De retour en Corée après plusieurs années en LPL, Kanavi détaille son choix de Hanwha Life Esports, son adaptation, les écarts LCK/LPL et ses priorités de jeu. Il revient aussi sur la KeSPA Cup, son rôle dans un roster de vétérans et fixe le cap pour 2026.
Un retour en LCK, une adaptation rapide et un cap posé pour 2026
Revenu en LCK après une longue période en Chine, Kanavi s’est livré dans une interview de Focus Game où il décrit une transition qu’il dit ressentir comme étrange au sens littéral du terme, parce qu’il se retrouve pour la première fois depuis longtemps dans un cadre coréen au quotidien. Il résume ce premier ressenti simplement, en expliquant qu’il a « toujours été dans des équipes chinoises et que c’est un peu surprenant d’être dans une équipe coréenne ».
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Le jungler insiste d’entrée sur un point qui, selon lui, change immédiatement l’expérience. Il met en avant le contact avec le public, qu’il a déjà retrouvé via des événements et des échanges. Il dit sentir une énergie particulière autour de ce retour, expliquant que « voir les fans à la KeSPA Cup, et échanger récemment via la communauté, ça donne de l’énergie » et que cela lui laisse « une impression d’attente, de quelque chose qui donne envie ». Il détaille ce qu’il entend par là, en parlant du bruit en salle, « les encouragements sur place, c’est fort », et en évoquant aussi des interactions plus simples, à distance, où il a été marqué par la réactivité des supporters, disant que même « les réponses quand on échange, c’est rapide et ça fait plaisir ».
Sur son quotidien pendant l’intersaison, Kanavi résume une préparation centrée sur la KeSPA Cup, avec beaucoup de parties en soloQ pour monter en rythme. Une fois le tournoi terminé, il explique avoir enchaîné avec des obligations liées à l’équipe, avant de s’accorder une courte coupure. L’idée, ensuite, est de repartir sur le travail collectif et “entrer en scrims” avec un cadre plus stable.
La question du choix de Hanwha Life Esports revient ensuite comme un pivot de l’entretien. Kanavi explique avoir réellement hésité pendant la période de transferts, en disant qu’il a « beaucoup réfléchi entre des équipes chinoises et des équipes coréennes ». Il justifie finalement sa décision par des paramètres qu’il présente comme concrets, en affirmant que « les conditions étaient bonnes et que les membres semblaient vraiment bons », ce qui l’a conduit à choisir Hanwha Life. Interrogé sur l’influence d’un joueur en particulier, il évoque une discussion pendant la free agency avec Zeka ; il raconte qu’ils ont parlé, et que ce dernier lui a dit qu’« ensemble, ça pourrait être bien », un échange qui a compté dans son arrivée.
Kanavi consacre aussi une partie de ses réponses à l’adaptation matérielle. Il reconnaît que la vie en Chine lui était devenue naturelle, disant que « comme je suis resté longtemps, la vie en Chine était confortable », tout en expliquant que l’intégration au camp HLE s’est faite sans difficulté parce que « l’environnement est très bien » et que « tout le monde est très gentil », ce qui fait qu’il n’a « pas eu de difficultés à s’installer ». Il admet malgré tout qu’il reste des éléments qui lui manquent, notamment la nourriture, en expliquant qu’« il y a des plats qu’on ne peut manger qu’en Chine » et que ce sont des choses « qui peuvent manquer ». Il ajoute aussi une dimension plus globale, sans dramatiser, en disant que son quotidien là-bas lui paraissait « très intéressant » et que, forcément, « il y a un côté nostalgique ».
Sur les conditions de travail, il se montre très direct. Il cite d’abord un élément simple, « la nourriture est vraiment bonne », puis décrit un fonctionnement interne où il se sent écouté. Il explique qu’il a tendance à demander ce dont il a besoin, et que « chaque fois que je demande, on accepte », au point où il glisse qu’il va peut-être « devoir demander encore plus à l’avenir ». Dans le même registre, il balaie la question de la langue en assurant que parler coréen ne le met pas mal à l’aise. Il dit qu’« en coréen, je ne me sens pas particulièrement gêné » et que ce soit pour « communiquer » ou pour « donner des infos en jeu », il estime que « ce n’est pas un problème ».
LCK vs LPL : la vision comme premier chantier
La partie la plus intéressante sur le jeu arrive lorsqu’il compare LCK et LPL. Là où beaucoup restent sur des différences générales, Kanavi pointe un thème très précis : la vision. Il explique que, depuis son arrivée, il a le sentiment que « les équipes LCK ont un jeu de vision plus strict, plus serré ». Son raisonnement est méthodique : il dit avoir parlé avec ses coéquipiers pour « compléter ce point », et justifie cet axe de travail parce que « si la vision est bien en place, planifier ou répondre devient plus facile ». Dans son discours, la vision n’est pas un détail : c’est une condition qui permet ensuite d’exécuter plus proprement le reste, que ce soit l’anticipation ou la réaction.
Kanavi revient ensuite sur la KeSPA Cup, terminée sur une 2e place. Il explique que l’équipe n’a pas mis une pression maximale sur ce tournoi, disant que « ce n’est pas un événement où on met toute notre énergie », mais il insiste sur le fait qu’ils l’ont joué sérieusement parce que « c’était un tournoi avec nos cinq joueurs ensemble » et que « sur scène, on a tous travaillé ». Surtout, il s’en sert comme d’une base pour la suite, en expliquant qu’il sent un potentiel de progression : il dit que l’équipe a des qualités et que « plus on s’entraîne, plus ça donne envie de voir jusqu’où on peut aller ».
Quand il décrit l’identité du roster, Kanavi parle d’un groupe construit pour aller au combat et tenir la pression, tout en rappelant qu’il reste du temps pour affiner. Il explique que, dans son esprit, certains profils du haut de la carte sont « très portés sur les fights », et que d’autres pièces du roster apportent des repères plus stables. Il résume l’état actuel en indiquant qu’« en s’ajustant un peu plus, ça devrait mieux fonctionner ». Il dit que ce n’est pas seulement chercher la bagarre, mais aussi la capacité à transformer une situation où l’on pourrait échanger calmement en quelque chose qui bascule en combat, expliquant qu’« même dans des situations où on peut donner et reprendre, on arrive à convertir vers un fight ». Et il rattache ça à une vision assez brute du jeu, en rappelant que « League of Legends a une base de combat », et que, dans cette logique, « faire les combats de manière assumée » lui paraît cohérent.
Sur un sujet qui colle à son image, l’invade, Kanavi donne une réponse très cadrée. Il explique que c’est un outil efficace parce qu’il ne s’agit pas seulement de maximiser sa propre économie : c’est aussi priver l’autre. Il le formule clairement, en disant que « les laners, s’ils ratent des CS, c’est juste qu’ils ne les prennent pas », tandis que l’invade, c’est « aller prendre dans la jungle adverse », donc « empêcher l’autre de prendre et voler en même temps ». Mais il ne présente pas ça comme une obligation permanente : il explique que tout dépend du calcul et qu’il regarde « le risque et le gain ». Il dit qu’il tente quand le gain semble supérieur, et qu’il cherche surtout à jouer ça de manière plus propre, en expliquant vouloir « augmenter le taux de réussite » et « réduire le risque ».
Leadership, hiérarchie en jeu et ambitions 2026
La question du leadership revient forcément, puisqu’il arrive dans un effectif décrit comme expérimenté et qu’il comble un départ important. Kanavi confirme qu’il est l’un des plus âgés du roster et évoque ses échanges avec le jungler sortant, expliquant qu’ils se connaissent du milieu et qu’il lui a demandé « comment était l’équipe et quel était le caractère des joueurs ». Sur son rôle à lui, il ne se pose pas comme un leader naturel. Il dit que si personne ne le fait, « il faudra bien que quelqu’un prenne ce rôle », et qu’il pourra s’y mettre. Mais il nuance immédiatement en expliquant que « je n’aime pas trop me mettre en avant ». Puis il ajoute un élément qui décrit bien son adaptation : en arrivant, il a eu le sentiment que l’environnement le poussait à prendre plus d’initiatives qu’il ne l’aurait imaginé, disant qu’à HLE, « l’environnement fait que je vais peut-être devoir sortir davantage, au quotidien aussi ».
Sur la communication en jeu, il refuse de figer une hiérarchie trop tôt. Il explique que, pendant la préparation de la KeSPA Cup, ils ont eu très peu de temps en configuration complète, ce qui ne permet pas selon lui de trancher. Il donne surtout sa définition du shotcalling, en disant que l’ordre, c’est souvent « la personne qui décide quand plusieurs avis sortent ». Et il décrit une organisation ouverte, indiquant que, dans la pratique, « celui qui a la meilleure idée à un moment donné prendra la main ».
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En fin d’entretien, Kanavi élargit au paysage LCK et au niveau attendu. Il cite des équipes qu’il place d’emblée parmi les références, en expliquant que la continuité côté Gen.G est un facteur important, et que T1 reste une équipe forte même avec un changement. Il mentionne aussi KT parmi les équipes qui lui paraissent solides. Le cap collectif pour 2026 est posé sans détour. Kanavi explique que l’objectif est d’abord de « participer à toutes les compétitions internationales », puis d’y montrer « la meilleure performance possible », avec l’ambition de construire une équipe capable d’aller chercher les titres.
Hanwha Life Esports
Choi "Zeus" Woo-je 
Seo "Kanavi" Jin-hyeok
Kim "Zeka" Geon-woo 
Lee "Gumayusi" Min-hyeong 
Yoo "Delight" Hwan-joong 
Yoon "Homme" Sung-young 
Han "Peanut" Wang-ho 
Park "Viper" Do-hyeon 
Choi "DanDy" In-kyu 