scène fut sans doute le britannique Ryan Hart qui réalisa plusieurs belles performances en tournois internationaux.
Modifié le 11/06/2020 à 22:41
Non, ça viendrait apparemment du magazine Arcadia qui avait listé les joueurs les plus forts de la fin des années 90/début 2000 (d'autres citent 2chan comme origine du truc, perso' j'ai pas retrouvé la source exacte). Sako et Haitani étaient les meilleurs joueurs de Vampire quand Nuki & Daigo avaient migré sur 3.3 puis CvS2. Tokido était grosso-modo fort sur la plupart des jeux et s'est fait une place plus ou moins discrete parmi cette liste.
Et surtout, la première "mythologie" elle date tout simplement de Street Fighter 2. Puis Vampire/Alpha 3, Virtua Fighter, etc. Bref, 3.3 a absolument rien crée en terme d'exposition des joueurs. Si on a vu Daigo aller aux USA pour jouer contre Valle, c'est bien parce qu'il avait gagné le tournoi national sur Alpha 3 et qu'il était déjà considéré (et connu comme tel) comme étant le meilleur joueur japonais depuis Vampire, voire la fin de 2X.
"Tout comme Haitani son palmarès n'est pas impressionnant mais aujourd'hui encore il est l'un des tout meilleurs joueurs du monde"
Meilleur joueur de Vampire sur la "deuxième" période du jeu, 1er SoCal Regionals 2018, 3ème de l'Evo Japan, 1er TWFighter Major 2018 et l'un des rares (voire le seul) joueurs à avoir battu Daigo sur un FT officiel à l'époque de SFIV. Sans oublier tous les rankings japonais où il mettait 7-0 à approximativement tout le monde.
Si j'ai utilisé le terme mythologie, c'est surtout pour faire référence à l'appellation des 5 dieux, qui elle est apparu pendant cette période, avant ils n'étaient pas des "dieux" mais "juste" les meilleurs joueurs de jeux de combat. Ce n'était peut être pas clair, mais il me semblait évident que leur hégémonie n'a pas débuté sur Street Fighter III, surtout que certains noms étaient déjà apparus dans les articles sur SF II et Alpha.
Quant au palmarès, je parle uniquement de celui sur Street Fighter III, et pas des autres accomplissements à côté. Je me suis également concentré sur la période où le jeu était l'opus phare de la licence, et pas sur celles qui ont suivi. C'est pour ça que des résultats de 2018 ou après, ne me semblaient pas intéressant à mentionner, ainsi que les accomplissements sur d'autres titres. L'article se concentre sur Street Fighter III et pas sur les carrières des joueurs, parce que sinon il serait en effet plus qu'incomplet.
Au passage sur la présentation des persos il manque le "I" à Ibuki.