Éliminé en quart de finale des Worlds 2025 de League of Legends par Top Esports, G2 Esports boucle sa saison après un parcours dense marqué par neuf déplacements à travers le monde. Son manager, Romain Bigeard, a livré un message sur X, dressant le bilan d’une année exigeante mais formatrice.

Un parcours mondial, une saison d’apprentissage

La saison 2025 de G2 Esports s’est achevée à Shanghai, en quart de finale des Worlds. L’équipe européenne, battue 3-1 par Top Esports, signe là le premier top 8 mondial pour l’Europe depuis 2021 et le retour de G2 à ce niveau depuis 2020. Un résultat qui redonne un peu de crédibilité à la région sur la scène internationale, mais pas forcement de quoi faire la fête. Dans un message publié sur X, son manager général Romain Bigeard a pris le temps de revenir sur cette campagne longue et complexe, marquée par une succession de compétitions et de voyages qui ont rythmé l’année de la structure.

Romain rappelle d’abord l’ampleur du parcours logistique : « Une aventure qui nous a menés dans plus d’endroits que d’habitude pour une année de League of Legends, avec neuf voyages : deux fois à Paris, deux fois à Madrid, Vancouver, Riyad, Tianjin, Pékin et Shanghai. » Une manière de souligner à quel point la saison 2025 a été un véritable marathon, tant sur le plan sportif que collectif.

Romain Bigeard aux Worlds 2025
Romain Bigeard et les G2 ont parcouru le monde cette année (c) Riot Games

Entre progrès visibles et plafond persistant

Dans son message, Romain Bigeard insiste sur la valeur formatrice de ces déplacements, évoquant la cohésion et la résistance acquises au fil des épreuves. Selon lui, ces étapes successives ont permis au groupe d’apprendre à gérer la pression, l’échec et la réussite : « Ces voyages nous ont donné la pression, les échecs et les succès dont nous avions besoin pour grandir. »

Sportivement, G2 quitte la scène mondiale avec le sentiment d’avoir progressé, sans toutefois parvenir à concrétiser cette montée en puissance sur la durée. Les résultats à l’entraînement, plutôt encourageants selon le staff, n’ont pas suffi à combler l’écart avec les meilleures formations asiatiques. « Nous espérions aller plus loin dans le tableau, car notre pratique montrait de vrais signes de progrès », a-t-il reconnu, avant de pointer la difficulté majeure de ces tournois : « À ce niveau de compétition, ce qui compte le plus, c’est de ne pas imploser pendant la semaine et de se présenter le jour J. Presque. »

Face à Top Esports, le Bo5 a confirmé le grand fossé encore existant entre G2 et les meilleures équipes de LPL. Malgré une bonne préparation et une dynamique positive sur la fin de bootcamp, la formation européenne a subi la loi d’un adversaire plus constant et plus précis dans l’exécution. « Le Bo5 contre TES a été stressant et nous avons été surclassés, ggwp », résume simplement Romain.

Une élimination sans drame, mais pleine de leçons

Romain Bigeard ne cherche pas à masquer la déception. Mais son discours reste mesuré, ancré dans une logique de progression. G2 termine sa saison parmi les huit meilleures équipes du monde, éliminée au même stade que Anyone’s Legend, Hanwha Life Esports et CTBC Flying Oyster. Une performance « correcte », selon lui, mais encore éloignée de l’excellence visée.

Le manager met surtout en avant la stabilité mentale de l’équipe dans la dernière ligne droite : « La semaine précédant le Bo5 a été une belle expérience. » Les semaines de préparation, minutieusement planifiées depuis le bootcamp de Tianjin, ont montré un G2 régulier dans ses scrims, alternant périodes de réussite nette, notamment face à KT Rolster ou T1, et des passages plus difficiles contre Gen.G ou Top Esports. Le tableau de l’équipe partagé par Romain en complément de son message montre une certaine progression entre début et fin de mois, malgré quelques fluctuations qui peuvent être qualifiées de naturelles dans le cadre d’un entraînement intensif.

Les G2 aux Worlds 2025
Les G2 vont désormais préparer l'année 2026 (c) Riot Games

Le regard tourné vers 2026

Bien évidemment, le message de clôture est tourné vers la prochaine saison de compétition. « Nous sommes de retour à la maison et commençons à planifier 2026. » Le ton semble être calme, sans amertume. G2 sait qu’il reste un immense fossé à combler pour retrouver les sommets des tournois internationaux, mais la conviction de pouvoir y parvenir demeure. « Un jour, et ce sera glorieux », conclut Bigeard. À travers cette déclaration, G2 Esports acte la fin d’un cycle et prépare déjà le suivant. L’année 2025 aura été celle du voyage et d’une confirmation : le collectif européen reste solide, mais doit encore franchir un palier mental et structurel pour rivaliser avec les références asiatiques.

Le mot de la fin, inscrit au bas du planning de l’équipe, résume bien cette philosophie : « Journey, improvement, fighter, banger, improvement. » Un fil conducteur qui continuera sans doute de guider G2 en 2026.