Invité du podcast EUphoria, Jankos est revenu sur ses projets, ses années au plus haut niveau et la première semaine du LEC Summer Split. L’ex-jungler de G2, aujourd’hui joueur en NLC et co-streamer pour NAVI, dresse un constat sur son avenir et sur l’état actuel de la scène européenne.

Jankos, entre compétition et co-stream

Depuis le début de l’année, Marcin "Jankos" Jankowski évolue en NLC (NORD Esports) et diffuse en co-stream (NAVI) l’intégralité des matchs du LEC ainsi que plusieurs compétitions internationales. Il envisage même d’ajouter la LCK à son programme, ce qui prolongerait des journées déjà bien chargées. Il confie qu’« il n’a pas de plan actif pour revenir en LEC pour l’instant » et qu’« il verra ce qui se passe ». Plusieurs équipes, y compris NaVi pour rejoindre le roster principal, lui ont proposé un poste, mais il a refusé, expliquant qu’« il se sentait épuisé » et qu’« il ne voulait pas revenir s’il ne pouvait pas donner 150 % ».

Son engagement en NLC reposait sur une idée précise : « montrer de l’intérieur ce que vit une équipe professionnelle, depuis la préparation jusqu’aux scrims ». Mais à mesure que d’autres équipes ont commencé à diffuser leurs entraînements, « cette approche a perdu de son caractère unique ». Aujourd’hui, il maintient « un rythme exigeant, avec un jour de repos par semaine et souvent huit à dix heures de diffusion par jour », tout en envisageant « de se concentrer davantage sur la création de contenu et le co-stream à partir de l’année prochaine ».

Caps, Perkz et la nouvelle génération

Même loin de la scène, Jankos estime « rester pleinement dans l’écosystème compétitif ». Ce qui lui manque le plus est « la possibilité d’affronter directement les meilleures équipes du monde », un moteur essentiel de sa carrière. Parmi ses souvenirs les plus marquants, il cite « la finale des Worlds 2019, la demi-finale de 2016 lors de ses premiers Mondiaux, la victoire contre RNG en 2018 » et un BO5 remporté face à Fnatic : « après la victoire, j’ai crié si fort que je me suis évanoui ».

Lorsqu’il évoque Caps et Perkz, il dresse un portrait précis. Perkz avait, selon lui, « une vision très claire de la manière dont il voulait jouer et des lanes qu’il voulait soutenir », communiquant beaucoup avec ses coéquipiers. Caps, de son côté, « se montrait plus discret, surtout à l’entraînement, mais dominait davantage sa lane ». Il « pouvait sortir un pick inattendu et le rendre efficace », tandis que Perkz « préparait méthodiquement ses match-ups en sachant à quoi s’attendre ». Parmi les midlaners actuels, il place « Vladi et Jojo aux côtés de Caps », peut-être pas « avec le même héritage », mais « dans la course pour être les meilleurs de la ligue ».

L’Europe dans la compétition internationale

Sur les chances de l’Europe aux Worlds, il ne se montre pas optimiste et estime que « la région est plutôt faible, incapable même de battre FlyQuest ». Pour lui, « ce n’est pas un seul problème mais une accumulation de manques » : les équipes « ne sont pas assez bonnes en teamfight », leur « positionnement laisse à désirer » et « les lanes ne sont pas assez solides ».

Dans le format actuel, il considère qu’« atteindre un quart de finale compétitif serait déjà une bonne performance ». Il note aussi que « le meilleur toplaner européen est Canna, un joueur coréen ». Revenant sur son passage chez Heretics avec Perkz et Wunder, il souligne que « le groupe n’était pas sur la même longueur d’onde dès le départ ». Le jeu « a évolué depuis 2018, privilégiant davantage les teamfights que le 1-3-1 », et « la faim de victoire était moindre qu’auparavant ».

Analyse de la première semaine du Summer Split

Son regard sur la première semaine est précis. Chez Fnatic, il salue Poby pour « avoir montré comment jouer Orianna, dominer sa lane, engager au bon moment et se positionner efficacement », espérant que « cette stabilité puisse aider Razork », parfois « trop irrégulier, surtout en mid game ». Pour la Karmine Corp, il voit « une équipe capable de viser le top 3 » mais qui « doit encore améliorer son plan de début de partie et sa cohésion en milieu de match ».

Il se dit « agréablement surpris » par GiantX, relevant « une meilleure macro, une bonne synergie entre Isma et Jun » et « la progression de Lott », même si « des erreurs de coordination persistent ». En revanche, il juge les prestations de Vitality « très difficiles à regarder » et pointe, pour BDS, « un manque de cohésion, l’incapacité à exploiter les avantages acquis » et « l’absence de performances marquantes malgré les changements dans l’effectif ».