L'affaire remonte à 2016 et vient tout juste de trouver une issue suite à une décision définitive du tribunal fédéral des États-Unis. Désormais toutes les plaintes déposées à l'encontre de Valve au sujet des skins, des paris et des jeux d'argent sur CSGO ont été clôturées. L'éditeur a définitivement été blanchi de toutes les accusations.

Valve en a fini avec la justice

Tout était parti de la plainte de parents qui avaient vu leurs enfants dépenser des sommes inconsidérées sur Counter-Strike: Global Offensive afin de s'acheter des skins et de les jouer ensuite sur des sites de paris. A l'époque déjà nous avions relayé ces accusations en particulier celle d'un certain Michael John McLeod qui déclarait que l'éditeur « permet sciemment, est complice de la création, du maintien et de faciliter la tenue d'un marché où les joueurs et des tiers échangent des skins d'armes comme on le ferait avec des jetons de casinos ». Or déjà sa requête semblait perdue d'avance du fait du profil même du plaignant, joueur invétéré depuis de nombreuses années sur à peu près tous les supports qui permettent de parier, mais également du fait d'une jurisprudence obtenue après un procès dans l’État du Maryland. La cours avait alors considéré que le fait de jouer des objets virtuels dans un monde virtuel pour obtenir une récompense tout autant virtuelle ne pouvait pas être classé dans la catégorie des jeux d'argent. L'affaire jugée dans le Maryland ne concernait pas CSGO mais un autre jeu vidéo : Game of War's dont le principe de base était finalement le même.


Fin de parcours pour toutes les plaintes

Et pourtant il aura fallu attendre pratiquement 6 ans pour qu'enfin Valve puisse tirer un trait sur ce dossier. Depuis l'écosystème même de Counter-Strike: Global Offensive a beaucoup changé. L'éditeur a agi et désormais les plateformes telles que CSGO Lounge, CSGO Diamonds ou encore CSGO Jackpot n'existent plus ou n'ont plus le poids énorme qu'elles avaient auparavant. Pourtant cela n'avait pas empêché les avocats qui plaidaient contre l'entreprise de Seattle d'avoir des billes dans leur camps. Notamment un rapport de la Washington State Gambling Commission extrêmement sévère, mais daté de 2016 et donc plus nécessairement à jour. Pourtant c'est par une pirouette juridique que les défenseurs de Valve sont parvenus à clore définitivement l'affaire. En effet ils ont prouvé que toutes les personnes qui se trouvaient face à eux n'avaient tout simplement jamais utilisées Steam et ne pouvaient donc pas se plaindre d'un système qu'elles n'avaient jamais utilisé (car sans Steam impossible d'avoir accès aux skins). Or comme nous vous le présentions plus haut, il s'agissait de parents et donc pas des principales acteurs mais plutôt de ceux qui avaient laissé libre accès à leur carte de crédit.

Ensuite l'éditeur, par le biais de ses représentants, a fait valoir que la plainte n'avait pas lieu d'être car dans les conditions d'accès à Steam, qu'il faut accepter pour créer son compte, il est stipulé qu'en cas de litige l'utilisateur devra passer par un médiateur indépendant plutôt qu'un juge. Pour finir personne n'a pu prouver que Valve avait un quelconque lien avec les sites de paris où les sommes d'argent des adolescents ont été dépensées, normal puisque ces entreprises sont totalement indépendantes de l'éditeur et cela même si leur fonctionnement repose sur le système mis en place par les développeurs du jeu. Tout cela aura permis donc à Valve de s'en sortir au cours de différentes audiences aux quatre coins des États-Unis. En revanche à la question sur la validation des conditions générales d'utilisation de Steam, le tribunal a finalement tranché que si les enfants les avaient acceptées ce n'était pas le cas de leurs parents et que donc leur demande était légitime sur ce point.


La spécificité française, le X-ray Scanner

Manquait toutefois encore un argument qui méritait des clarifications par la justice américaine, celui concernant la vente des clés permettant d'ouvrir des caisses au contenu aléatoire, ce qui était comparé au jeu de la machine à sous au casino. Et c'est cette question qui a récemment été définitivement enterrée par le tribunal fédéral. Les parents n'ayant pas pu prouver qu'ils avaient eux-mêmes été bernés, puisqu'ils n'avaient jamais joué personnellement, le juge a estimé que leur plainte n'était tout simplement pas recevable. En effet les plaignants n'ont découvert qu'après coup les sommes dépensées, ils ne pouvaient donc pas avoir lu les avertissements qu'avait pu placer l'éditeur afin de prévenir les dépenses excessives de ses joueurs. Le juge James L Robart a donc définitivement clôt le dossier, empêchant désormais tout appel des plaignants dans cette affaire qui traine depuis presque 6 ans de tribunaux en tribunaux.

Malgré tout depuis 2016 beaucoup de choses ont changé suite à ces actions judiciaires, motivées par des intérêts plus ou moins honnêtes. L'éditeur a clairement fait le ménage au sein de la jungle de sites qui pullulaient grâce au marché noir lié à la revente de skins, sans pour autant que les modèles virtuels apparus via la mise à jour The Arms Deal Update en août 2013 ne disparaissent définitivement des débats. Prix prohibitis, marché noir, blanchiment, finalement un seul pays au monde a eu le droit à la mise en place d'un système totalement différent des autres. Il s'agit du nôtre, la France, où depuis fin 2019 vous devez passer par un scanner pour découvrir le contenu de vos caisses. Impossible ensuite de scanner un autre object tant que vous n'avez pas acheté le contenu de la caisse que vous avez prévisualisé et cette dernière est même invendable en l'état. Il semble donc qu'à travers le monde, une seule nation possédait un arsenal législatif suffisant pour contrecarrer les plans de l'éditeur. Pourtant à l'époque l'ARJEL (autorité de régulation des jeux en ligne) s'était montrée incompétente et souhaitait une action européenne, depuis la mise à jour hexagonale la question ne se pose même plus ce qui signifie finalement que là également Valve a su s'éviter des ennuis judiciaires.